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Les premières machines pour la production des produits pharmaceutiques en France Fabrication des pilules, dragées et granules avec des machines DERRIEY Etablissements Darrasse- Vincennes (1881) André FROGERAIS [email protected] 14/05/2015-3

Les premières machines françaises pour la production des produits pharmaceutiques

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Les premières machines pour la

production des produits pharmaceutiques

en France

Fabrication des pilules, dragées et granules avec des machines DERRIEY

Etablissements Darrasse- Vincennes (1881)

André FROGERAIS

[email protected] 14/05/2015-3

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Sommaire :

1- Introduction

2- Les mélangeurs

3- Les pilules

4- Les granulés saccharures

5- Les capsules

6- Les pastilles

7- Les cachets

8- Les comprimés

9- Les pommades

10- Les formes diverses

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1- Introduction :

A l’origine les médicaments sont fabriqués par les pharmaciens dans leurs officines, l’industrie pharmaceutique va

naitre en France dans la seconde moitié du XIX °siècle. La découverte des alcaloïdes et en particulier de la quinine va

conduire à la création de la première usine pharmaceutique par Pelletier et Robiquet en 1830 à Nogent sur Marne :

la Société du traitement du quinquina.

L’industrialisation se traduit par la création d’entreprises qui vont progressivement se substituer aux officines pour la

fabrication.

- Dausse (Paris) 1834

- Darrasse (Paris) 1836

- La Pharmacie Centrale de France (Paris et Saint Denis) 1852

- Les Etablissements Poulenc (Paris) 1858

- Société Française de produits pharmaceutiques de Louis Alphonse Adrian(Courbevoie) 1872

Elle permet :

- le développement de nouvelles formes galéniques comme les comprimés, la dragéification des pilules et leur

impression pour lutter contre les contre façons, les capsules molles, les cachets… et transformer les méthodes

de production en y transposant les conceptions et les pratiques de l’officine.

- la production de matières premières qui demandent des installations couteuses comme les extraits végétaux.

- la fabrication en gros des produits inscrits au Codex et des spécialités

L’industrialisation est inévitable pour satisfaire une demande croissante et répondre aux exigences techniques et

commerciales liées au développement de la pharmacie.

L’usine va susciter l’apparition de machines nouvelles de plus en plus performantes pour reproduire les gestes du

pharmacien d’officine, elles vont permettre aux fabrications de se mécaniser à partir de 1880 et rendre possible

l’amélioration de la mise en forme des médicaments. Elles permettent de produire de plus en plus rapidement mais

continuent à employer une main d’œuvre importante en grande partie féminine, la production se mécanise mais ne

s’automatise pas.

Les industriels vont fabriquer des spécialités qui se doivent d’être de qualités constantes et d’un prix compétitifs

pour pouvoir correctement rémunérer les pharmaciens d’officine qui les distribuent et des remèdes inscrits au

Codex qui vont se substituer aux préparations officinales.

La qualité de la galénique française plus que les innovations techniques vont assurer le succès commercial des

produits français dans le monde entier.

Après la Première Guerre Mondiale, on recense plus de 400 établissements pharmaceutiques qui emploient plus de

10.000 personnes, 60% ont moins de 10 employés, le chiffre d’affaire selon Albert Goris est compris entre 200 et 250

millions de francs, la moitié de la production est exportée.

Les machines vont s’affirmer comme supérieure en qualité, au niveau du dosage et de la fiabilité ; de nombreux

constructeurs vont naitre, la plupart auront une existence éphémère. Nous n’avons considéré dans cette étude que

les machines destinées aux industriels, nous en avons exclu les constructeurs de matériel destiné aux pharmaciens

d’officine comme Digne et Viel.

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A l’exception d’Adrian, les industriels ne construisent pas de machines, ils les font fabriqués par des mécaniciens :

- Le premier constructeur français est Jules Derriey, 79-85 avenue Philippe Auguste à Paris, il fabrique en 1855

une pastilleuse automatique pour la Société fermière de l’établissement thermal de Vichy puis un pilulier

automatique (brevet Brevet Debuge-1878)

- Henri Négre fonde son entreprise en 1880, 57 avenue du Maine à Paris, et fabrique tout une gamme de

machines dont une machine à fabriquer les pilules (brevet N°136 886), une machine à comprimer alternative

en 1890 (brevet N° 204 808), une presse à capsules (brevet N° 236 576) en 1894.

