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Poster template by ResearchPosters.co.za Connaissances empiriques sur le Tassergal des pêcheurs utilisant la senne tournante sur le marché de poissons de Nouakchott Sall Amadou Clédor Sociologue, PARTAGE LESE. Institut Mauritanien de Recherches Océanographiques et des Pêches (IMROP) Cansado Tel. (+222) 45 74 51 24 / 53 79 / 50 23 Fax: (+222) 45 74 50 81 BP. 22 Nouadhibou Mauritanie Courriel: [email protected] . Introduction Sur le site de Nouakchott, le tassergal est ciblé depuis 1949 entre mai et juillet et ce principalement par quelque rares pêcheurs Guet-N'dariens; mais comparait à ce qui se passait au sud de Nouakchott et plus précisément de Saint-Louis à la hauteur des cotes Gambiennes: l’effort de pêche y est insignifiant. A l’époque, même les pêcheurs Ndiagolais, étaient plus tournés vers les zones de pêche Sénégalaises, Cette partie du littoral avec sa population et ses habitudes alimentaire représentait un grand marché, contrairement au site de Nouakchott peu peuplé et où le poisson était loin d’être une habitude alimentaire chez les autochtones. L’arrivée des quelques pêcheurs Guet-N'dariens sur le site de Nouakchott, se justifiait par le fait que vers les années 40 les habitudes alimentaires des population du sud s’étaient tournées vers le tassergal et ce suite à une baisse notoire de la capture des espèces dite « Djeunou Xéer » ou poissons nobles comme le « Thiof » ; les « Kibaarous » et les « Khayakk ». En effet à l’époque le tassergal était présent de novembre à juillet de la Gambie à Nouakchott ; et du fait qu’ en 1960 Nouakchott est devenue la nouvelle capitale de la Mauritanie, l’effort ciblant le tassergal, sur le site de Nouakchott s’était intensifié, mais jusque là l’essentielle de l’effort se passait au sud de Nouakchott, car la tassergal était présent au sud de novembre à avril alors que sur le site de Nouakchott, il n’est présent qu’entre juin et juillet. Ce poster est un condensé, des résultat d'un travail de 15 jours d’enquêtes sur les connaissances empiriques, de deux communautés de pêcheurs, qui cible le tassergal sur le site du marché de poisson de Nouakchott de nos jours avec la senne tournante ; l’idée et d’établir un outil, destiné à servir au mieux les politiques d’aménagements pour une pêche durable du tassergal que le projet PARTAGE de par sa mission ambitionne de rendre possible. A B Historique de l’introduction de la senne tournante sur le littoral Connaissances empiriques des pêcheurs: comportements du tassergal Les quatre étapes d’un coup de senne avec une pirogue motorisée Connaissances empiriques des pêcheurs: impact des aspects physiques sur le comportement du Tassergal Conclusion Contact Information . Classification des pêcheurs suivant trois catégories Les pêcheurs ciblant le tassergal sur le site de Nouakchott, sont majoritairement des Wolofs et se catégorisent en deux groupes: on a le groupes des pêcheurs Guet-N'dariens originaires du Sénégal et le groupe des pêcheurs Ndiagolais natifs du pays. Ces deux groupes de pêcheurs sont souvent associés à la senne tournante qui capture les petits pélagiques (sardinelles, tassergal, etc. ) et aux pirogues en bois, etc. et suivant la nature et la diversité des connaissances empiriques détenues par ces pêcheurs, on distingue trois catégories de pêcheurs: Catégorie1 :les pêcheurs expérimentés (Capitaine d’équipages en général) Pêcheurs, qui fort de leur expérience , capable de trouver une explication ou un lien logique entre les aspects physiques et le comportement du tassergal et l’utilisent pour se garantir des sorties de pêche à succès et ce en régulant bien leur l’effort de pêche , afin d’éviter des sorties couteuses et sans rendement. Catégorie 2 : les pêcheurs de circonstances ( saisonniers) Ce groupe pratique la pêche juste pour le profit et ne croit aucunement qu’il puisse exister un lien entre les aspects physiques et le comportement du tassergal ; pour ce groupe la pêche est une histoire de moyens et beaucoup de sorties: plus on s’investi plus les captures s’avère rentable « le poisson on le cherche et si la chance nous sourie on le capture » Catégorie 3 : les pêcheurs conservateurs (les victimes du système) Il s’agit là de ceux qui croient à la magie et qui sont passionnés des belles histoires fatalistes dans