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La culture carnavalesque et populaire au Moyen-âge l’oeuvre de Rabelaisutopie ou uchronie ?

La culture carnavalesque et populaire chez Rabelais,

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La culture carnavalesque et populaire au Moyen-âgel’oeuvre de Rabelais…

utopie ou uchronie ?

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sommaire• Les lieux et images de la culture

populaire au Moyen Age,– Les douze jours et la fête des

fous– la fête carnavalesque

• Rabelais et Thélème– images du corps…– Failz ce que vouldras

• Interprétation utopie ou uchronie?

.

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année sacrée/année profane• semestre sacré• 25 déc. – 24 juin• NOEL –ST JEANsystèmes symboliques liés

aux éléments: feu, feuillages

interdits /licencesd’où chaos, purification renaissance aux 12 jours

et Carnaval …

• semestre profane• 25 juin- 24 déc.

• absence de grandes fêtes religieuses

• fêtes célébrant – le travail– les corps constituéscélébration de la

nécessité

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Les calendriers

• Lunaire (ancien romain)

• 355 jours

• Solaire (Julien 46- av JC)

• 365 /366 jours

Reste une période de vacance de Noël au 6 janvierdite des 12 jours où le temps se raccorde, période de licence, d’inversion, de prophétie sur les 12 mois… perdure jusqu’au 15e siècle…La Fête des Fous ou des Innocents ou de l’Ane 25 décembre ou Jour de l’an ou de l’EpiphanieAntécédents: Les Saturnales romaines

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Les petits clercs élisent un évêque ou un roi des Fous, un Prince du Peu de sens ou du Tout Y Fautcélèbrent la Messe de l’Ane, rites d’inversion, débauches.

Georges Bertin, fête carnaval, utopie

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https://www.youtube.com/watch?v=JMAmzmZ9aPM

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La Messe des Fous est souvent évoquée comme une fête aussi violente que burlesque : les jeunes clercs qui en étaient les maîtres de cérémonie bafouaient la hiérarchie ecclésiastique et la liturgie avec mots grossiers et blasphématoires, charivaris, élection du « fou » comme faux évêque, vêtements du clergé parodiés et dégradés, encensoirs puant de déchets animaux, introduction d’un âne dans la Cathédrale, son intronisation devant l’autel... Mais si ce déchaînement reflète un état de possession, elle nous rappelle alors la frénésie de certaines renaissances rituelles.

Gilbert Rouget La Musique et la Transe

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Sébastien BrantLa Nef des Fous1494une satire socialeun voyage en Narragonia

L’homme est fou, parce qu’il ne distingue pas l’essentiel (la vie éternelle) de l’accessoire (la vie terrestre).se libérer, via le rire, de l’esclavage. celui qui s’élève sera abaissé…

avant L’Eloge de la Folie d’Erasme

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Jérôme Bosch 1494

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La leçon de la Fête des fous

Une culture peut se moquer des ses pratiques sacréesImaginer un monde différent …Une fête où les valeurs inversées étaient acceptées

suppression de la Fête des Fous concile de Bâle 1431perte de la capacité à imaginer, esprit de sérieux, d’économie

( cf. éthique protestante et montée du capitalisme)

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Le règne de l’espritJoachim de Flore 1130 -1202

« Quand viendra le règne de l’Esprit, Il sera semblable à ce qui se passe dans les Fêtes des Fous et Innocents »D’où la Fête rend au monde son innocence première.

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Le rire du Moyen-âge est une sensation universelle oùle bouffon estPorte-paroled’une vérité non officielle

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d’où une proposition sociale, une vision utopique sans haïr le passé

La fête : la manière dont nous apaisons l’histoire sans la fuir.

Harvey Cox

MONSle Lumeçon

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Les éléments d’utopie de la Fête des Fous :

une autre temporalité par

excès et chaos (ordo ab chao)affirmation/célébration

contraste avec le quotidien &subversionrenaissance Cournonterral

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Accueillir le changement

« La fête et la fantaisie ouvrent des portes que le calcul ne connaît pas…Quand une civilisation devient étrangère à son passé et cynique sur son avenir , elle décline » Harvey Cox.

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CARNAVAL et CAREME, deux vies:l’officielle, la sérieuse et la comique

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La fête carnavalesque chez Rabelais« les bourgeons d’une autre conception du monde » Bakhtine

Vérité du burlesque et du monde à l’envers

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Le rire

« Il affranchit de la censure extérieure et du grand censeur intérieur: la peur du sacré, de l’interdit autoritaire, du pouvoir.Il ouvre les yeux sur le neuf et le futurIl exprime la vérité populaire ». M Bakhtine.

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démystifier la conception médiévale du monde

Rabelais fait entendre les voix de la place publique :•superlatifs et énumérations,•tripes et boyaux, •injures, cris de la rue, jurons...

Un but: détrôner le sérieux, et affirmer les droits du rire

par des thèmes grotesques et corporels. Bakhtine.