L’entreprise fusionne en 1887 avec son voisin N.Palau situé au 43 de l’avenue du Maine, ils se séparent

l’année suivante et deviendront concurrent.

Négre est repris en 1897 par Walloi qui fabriquait des machines pour la savonnerie, puis par Alfred .Savy.

- N.Palau devenu concurrent de son ancien associé fabrique des machines jusqu’en 1896, il est racheté par la

société G.Bera qui disparait en 1902.

- Alfred Savy qui devient A. Savy- JeanJean, successeur de Négre , il cesse la production de machines pour la

pharmacie dans les années vingt et se spécialise dans la chocolaterie et la savonnerie..

- Maurice Guy, voisin d’Henri Négre et de Palau, il est établi 21 avenue du Maine, (1914-1923)

- R.Cogez, successeur de Guy, 19 rue Jules Guede, Paris (1923-1968)

- Charles Pouré et Joseph Sauton, 57 rue de la Révolution à Montreuil (1900-1945)

- C.Le Gall successeur de Pouré jusqu’en 1955, puis SECAV et en 1958 ARCA

- Jean Ratti, 25 rue de Vincennes à Montreuil, fondée en 1904 il se spécialise rapidement dans la confiserie

- Edmond Frogerais, (1910-1983) rue de la Mairie à Ivry Sur Seine, sa première création fut une machine à

imprimer les pilules à la demande de Constant David des Laboratoires David Rabot.

- Henri Wierbinsky, 37 rue Alphonse Penaud, Paris, c’est le spécialiste des machines de conditionnement

- Kustner Fréres, d’abord installé à Aubervilliers , ils déménagent à Vitry-Sur-Seine

A l’origine, il n’existe pas de machines spécifiques à la pharmacie, les premiers laboratoires pharmaceutiques

utilisent des machines destinées à la confiserie : les turbines de dragéification, à l’industrie chimique : les

mélangeurs, à l’industrie alimentaire : les remplisseuses de liquide.

Progressivement les pharmaciens vont faire construire des machines adaptées à leurs exigences.

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Des constructeurs figurent dans le Répertoire du Commerce sans que nous n’ayons trouvé de traces de leurs

machines :

- Pacout, 16 rue de la Folie Méricourt, Paris (1883)

- Kaulek, 18 rue Commines, Paris (à partir de 1845)

- Ad.Baudoux, 90 rue Rebeval (1885)

- Jacquin, 24 avenue du Maine, Paris

- L.Lacaze, 29 rue de L’ile, Dijon

Négre, Palau , Jacquin et Guy étaient installés respectivement au 57, 43, 21, 24 de l’avenue du Maine, on pouvait

parler de « l’avenue des machines à fabriquer les comprimés ». Ils sont tous installés à Paris à l’exception de Lacaze.

Certains constructeurs participent aux expositions internationales de Paris :

- En 1868 : Jules Derriey

- En 1878 : Adrian et Derriey qui reçoivent une médaille d’argent

- En 1889 : Derriez, Negre et Paleau, médaille d’argent

- En 1900 : Segaud ainsi que le constructeur de machines à comprimer manuelle américaine Freck

-

Les machines peuvent fonctionner manuellement, elles sont dites « machine à bras » ou être équipées de moteur

individuel, mais dans la majorité des cas, elles sont mues à l’aide d’une courroie entrainée par une poulie montée sur

un arbre motorisé au plafond. Elles ne comportent aucun dispositif de sécurité, les cuves sont en fonte, en cuivre ou

en tôle.

Les notions de qualités, de contaminations croisées, d’asepsies ou de sécurité du travail sont inconnues, il n’existe

pas de sécurité électrique alors que l’on utilise quotidiennement des solvants inflammables comme l’éther.

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Atelier de dragéification de confiserie

Les conditions de travail dans les usines pharmaceutiques ou alimentaires sont les mêmes.