leur pratique du métier, et en générale ils ne sont que des matelots. Avant 1968 la senne tournante ne faisait pas partie du répertoire des engins de pêche connue de la pêcherie des Wolofs pêcheurs autochtones du littoral qui s’étend de Nouakchott à Saint-Louis du Sénégal. La senne tournante en provenance du Ghana a fait d’abord sa première apparition dans la partie Sud du littoral. Et son introduction dans la partie Nord du littoral n’a pu être effective qu’à partir de 1977. L’année 1968 correspond à l’apparition des sennes Ghanéennes sur les eaux du Sénégal. Le premier sénégalais devenu propriétaire d’une senne tournante est un natif de THiaroye (Sénégal); A Saint-Louis la première senne tournant appartenant à un natif dénommé FALLY FALL date de 1973. Et ce n’est qu’à partir de 1982 qu’un Ndiagolais du nom d’ALADJI PAPE DIOP fut à son tour propriétaire lui aussi d’une senne tournante ». La manœuvre du métier de la senne tournante est animée par un équipage de 20 à 25 pêcheurs embarquant au sein de deux pirogues motorisées, longues de 22 à 25m avec des moteurs de 40 CV : Une principale appelée localement « Gallu-Mballe » qui embarque la grande majorité de l’équipage en générale 20 pêcheurs et la senne + un gros flotteur appelé localement « Boye » qui sert à maintenir la senne pendant que la pirogue principale ou « Gallu-Mballe » effectue la manœuvre d’encerclement du banc de Tassergal ou « Naax-Got ». Et notre seconde pirogue ou pirogue auxiliaire appelée localement « Gallu-Toppeu » embarque le reste des membres de l’équipage et sans sa participation le virage du filet ne saurait être possible, cette opération consiste à fermer le fond du filet. Le « Gallu-Toppeu » veille aussi à ce que le banc de Tassergal ou « Naax-Got » ne sort pas de l’enceinte de la senne. Image 1 : Début de filage du « Naax-Got » Lorsque le « Naax-Got » ou banc de tassergal a été repéré, les deux embarcations se dirigent sur lui à pleine vitesse. le contourne en lui présentant leurs cotés bâbord. Le « Boye » est mis à l’eau entrainant avec lui la coulisse avant de la senne. Image 2 : Filage ou encerclement du « Naax-Got » ou banc de tassergal Le « Boye » maintient le « Filet tourné » ou la senne pendant que le « Gallu-Mballe » ou embarcation principale (senneur) effectue la manœuvre d’encerclement du « Naax-Got » ou banc de tassergal. L’engin de pêche est déroulé depuis le « Gallu-Mballe » par les 20 pêcheurs. Image 3 : Retour au point de départ du « Gallu-Mballe » Au 2/3 de l’encerclement le « Gallu-Mballe » réduit sa vitesse et se rapproche et du « Boye » donne aux senneurs du « Gallu-Toppeu » la seconde l’extrémité ou le bout restant du câble appelé « remorque ». Ainsi le « Gallu-Toppeu » entame le début de la phase 4: le virage du filetImage 4 : virage du filet Cette opération consiste à fermer le fond du filet. La senne est donc halé par le « Gallu-Toppeu » qui le maintient en dehors de l’enceinte du filet. A ce stade si le poisson n’a pas déjà fui par le fond, toute issue lui est fermée. Au fur et à mesure que le « Gallu-Toppeu » tire le câble de « remorque », les tassergal capturés apparaissent à la surface. Leur nage rapide est un signe de nervosité. Les tassergal de petites tailles se maillent dans le filet et sont remontés à bord pendant le virage. La senne est hissée à bord par les pêcheurs au sein du « Gallu-Mballe ». Sur ce point les pêcheurs ont évoqué quatre caractéristiques faisant état d’un condensé descriptif du comportement du tassergal. Il s’agit de son caractère migratoire (Sud Nord); de son agressivité nuisible aux engins de pêche et de sa nouvelle tendance à se déplacer en solo loin des espèces comme le thon et celles de la famille des scombridés avec qui on avait l’habitude de les capturer. La perception des pêcheurs de la migration du tassergal La perception de nos pêcheurs sur le caractère migratoire du tassergal est principalement déterminé par le rapport d’un prédateur et sa proie et ce en temps et en espace. Cela dit que leurs perception sur la migration de l’espèce ne fait pas l’objet d’une expérience monographique mais juste fractionnelle. Suivant les avis sur le caractère migratoire du tassergal nos pêcheurs se regroupent en trois classes: Du mois de mars au mois de mai le tassergal se capture au sud de Lagawchish jusqu’au sud de Saint - Louis ; et entre juin à juillet il n’est capturé qu’à Nouakchott. Au mois de mars on trouve le tassergal vers Tiwilit sur une zone de pêche dénommée « Canal Bi » (19° 13’’ et 16° 29 ‘’ à 34’’) entre avril et mai le tassergal y disparaît mais continu d’être capturé au sud et entre juin et juillet il réapparait sur les cotes de Nouakchott. Du mois de mars au mois d’avril, on capture le tassergal au sud de Saint -Louis ; au mois de mai il se capture à Saint louis et au sud de Nouakchott ; de juin à juillet il se capture à Nouakchott et entre aout et octobre le tassergal est au large. Le tassergal, une espèce solitaire Il y’a 8 à 10 ans, le tassergal en plus de se déplacer en immenses bancs , on avait l’habitudes de le capturer dans le sillage d'autres bancs de poissons en générale comme le thon et des espèces de la famille des scombridés appelé en wolof « walass » . Mais depuis et de plus en plus le tassergal se capture seul en générale. La voracité du tassergal La voracité et la combativité qui caractérise le tassergal garde un impact négatif sur les engins sennes tournantes et cela à tendance à favoriser l’effort à la ligne par mesure de prudence… Le tassergal est un poisson vorace et combatif qui se déplace en immenses bancs dans le sillage d'autres bancs de poissons, notamment de maquereaux et de ... Les habitudes alimentaires Selon les pêcheurs les sardinelles et les crevettes sont la proie favorite du tassergal et la migration du tassergal vers le large et vers le nord est conditionnée par les crevettes. A ce niveau, la maitrise de connaissances liées à l’impact des aspects physiques sur le comportement du tassergal, détenus par les pêcheurs, se résume en quatre points, il s’agit : de l’impact du vent; de l’impact de la lune; de la période hivernale et le phénomène de la coloration des eaux . Impact du vent sur le tassergal Le vent est un facteur physique, qui détermine grandement le sens de la migration du tassergal. Le Tassergal capturé au Sénégal en hivers dénommé localement « Gotuu- Noor » vient avec les vents de l’alizée, qui entrainent le tassergal du large vers les cotes durant deux à trois mois entre novembre et janvier. Et le « Guélewou Taankk » ou l’harmattan remonte le tassergal du Sud vers le Nord et plus précisément vers le littoral mauritanien et ce dans une fourchette temps de trois à quatre mois entre mars et juillet. Les courants marins et heures de capture du tassergal Les pêcheurs travaillent aussi avec les courants marins pour éviter des sorties hasardeuses car le calendrier lunaire en plus de déterminer les jours favorables à une bonne sortie au cours du mois, il détermine aussi les heures idéales pour capturer des tassergal. Pour ce, nos pêcheurs se référent aux périodes transitoires vu que le tassergal est de capture très facile en période de « Quiw » (concept qu’utilise les pêcheurs wolof: indiquant la période transitoire entre la marrée haute et la marrée basse), moment où les bancs de tassergal reste immobiles durant 45 munîtesComportement du tassergal en période hivernale En période hivernale; il est impossible de capturer du tassergal, cela dit plus la saison des pluies s’approche au Sud plus le tassergal migre vers le Nord Le phénomène de la coloration des eaux En période de « Thiorone » ou d’été, l’eau garde en générale un aspect jaunâtre très proche de la coloration d’une eau saumâtre; par rapport à cet aspect physique les pêcheurs constatent que le tassergal s’y capture en générale en abondance. En définitive, retenons que l’activité sur le site de Nouakchott comptabilise Une cinquantaine d’années, d’effort sur le tassergal, Trois groupes de tassergal répertoriés par les pêcheurs, Une rareté récurrente du tassergal que déplore de nos jours, les pêcheurs Trois catégories de pêcheurs en trois groupes, Une batterie de facteurs, qui oriente l’effort de nos jours de plus en plus vers la sardinelle Afin d’approfondir, nous sollicitons vivement une étude sur la question de la migration des espèces pélagiques comme la sardinelle qui est quelque part liée à la tassergal Amadou Clédor Sall/ Sociologue consultant Me contacter : Email [email protected] Portable / +222 41 33 40 31/ +222 22 08 97 92 Photos 1 : Vue aérienne, du marché de poissons de Nouakchott symbole de l’utilisation de l’engin senne tournante sur le littoral mauritanien