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Les formes et images de la fête populaire

On brûle Carnaval • Détrônements, déguisements, bastonnades

• rites de fécondité et virilité• =

• mises à mort du vieux monde pour une vie nouvelle

• Le temps qui détrône: catastrophes

et naufrage des hiérarchies

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Corps grotesque et bas matériel

Les géants et les nainsfécondant, fécondé, mangeur, mangé, buvant, excrétant malade, mourant

le corps grotesque est cosmique et universel

procréateur et utopique

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Thélème « Failz ce que vouldras »• Cy n’entrez pas Hypocrites, bigotz,

Vieulx matagotz marmiteux borsouflez,Torcoulx, badaulx plus que n’estoient les Gotz,Ny Ostrogotz, precurseurs des magotz,Haires, cagotz, caffars empantouflez,Gueux mitouflez, frapars escorniflez,Befflez, enflez, fagoteurs de tabusTirez ailleurs pour vendre voz abus.

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Thélème les fondations

• Une utopie formatricedétruit le modèle ancien

des monastères• Ni cloches ni horloges• Point de murailles au

circuit

A plus hault senssource et mort du mondela fontaine en marque le

centre, les initiales de la mort en

limitent l’enceinteberceau et tombeau du

monde

Un temps à l’envers échappant au vieillissement , Utopie ou Uchronie?

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Cf Gaignebet Cl A plus hault sens

M

A

CC

H

MACCH bées plan de Thélème

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Georges Bertin, 2012.

Rabelais entre Moyen-âge et Renaissance

• Muntzer Th., et les Anabaptistes, Jérusalem purifiée, 1520, millénariste, relie l’idéal aux opprimés,

• Rabelais F., et Thélème : Failz ce que vouldras., 1532,

• Patrizi F., La Citta Felice,1553.• Bacon R., et La Nouvelle Atlantide, 1622,

rationaliste,• Campanella: La Cité du Soleil, 1623, millénariste,

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La fête : retour à l’origine?Les thélémites sont libres et bien nés, Leur éducation n’est pas contrainte

retour à la Cité de Platon

ou

progrès en point de mire (Utopia)? pour régénérer un monde détruit parla folie du pouvoir et de la jalousie

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Aspects sociaux de la fête médiévale

• Réunion des membres du groupe social affirmation de la jeunesse (Basoches)

• Critique du quotidienlicence et inversion

• Ouverture à l’avenir émergence d’une contre

culture

.

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Fêtes: utopie ou uchronie?

Un temps à l’envers échappant au vieillissement: Utopie ou Uchronie?

.

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définitions de l’Utopie

• Littré: pays imaginaire où tout est réglé au mieux, plan de gouvernement imaginaire,

• Thélème : « donné par don ordonne pardon »• Ricoeur: une pratique fondée sur une

imagination instituante, constitutive de la réalité sociale, le rire libérateur de la fête utopique– Un genre sémantique propre déclaré qui se reconnaît

comme tel et le revendique

• une contre culture

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Uchronie (Ch. Renouvier)

• Une histoire de pure fantaisie , retour de la fantaisie

• Utopie des temps passés, le mythe fondateur• L’histoire non telle qu’elle fut mais telle qu’elle

aurait pu être, le détrônement/inversion• Quand l’histoire diverge à partir d’un fait précisLa fête des fous et innocents retour à l’Age d’Or

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Le réveil des utopies se réactive dans les moments de crise

• quand les hommes hésitent sur le sens du lien social, ici Moyen-âge /Renaissance

• quand les significations imaginaires sociales ne sont plus partagées, du clan à l’individu

• quand se manifeste « l’ancrage idéologique du système dominant autoritaire dans les structures caractérielles des individus nivelés dans la masse ». Wilhelm Reich, rééd.1982.

La Fête et le rire médiévaux contre l’ordre établi de l’Eglise.

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Utopie ou Uchronie?

• L’ouverture de l’homme à un avenir nouveau dépend de sa capacité de fantaisie.

• La Fête révèle sa capacité à dépasser l’ici et le maintenant, elle est projection dans un futur autre.

H Cox.

• Le recours aux mythes véhiculé par les images de la Fête nous ramène à un Age d’Or dont nous n’aurions pas du nous déprendre.

• La Fête recrée le temps des origines.

• Elle est temps et lieu de refondation.

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Georges Bertin, 2012.

La fête porte ouverte sur l’imaginaire

Vecteur de L’utopie, elle valorise des images archaïques et nocturnes, mystiques, communautaires, des comportements autres… grotesques, rires, bas coprorel etc… *nécessaire contrepoids axiologique

• Hier à une société théocratique • Aujourdhui une société en cours de « biocide » généralisé et

passif? • Autre temporalité?

*se manifeste dans le retour du sacré social et ses signes avant coureurs: décroissance, transition, recours au mythes fondateurs…

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Entre le multiple et l’un, entre projection dans le futur et recréation des temps de l’origine, tant que vit la fêtevit aussi sans doutenotre liberté…