En 1889, le laboratoire Frére se présente comme le principal producteur façon de pilules et de capsules

Dans leurs ateliers situés 77 rue des Fourneaux à Paris, ils fabriquent les pastilles de charbon du docteur Belloc, des

capsules molles et des pilules, ils ont mis au point un procédé original pour enrober les pilules sans sucre et les

imprimer

L’entreprise emploie un personnel nombreux : 150 hommes et 100 femmes ; les lots sont de 25 kilos, les machines

de l’atelier capsules fonctionnent manuellement, les pilules sont roulées à la main, seul les extrudeuses pour la

fabrication des magdaléons fonctionnent automatiquement.

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Les machines étrangères sont peu connues, des constructeurs étrangers exportent en France avant la Première

Guerre Mondiale :

- En 1900, le constructeur américain de machines à comprimés de comptoir Freck participe à l’exposition

universelle de Paris et est représenté par la société Doffigny à Paris, ils vendent deux machines à la

Pharmacie Centrale de l’Armée.

- le fabriquant de mélangeur Werner est représenté par Savy-Jeanjean depuis 1906

- les constructeurs de machines à fabriquer les comprimés allemands Kilian et Durhing (1913)

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- la société Savingma distribue à partir de 1925 les machines américaines Colton de Détroit.

La politique des constructeurs français est de présenter une gamme complète de machines qui permet à leurs clients

de fabriquer la plus part des formes galéniques ; pilules, granulés, comprimés, capsules molles, pommades,

pastilles… Ils innovent peu, la même machine est toujours fabriquée par plusieurs constructeurs, ils déposent peu de

brevets et s’ils exportent c’est à travers les licenciés de leurs clients français notamment en Amérique du Sud.

Le marché français est suffisamment dynamique et protectionniste pour assurer leur développement.

En Allemagne, la situation est différente, les constructeurs sont très spécialisés, par exemple Werner ne fabrique que

des mélangeurs, Kilian des machines à comprimés, Rotta des répartisseuses de liquide. Ils sont novateurs, Kilian

entre 1898 et 1936 dépose 64 brevets dont 28 à l’étranger (3 en France), il exporte dans le monde entier et dispose

d’agents dans tous les pays occidentaux.

A la fin du XX° siècle tous les constructeurs français cités dans cette étude mais aussi anglo-saxons ont disparu, les

fabricants allemands et italiens sont les leaders mondiaux.

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1- Mélangeurs et étuves

Ils sont utilisés pour le mélange à sec et pour l’humidification de la masse par des mouillants comme l’eau, le sirop

de sucre, l’alcool. Ils sont utilisés pour la fabrication des formes sèches : cachets, comprimés, granulés, pilules,

pastilles. A l’origine ces mélangeur appelés également malaxeurs sont destinés à l’industrie chimique.

1.2 - Mélangeur horizontal à une pale : appelé également mélangeur à ruban

Mélangeur Savy-Jeanjean

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1.2- Mélangeur-Malaxeur avec double palles en Z

Inventé par l’ingénieur allemand Werner, le mélange est assuré par deux palles tournant en sens inverse à des

vitesses différentes, en 1906 Werner revendique avoir construit plus de 11 000 appareils, la capacité maximum est

de 11 000 litres mais l’Industrie pharmaceutique se contente d’une capacité maximum de 100 litres soit des lots de

40 à 50 kg, la cuve est en fonte.

Mélangeur FROGERAIS N°1 (10 litres) Mélangeur FROGERAIS N°2 (40 litres)

1.2- Mélangeur-malaxeur à melon

Ils ont constitués par une cuve tournante à l’intérieur de laquelle se trouve un « melon » en bronze qui tourne

autour de son axe en sens contraire créant ainsi un mouvement planétaire. Les cuves sont recouvertes de cuivre. La

capacité maximum est de 50 kg. Ce sont les précurseurs des mélangeurs planétaires verticaux.

.