Poster tassergal version final

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Page 1: Poster tassergal version final

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Connaissances empiriques sur le Tassergal des pêcheurs utilisant la senne tournante sur le

marché de poissons de Nouakchott

Sall Amadou Clédor

Sociologue, PARTAGE

LESE.Institut Mauritanien de Recherches Océanographiques et des Pêches (IMROP) Cansado

Tel. (+222) 45 74 51 24 / 53 79 / 50 23 Fax: (+222) 45 74 50 81

BP. 22

Nouadhibou – Mauritanie

Courriel: [email protected]

.

Introduction

Sur le site de Nouakchott, le tassergal est ciblé depuis 1949 entre mai et juillet et ce principalement par

quelque rares pêcheurs Guet-N'dariens; mais comparait à ce qui se passait au sud de Nouakchott et

plus précisément de Saint-Louis à la hauteur des cotes Gambiennes: l’effort de pêche y est insignifiant.

A l’époque, même les pêcheurs Ndiagolais, étaient plus tournés vers les zones de pêche Sénégalaises,

Cette partie du littoral avec sa population et ses habitudes alimentaire représentait un grand marché,

contrairement au site de Nouakchott peu peuplé et où le poisson était loin d’être une habitude alimentaire

chez les autochtones. L’arrivée des quelques pêcheurs Guet-N'dariens sur le site de Nouakchott, se

justifiait par le fait que vers les années 40 les habitudes alimentaires des population du sud s’étaient

tournées vers le tassergal et ce suite à une baisse notoire de la capture des espèces dite « Djeunou

Xéer » ou poissons nobles comme le « Thiof » ; les « Kibaarous » et les « Khayakk ».

En effet à l’époque le tassergal était présent de novembre à juillet de la Gambie à Nouakchott ; et du fait

qu’ en 1960 Nouakchott est devenue la nouvelle capitale de la Mauritanie, l’effort ciblant le tassergal,

sur le site de Nouakchott s’était intensifié, mais jusque là l’essentielle de l’effort se passait au sud de

Nouakchott, car la tassergal était présent au sud de novembre à avril alors que sur le site de

Nouakchott, il n’est présent qu’entre juin et juillet.

