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DES 40 ANS D’EXPERTISE LE CARNET au service de la formation à l’édition et à la diffusion des contenus ECLA AQUITAINE E DES AFFAIRES ÉTRANGÈRES UNIVERSTITE D’ALGER D VUIBERT GALLIMARD BELIN IN VUITTON HATIER OCDE CSTB ÉCLA AQUITAIN ISTÈRE DE LA CULTURE ISTÈRE DES AFFAIRES ÉTRANGÈRES UNIVERSTITÉ D’ALGER GNARD VUIBERT BORDAS DIADEIS OUEST-FRANCE LA CONTRE ALLÉE GALLIMARD BELIN VUITTON HATIER OCDE ECLA AQUITAINE DE LA CULTURE ISTERE DES AFFAIRES ETRANGERES UNIVERSTITE D’ALGER VUIBERT ORDAS DEIS OUEST-FRANCE GALLIM BELIN OCDE CSTB MINI MINI MAG BORD OUEST-FRANCE GALLIMARD BELI VUITTON HA CSTB EC MINISTERE DE LA CULTURE MINISTERE DES AFFAIRES ETRA UNIVERS MAGNARD VUIBERT BORDAS DIADEIS OUEST FRANCE LA CONTRE GALLIMARD BELIN VUITTON HATIER OCDE CSTB BORDAS DIADEIS OUEST FRANCE LA CONTRE ALLEE

Carnet des 40 ans d'expertise

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Ce carnet est un recueil de quelques témoignages, visant à mettre en lumière le rôle de l’Asfored en tant qu’organisme de formation, et la place qu’elle occupe dans la grande famille de l’édition.

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Page 1: Carnet des 40 ans d'expertise

DES 40 ANS D’EXPERTISELE CARNET

au service de la formation à l’édition et à la diffusion des contenus

ECLA AQUITAINE

ERE DES AFFAIRES ÉTRANGÈRESUNIVERSTITE D’ALGERARD VUIBERT

GALLIMARD BELINLINVUITTON HATIER

OCDECSTB

ÉCLA AQUITAINEINISTÈRE DE LA CULTURE

NISTÈRE DES AFFAIRES ÉTRANGÈRESUNIVERSTITÉ D’ALGERMAGNARD VUIBERT

BORDASDIADEIS

OUEST-FRANCE LA CONTRE ALLÉE

GALLIMARD BELINVUITTON HATIER

OCDE

ECLA AQUITAINERE DE LA CULTURE

INISTERE DES AFFAIRES ETRANGERESUNIVERSTITE D’ALGERD VUIBERT

BORDASIADEIS

OUEST-FRANCE

GALLIMA

BELIN

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OCDECSTB

MINIS

MINISMAG

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OUEST-FRANCE

GALLIMARDBELIN

VUITTON HATCSTB

ECLMINISTERE DE LA CULTURE

MINISTERE DES AFFAIRES ETRAUNIVERSTMAGNARD VUIBERT

BORDASDIADEIS

OUEST FRANCE LA CONTRE A

GALLIMARD BELINVUITTON HATIER

OCDE

CSTB BORDASDIADEIS

OUEST FRANCELA CONTRE ALLEE

Page 2: Carnet des 40 ans d'expertise

1

PRÉAMBULE

Depuis quarante ans, l’Asfored diffuse et développe les

compétences du secteur de l’édition, grâce à un dialogue

interprofessionnel constant qui bénéficie à tous. La

transversalité et la richesse de ses propositions, plus

de 300 offres de stage aujourd’hui, le professionnalisme

reconnu des étudiants formés par l’Asfored, qui se traduit

par un fort taux de recrutement après le diplôme, sont

les signes d’une réussite reconnue par les interlocuteurs

de l’Asfored qui témoignent dans ce carnet.