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N.Palau Savy-Jeanjean

Pouré & Sauton Frogerais , capacité 20, 30, 50 Kg

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Il existe d’autres constructeurs de mélangeurs surtout destinés à l’industrie chimique comme Henry (Aubervilliers),

Le Clézio , Lidon (Paris).

Etuve Savy- JeanJean

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2- Les Pilules

La fabrication industrielle des pilules ne diffère pas des procédés employés dans l’officine ; elle comprend 5

différentes opérations donc 5 machines.

- Les matières premières sont incorporées par malaxage dans un excipient, le plus souvent de l’extrait de

chiendent, de façon à obtenir une masse pilulaire homogène soit à l’aide d’un mélangeur en Z soit d’un

mélangeur à melon.

- La masse est ensuite aplatie à l’aide d’un rouleau afin d’obtenir des galettes rectangulaire d’épaisseur

déterminée.

- Puis ces plaques passent ensuite entre des rouleaux de cuivre munient de cannelures de dimensions

variables et tournant en sens inverse pour obtenir un magdaléon.

- Le magdaléon est introduit dans le pilulier à l’aide d’un cylindre qui l’aplatit, il s’engage ensuite entre deux

plaques comportant des cannelures à sa dimension animée d’un mouvement de va et vient, la plaque

supérieure va découper individuellement les pilules. Si le diamètre du magdaléon est égal à la longueur de

la découpe, les pilules seront rondes s’il est plus petit où plus grand, elles seront ovales.

- Les pilules sont ensuite roulées au moyen d’un disque rotatif afin de devenir sphériques.

Elles peuvent être ensuite imprimées ou dragéifiées.

A chacune de ces opérations correspond une machine, la production est industrialisée mais pas automatisée, la

capacité est limitée : pour produire quotidiennement 20 kilos de pilules il faut employer 10 personnes. Les

comprimés plus économique à produire et plus stable vont rapidement se substituer aux pilules..

Pour produire des pilules, il faut utiliser plusieurs machines :

- un mélangeur à melon

- un laminoir

- un magdalonier

- un pilulier

- une disqueuse de pilules

- éventuellement une machine à timbrer (à imprimer) ou une turbine de dragéification.

Aucun constructeur français ne produira, contrairement à l’américain Arthur Colton une machine qui intègre toutes

les opérations.

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2.2- Machine à magdaléons

Les galettes sortant du laminoir ou préparées manuellement, sont découpée en bâtonnets par des cylindres.

Magdalonier manuel

2.1- Laminoir

Il sert à préparer les galettes de masse

pilulaire qui sont placées dans les

rouleaux du magdalonier.

Un laminoir peut alimenter trois

piluliers.

Laminoir Frogerais

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2.3- Machine à pilules :

Elle divise les magdaléons en noyaux pilulaires de 30 à 700 mg.

Les plaques en fonte sont interchangeables

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.

Pilulier à pédale Brevet Négre N° 136 886 (1880)

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Derriey (1892) N.Palau (1892)

Machine à disquer les pilules Frogerais Machine à pilules Frogerais

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Machine à imprimer les pilules Frogerais Compteuse de pilules Frogerais, production 700

équipée de 8, 16 ou 24 timbres, production 20.000/h flacons de 100 pilules.

Turbine Negre avec chauffage vapeur Turbine Leclerc chauffage au gaz et à la vapeur

Capacité 20 à 50 kg

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Turbines Frogerais

Atelier de fabrication des pilules, Laboratoires Dausse -Ivry –Sur-Seine (1909)

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Atelier de fabrication des pilules, laboratoires Dausse-Ivry –Sur-Seine (1909)

Ateliers de fabrication des pilules et de dragéification- Pharmacie Centrale de France-Paris (1910)

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3- Les granulés-saccharures

Ils sont constitués d’un mélange de sucre et de principes actifs pulvérulents que l’on rend pâteux par addition d’eau

ou de sirop de sucre. La masse obtenue est pressée à travers une plaque perforée de trous ronds ou carrés, il se

forme un vermicelle qui est séché puis tamisé.

Machine à granuler à vis Frogerais Machine à granuler rotative Frogerais

Laboratoires Dausse-Ivry-Sur-Seine (1896)

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Doseuse rotative de poudre H.Wierzbienski , cadence horaire 600 à 1.000 boites avec 6 entonnoirs, 1.200 à 2.000

avec 12 entonnoirs.