Ce poster est un condensé, des résultat d'un travail de 15 jours d’enquêtes sur les connaissances

empiriques, de deux communautés de pêcheurs, qui cible le tassergal sur le site du marché de poisson

de Nouakchott de nos jours avec la senne tournante ; l’idée et d’établir un outil, destiné à servir au mieux

les politiques d’aménagements pour une pêche durable du tassergal que le projet PARTAGE de par sa

mission ambitionne de rendre possible.

A

B

Historique de l’introduction de la senne tournante sur le littoral

Connaissances empiriques des pêcheurs: comportements du tassergalLes quatre étapes d’un coup de senne avec une pirogue motorisée

Connaissances empiriques des pêcheurs: impact des aspects physiques

sur le comportement du Tassergal

Conclusion

Contact Information

.

Classification des pêcheurs suivant trois catégories

Les pêcheurs ciblant le tassergal sur le site de Nouakchott, sont majoritairement des Wolofs et se

catégorisent en deux groupes: on a le groupes des pêcheurs Guet-N'dariens originaires du Sénégal et le

groupe des pêcheurs Ndiagolais natifs du pays. Ces deux groupes de pêcheurs sont souvent associés à la

senne tournante qui capture les petits pélagiques (sardinelles, tassergal, etc. ) et aux pirogues en bois, etc. et

suivant la nature et la diversité des connaissances empiriques détenues par ces pêcheurs, on distingue trois

catégories de pêcheurs:

Catégorie1 :les pêcheurs expérimentés (Capitaine d’équipages en général)

Pêcheurs, qui fort de leur expérience , capable de trouver une explication ou un lien logique entre les

aspects physiques et le comportement du tassergal et l’utilisent pour se garantir des sorties de pêche à

succès et ce en régulant bien leur l’effort de pêche , afin d’éviter des sorties couteuses et sans rendement.

Catégorie 2 : les pêcheurs de circonstances ( saisonniers)

Ce groupe pratique la pêche juste pour le profit et ne croit aucunement qu’il puisse exister un lien entre les

aspects physiques et le comportement du tassergal ; pour ce groupe la pêche est une histoire de moyens et

beaucoup de sorties: plus on s’investi plus les captures s’avère rentable « le poisson on le cherche et si la

chance nous sourie on le capture »

Catégorie 3 : les pêcheurs conservateurs (les victimes du système)

Il s’agit là de ceux qui croient à la magie et qui sont passionnés des belles histoires fatalistes dans leur

pratique du métier, et en générale ils ne sont que des matelots.

Avant 1968 la senne tournante ne faisait pas partie du répertoire des engins de pêche connue de la pêcherie

des Wolofs pêcheurs autochtones du littoral qui s’étend de Nouakchott à Saint-Louis du Sénégal. La senne

tournante en provenance du Ghana a fait d’abord sa première apparition dans la partie Sud du littoral. Et son

introduction dans la partie Nord du littoral n’a pu être effective qu’à partir de 1977.

L’année 1968 correspond à l’apparition des sennes Ghanéennes sur les eaux du Sénégal. Le premier

sénégalais devenu propriétaire d’une senne tournante est un natif de THiaroye (Sénégal); A Saint-Louis la

première senne tournant appartenant à un natif dénommé FALLY FALL date de 1973. Et ce n’est qu’à partir

de 1982 qu’un Ndiagolais du nom d’ALADJI PAPE DIOP fut à son tour propriétaire lui aussi d’une senne

tournante ».

La manœuvre du métier de la senne tournante est animée par un équipage de 20 à 25 pêcheurs embarquant

au sein de deux pirogues motorisées, longues de 22 à 25m avec des moteurs de 40 CV :

Une principale appelée localement « Gallu-Mballe » qui embarque la grande majorité de l’équipage en

générale 20 pêcheurs et la senne + un gros flotteur appelé localement « Boye » qui sert à maintenir la

senne pendant que la pirogue principale ou « Gallu-Mballe » effectue la manœuvre d’encerclement du banc

de Tassergal ou « Naax-Got ».