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4- Les capsules

Les capsules par pression sont constituées par une enveloppe de gélatine remplies de médicaments liquides.

Elles sont de forme ovoïdes ou sphériques, on les appelle alors perles ou globules.

Elles ont été popularisées par Mothe en 1838. A l’origine les enveloppes de gélatine sont fabriquées séparément

puis remplies et soudées manuellement. Afin d’industrialiser la production, les industriels vont mettre au point des

presses mécaniques semi automatiques, c’est la fabrication par pression.

Elles comprennent deux plaques : supérieure et inférieure comportant des cavités hémisphériques correspondant à

la dimension des capsules, elles sont placées dans un cadre.

On réalise dans un premier temps des bandes de gélatine,

Une première bande de gélatine est placée dans un cadre métallique, le liquide médicamenteux et une seconde

bande de gélatine, dans le cadre supérieur.

L’ensemble est pressé ce qui entraine la soudure et la découpe des capsules.

Le liquide est réparti dans chaque alvéole (de façon plus ou moins homogène).

Machine à couler la gélatine et Presse Palau

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Presse N.Palau (1892) Moules à capsules

Machine à couler les feuilles de gélatine et Presse Frogerais (1911)

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Pharmacie Centrale de France-Paris- (1903)

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5- Les Pastilles

Elles sont préparées à partir d’un mucilage de gomme, généralement de la gomme adragante.

Les principes actifs, mélangés à du sucre sont incorporés au mucilage dans un mélangeur-malaxeur à melon.

La masse humide est étendue à l’aide d’un rouleau dans une « pastilleuse », elle est saupoudrée d’amidon puis

découpé par un emporte pièce monté sur un cylindre.

Elles sont de formes diverses : octogonale, ronde, ovale, rectangulaire, carrée… et sont souvent gravés d’un cachet

qui comporte un nom, un signe…

Après avoir été découpées, les pastilles sont déposées sur des plateaux et séchées dans une étuve. La production

dépend du nombre de poinçons, elle est au maximum de 30 kilos à l’heure.

Catalogue Adrian 1904

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N.Palau (1892) Machine à bras Savy-Jeanjean ( 1910)

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Machine automatique N.Palau (1892)

Pastilleuse Frogerais à 15 timbres, production 30 kilogrammes à l’heure

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Atelier de production de pastilles avec des machines Deriey

Etablissement Darasse – Vincennes ( 1881)

Laboratoires Dausse – Ivry-Sur-Seine (1896)

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Etablissement GOY – Bagnolet (vers 1910)

Atelier de fabrication des pastilles à la Pharmacie Centrale de France- Paris (1903)

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6 - Les cachets

Ils ont été inventés par Stanislas Limousin en 1872.

Les cachets sont constitués par deux cupules de pain azyme de forme ronde qui reçoivent les principes actifs en

poudre, elles sont soit emboitées l’une dans l’autre soit soudées par collage. Le dosage de la poudre est réalisé par

un compresso- doseur.

Machine semi-automatique à remplir les cachets H.Wierzbinski – Laboratoires Chantereau-Arceuil- (1930)

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1- Machine automatique à remplir les cachets par voie humide, modèle DH, débit : 15.000 à 20.000/h

2- Machine automatique à remplir les cachets à sec, modèle DS

Atelier cachets – OPODEX – La Garenne Colombes

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7- Les comprimés

La forme comprimé est inventé par le britannique William Brockedon en 1843, les premiéres machines à fabriquer

les comprimés françaises sont produites en 1890 par Henri Négre (brevet 204 808) et Edouard Fedit (205 679) puis

par Savy-Jeanjean qui fabrique plusieurs modèles.

La production en série commence avec le successeur d’Henti Négre Maurice Guy puis Ratti, Pouré et Sauton,

Edmond Forgerais et Kustner.

Il existe trois types de machines à comprimer :

7.1- Machine excentrique (ou alternatives) à sabot rotatif

(1) (2)

1- Machine Savy-JeanJean dite de comptoir (d’après M.Bouvet 1919)

2- Machine alternative monopoinçon N.Palau (1892)

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(3) (4)

3- Machine alternative Savy-JeanJean (Catalogue Mermilliod 1906)

4- Machine « à bras » L’IDEALE de Guy (Catalogue Bachelet 1913)

(5) (6)

5- Machine Pouré Sauton Petit Modèle

6- Machine Pouré Sauton Grand Modèle

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(7) (8)

7- Machine automatique IDEALE Guy

8- Machine à sabot circulaire Kustner

Laboratoires Dausse, Ivry-Sur-Seine (1896)

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7.2- Machine à comprimer alternative à sabot linéaire

(9) (10)

9- Machine Henri Négre (1890) 10- Machine Petit Modèle de Savy-JeanJean

Machine Savy Jeanjean Grand Modèle Machine GUY

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Pastilleuse Emile Pouré Machine Cogez Ideal N°A

Machine Frogerais N°0 Machine Frogerais N°1

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Ets David Rabot-Courbevoie (1938) Ets Février Decoisy Champion – Paris (1934)

Laboratoires galéniques Vernin – Melun (1930)

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7.3- Machine rotative (dite revolver)

Machine Rotative dite revolver Ratti (1910) Machine à comprimer rotative Guy (1921)

Machine à comprimer rotative Ed.Frogerais N°3 Machine à comprimer rotative Ed.Frogerais N°4 (1915)

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7.4 – Machines de conditionement

- Machine à compter Henri Wierzbinski, débit horaire 600 à à 1.200 flacons ou tubes

- Machine rotative Henri Wierzbinski à compter les comprimés et les ranger en tubes, débit environ

1.200/heure

- Machine à comprimer Frogerais N°1 montée avec

appareil (breveté SGDG) à compter et mettre en

tubes, la boite de vitesse permet de compter en

nombres pairs de 10 à 20 les comprimés de 9,5 à

14mm de diamètre et, en nombres impairs, les

comprimés de 14,5 à 20mm de diamètre. Cadence :

6.00 tubes de 10 comprimés jusqu’au diamètre 14mm.

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- Machine automatique Ed. Frogerais à empaqueter en rouleaux les pastilles et les comprimés, production

horaire 600 rouleaux

- Compteuse à disque H.Wierzbinski

Etablissements Byla –Gentilly (1914)

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8- Pommade

Mélangeur Pouré Sauton Mélangeur Savy-Jeanjean

Remplisseuse semi automatique de tubes Ed. Frogerais Machine à fermer les tubes Ed.Frogerais (1911)

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Machine automatique à remplir et fermer les tubes Ed. Frogerais , production 2.000 tubes/h

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9- Formes diverses

Sparadrier mécanique N.Palau (1895) Machine hydraulique à suppositoires Ed.Frogerais

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Bibliographie

1- Annuaire des produits pharmaceutiques et de la droguerie, Camille Rousset, Paris 1915

2- Anonyme, Fabrication des pastilles, pilules et dragées pharmaceutiques, Journal de Pharmacie et de

Chimie, 5°série, tome IV, 1881, p.468-476

3- A.Andouard, Nouveaux éléments de Pharmacie, Paris, Baillére , 1910

4- M.Bouvet, La fabrication industrielle des comprimés pharmaceutiques, Paris, Baillére, 1919

5- M.Bouvet, La fabrication industrielle des comprimés alimentaires, La Nature, 5 Mars 1921

6- S.Chauveau, Les origines de l’industrialisation de la pharmacie avant la Premiére Guerre Mondialle,

Histoire, économie et société, 1995, 14°année, 4, 627-642

7- G.Dethan, Revue des inventions techniques appliquée à la pharmacie, 1892

8- A.Frogerais, Histoire des comprimés pharmaceutiques en France,

http://www.slideshare.net/busante54/histoire-des-comprims-pharmaceutiques-en-france-14151521, ,

http://hal.archives-ouvertes.fr/hal-00787009

9- André Frogerais, La fabrication industrielle des pastilles ou tablettes pharmaceutiques:

http://hal.archives-ouvertes.fr/hal-00957139

10- André Frogerais, La fabrication industrielle des pilules: http://fr-slideshare.net/Frogerais/la-

fabrication-industrielle-des-pilules-5

11- André Frogerais, Henri Wierzbinsky : http://fr.slideshare.net/Frogerais/hw-copie