Et notre seconde pirogue ou pirogue auxiliaire appelée localement « Gallu-Toppeu » embarque le reste

des membres de l’équipage et sans sa participation le virage du filet ne saurait être possible, cette

opération consiste à fermer le fond du filet. Le « Gallu-Toppeu » veille aussi à ce que le banc de Tassergal

ou « Naax-Got » ne sort pas de l’enceinte de la senne.

Image 1 : Début de filage du « Naax-Got »

Lorsque le « Naax-Got » ou banc de tassergal a été repéré, les deux embarcations se dirigent sur lui à

pleine vitesse. le contourne en lui présentant leurs cotés bâbord. Le « Boye » est mis à l’eau entrainant

avec lui la coulisse avant de la senne.

Image 2 : Filage ou encerclement du « Naax-Got » ou banc de tassergal

Le « Boye » maintient le « Filet tourné » ou la senne pendant que le « Gallu-Mballe » ou embarcation

principale (senneur) effectue la manœuvre d’encerclement du « Naax-Got » ou banc de tassergal. L’engin

de pêche est déroulé depuis le « Gallu-Mballe » par les 20 pêcheurs.

Image 3 : Retour au point de départ du « Gallu-Mballe »

Au 2/3 de l’encerclement le « Gallu-Mballe » réduit sa vitesse et se rapproche et du « Boye » donne aux

senneurs du « Gallu-Toppeu » la seconde l’extrémité ou le bout restant du câble appelé « remorque ».

Ainsi le « Gallu-Toppeu » entame le début de la phase 4: le virage du filet…

Image 4 : virage du filet

Cette opération consiste à fermer le fond du filet. La senne est donc halé par le « Gallu-Toppeu » qui le

maintient en dehors de l’enceinte du filet. A ce stade si le poisson n’a pas déjà fui par le fond, toute issue lui

est fermée. Au fur et à mesure que le « Gallu-Toppeu » tire le câble de « remorque », les tassergal

capturés apparaissent à la surface. Leur nage rapide est un signe de nervosité. Les tassergal de petites

tailles se maillent dans le filet et sont remontés à bord pendant le virage. La senne est hissée à bord par les

pêcheurs au sein du « Gallu-Mballe ».

Sur ce point les pêcheurs ont évoqué quatre caractéristiques faisant état d’un condensé descriptif du

comportement du tassergal. Il s’agit de son caractère migratoire (Sud Nord); de son agressivité nuisible aux

engins de pêche et de sa nouvelle tendance à se déplacer en solo loin des espèces comme le thon et celles

de la famille des scombridés avec qui on avait l’habitude de les capturer.

La perception des pêcheurs de la migration du tassergal

La perception de nos pêcheurs sur le caractère migratoire du tassergal est principalement déterminé par le

rapport d’un prédateur et sa proie et ce en temps et en espace. Cela dit que leurs perception sur la migration

de l’espèce ne fait pas l’objet d’une expérience monographique mais juste fractionnelle. Suivant les avis sur

le caractère migratoire du tassergal nos pêcheurs se regroupent en trois classes:

Du mois de mars au mois de mai le tassergal se capture au sud de Lagawchish jusqu’au sud de Saint-

Louis ; et entre juin à juillet il n’est capturé qu’à Nouakchott.

Au mois de mars on trouve le tassergal vers Tiwilit sur une zone de pêche dénommée « Canal Bi » (19°

13’’ et 16° 29 ‘’ à 34’’) entre avril et mai le tassergal y disparaît mais continu d’être capturé au sud et

entre juin et juillet il réapparait sur les cotes de Nouakchott.