12- André Frogerais, Catalogue des Etablissements Edmond Frogerais, 1920 :

http://www2.biusante.parisdescartes.fr/img (puis taper Frogerais)

http://fr.slideshare.net/Frogerais/catalogue-etablissements-edmond-frogerais

13- A.Goris, Pharmacie Galénique, Paris, Masson 1942

14- L.Pariente, Naissance et évolution de quinze formes pharmaceutiques, Paris, Edition Louis Pariente,

1996

15- A.Rasmussen, Les enjeux d’une histoire des formes pharmaceutiques : la galénique, l’officine et

l’industrie (XIX°-début XX° siécle) Entreprise et histoire 2/2004, N°36

16- N.Sueur, La Pharmacie Centrale de France : une coopérative au service d’un groupe professionnel,

Thése de doctorat en histoire, Lyon III, 2001, BIUM Santé.

17- M. Ruffet, La recherche historique sur l’Industrie Pharmaceutique en France et l’étranger, Revue

d’Histoire de la Pharmacie, 83, 305, 1995,187-195

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Atelier de compression des laboratoires BAILLY (vers 1920)

Laboratoires galéniques Vernin (1920)

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Exposition universelle de Paris de 1889

Trois constructeurs français exposent :

18- Jules DERRIEY :

Machines à fabriquer les pilules selon le brevet de Thomas Debuge (1878), capacité 1 100

pilules/mm

Pastilleuse automatique produisant 7 à 9 pastilles par cycle, en collaboration avec la Compagnie

fermière de Vichy.

Les machines sont vendues aux Etats Unis, en Espagne et en Belgique

19- Henri NEGRE :

Pilulier, machine à imprimer les pilules

Disqueuse de pilules

Pastilleuse

Appareil semi automatique pour la fabrication de pilules et de granules fonctionnant avec une

pédale

20- N.PALAU :

Malaxeur de masse pilulaire

Pilulier

Turbine à dragéifier

Presse à capsules

Machine à imprimer les pilules

Le rapporteur fait remarquer que Négre et Palau après avoir été associé, sont devenus concurrents

et exposent les mêmes machines.

The Paris Exhibition in the machinery gallery, The Chemist and Druggist, Jul 13, 1889, 266- 268,

558-559

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Catalogue Frogerais 1920 :

http://fr.slideshare.net/Frogerais/catalogue-frogerais

http://www2.biusante.parisdescartes.fr/img(puis taper Frogerais)

Les premières machines pharmaceutiques françaises :

http://www.shp-asso.org/index.phb?PAGE=expositionmachines

http://www.slideshare.net/busante54/machines-pharma-fr13

Histoire des comprimés en France, des origines au début du XX siècle :

http://hal.archives-ouvertes.fr/hal-00787009

http://fr.slideshare.net/busante54/histoire-des-comprims-pharmaceutiques-en-france14151521

L’Aspirine en France : un affrontement franco allemand :

http://hal.archives-ouvertes.fr/hal-00848459

http ://fr.slideshare.net/Frogerais/la-marque-aspirine-en-France-11-enregistr-automatiquement

William Brockedon Biographie :

http://fr.slideshare.net/search/slideshow?q=william-brokedon

La fabrication industrielle des pastilles ou tablettes pharmaceutiques:

http://hal.archives-ouvertes.fr/hal-00957139

La fabrication industrielle des pilules:

http://fr-slideshare.net/Frogerais/la-fabrication-industrielle-des-pilules-5

Pierre Broch (1909-1985) et la pénicilline :

http://fr.slideshare.net/frogerais/pierre-broch

Les origines de la fabrication des antibiotiques en France

http://hal.archives-ouvertes.fr/hal-01100810

Henri Wierzbinski

http://fr.slideshare.net/Frogerais/hw-copie