Du mois de mars au mois d’avril, on capture le tassergal au sud de Saint-Louis ; au mois de mai il se

capture à Saint louis et au sud de Nouakchott ; de juin à juillet il se capture à Nouakchott et entre aout et

octobre le tassergal est au large.

Le tassergal, une espèce solitaire

Il y’a 8 à 10 ans, le tassergal en plus de se déplacer en immenses bancs , on avait l’habitudes de le capturer

dans le sillage d'autres bancs de poissons en générale comme le thon et des espèces de la famille des

scombridés appelé en wolof « walass » . Mais depuis et de plus en plus le tassergal se capture seul en

générale.

La voracité du tassergal

La voracité et la combativité qui caractérise le tassergal garde un impact négatif sur les engins sennes

tournantes et cela à tendance à favoriser l’effort à la ligne par mesure de prudence… Le tassergal est un

poisson vorace et combatif qui se déplace en immenses bancs dans le sillage d'autres bancs de poissons,

notamment de maquereaux et de ...

Les habitudes alimentaires

Selon les pêcheurs les sardinelles et les crevettes sont la proie favorite du tassergal et la migration du

tassergal vers le large et vers le nord est conditionnée par les crevettes.

A ce niveau, la maitrise de connaissances liées à l’impact des aspects physiques sur le comportement du

tassergal, détenus par les pêcheurs, se résume en quatre points, il s’agit : de l’impact du vent; de l’impact de

la lune; de la période hivernale et le phénomène de la coloration des eaux .

Impact du vent sur le tassergal

Le vent est un facteur physique, qui détermine grandement le sens de la migration du tassergal. Le Tassergal

capturé au Sénégal en hivers dénommé localement « Gotuu- Noor » vient avec les vents de l’alizée, qui

entrainent le tassergal du large vers les cotes durant deux à trois mois entre novembre et janvier. Et le

« Guélewou Taankk » ou l’harmattan remonte le tassergal du Sud vers le Nord et plus précisément vers le

littoral mauritanien et ce dans une fourchette temps de trois à quatre mois entre mars et juillet.

Les courants marins et heures de capture du tassergal

Les pêcheurs travaillent aussi avec les courants marins pour éviter des sorties hasardeuses car le calendrier

lunaire en plus de déterminer les jours favorables à une bonne sortie au cours du mois, il détermine aussi les

heures idéales pour capturer des tassergal. Pour ce, nos pêcheurs se référent aux périodes transitoires vu

que le tassergal est de capture très facile en période de « Quiw » (concept qu’utilise les pêcheurs wolof:

indiquant la période transitoire entre la marrée haute et la marrée basse), moment où les bancs de tassergal

reste immobiles durant 45 munîtes…

Comportement du tassergal en période hivernale

En période hivernale; il est impossible de capturer du tassergal, cela dit plus la saison des pluies s’approche

au Sud plus le tassergal migre vers le Nord

Le phénomène de la coloration des eaux

En période de « Thiorone » ou d’été, l’eau garde en générale un aspect jaunâtre très proche de la

coloration d’une eau saumâtre; par rapport à cet aspect physique les pêcheurs constatent que le tassergal

s’y capture en générale en abondance.

En définitive, retenons que l’activité sur le site de Nouakchott comptabilise

Une cinquantaine d’années, d’effort sur le tassergal,

Trois groupes de tassergal répertoriés par les pêcheurs,

Une rareté récurrente du tassergal que déplore de nos jours, les pêcheurs

Trois catégories de pêcheurs en trois groupes,

Une batterie de facteurs, qui oriente l’effort de nos jours de plus en plus vers la sardinelle

Afin d’approfondir, nous sollicitons vivement une étude sur la question de la migration des espèces

pélagiques comme la sardinelle qui est quelque part liée à la tassergal

Amadou Clédor Sall/ Sociologue consultant

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Photos 1 : Vue aérienne, du marché de poissons de Nouakchott symbole de l’utilisation de l’engin senne

tournante sur le littoral mauritanien…