Pour mener à bien sa mission, l’association a, depuis

toujours, anticipé les besoins futurs des éditeurs et

les a accompagnés tout au long des grands bouleversements

du secteur : arrivée de la grande distribution, passage

à la publication assistée par ordinateur, vente en

ligne... la liste des bouleversements qu’a connus

l’édition est longue. Aujourd’hui, ce sont, bien sûr,

les mutations du numérique qui occupent notre secteur ;

l’Asfored a su prendre ce tournant avec brio. Depuis

quarante ans, l’Asfored prépare et accompagne le

renouvellement des générations et des pratiques : c’est

donc un anniversaire joyeux et résolument tourné vers

l’avenir que nous souhaitons à l’institution et à toute

son équipe, dont nous saluons le dynamisme exceptionnel.

Vincent Montagne

Président du Syndicat national de l’édition

Président-directeur général

du groupe Média Participations

Page 3: Carnet des 40 ans d'expertise

32

REMERCIEMENTS

Nos remerciements vont en premier lieu au président

du Syndicat national de l’édition, Vincent Montagne,

pour son soutien actif et fidèle.

Ensuite, l’Asfored remercie vivement ceux et celles qui

ont participé à la réalisation de ce carnet. Citons tout

d’abord Françoise Geoffroy-Bernard et Pascale Montéville,

en charge du contenu et des entretiens ;

Jacqueline Pieters, responsable de la fabrication ;

François Hacker pour la création graphique et la maquette ;

et, bien sûr, les personnes qui ont accepté pour notre

plus grand plaisir de nous répondre : Karine Bailly,

Alain Bergdoll, Éric Coignoux, Guillaume Dervieux,

Marion Desmartin, Julien Guerrier, Madé Haguma,

Guillaume Juin, Jean-Marc Lebreton, Françoise Leroy,

Pascal Lenoir, Yves Lhommée, Yann Mahé, Sylvie Marcé,

Thierry Perret, Cédric Sylvestre, Benoît Verhille,

Patrick Volpilhac et Jamel Zenati. Ils nous ont comblés par

leurs témoignages sur notre association.

Nous sommes aussi reconnaissants à nos fidèles clients pour

leur confiance durant ces quarante ans, à nos formateurs

dont l’engagement et les compétences nous permettent de

nous adapter aux rapides mutations technologiques et,

enfin, à toute l’équipe administrative de l’Asfored qui

fait preuve d’un grand professionnalisme.

Tous ensemble, vous avez permis que l’Asfored s’érige en

référence dans la formation au métier de l’édition et

élargisse en permanence ses champs d’intervention.

ÉDITORIAL

Chers amis,

J’éprouve une grande fierté en vous présentant ce carnet

des 40 ans de l’Asfored.

Bien que vous soyez tous familiers de notre association,

je suis certain que cette lecture vous apportera des

éclairages nouveaux sur les missions que nos équipes

assurent et sur les parcours de nos apprenants.

Depuis sa création, l’Asfored a su évoluer pour faire face

aux nombreux défis de notre secteur en pleine révolution.

Dans la profession, tous s’accordent à dire que l’Asfored

est bien plus qu’un organisme de formation : vivier de

talents, c’est aussi un creuset, un lieu d’échanges et de

partage important pour le monde de l’édition.

Ses formations se sont ouvertes à de nouveaux horizons

et ses expertises se sont étoffées au point de proposer

des missions d’audit. De plus en plus d’organismes et

d’entreprises ont recours à ses savoir-faire pour se

former, organiser et gérer l’édition de leurs brochures,

catalogues, documentations, en ligne ou sur papier,

permettant la diffusion de la qualité et de l’expertise de

l’édition vers d’autres secteurs.

L’implication et la qualité des équipes et des formateurs

sont évidemment à l’origine de cette réussite. Merci à tous

et à Aïda Diab en particulier pour ces succès !

Bon anniversaire à l’Asfored.

François de Waresquiel

Président de l’Asfored

Page 4: Carnet des 40 ans d'expertise

5

SOMMAIRE

Une référence pour des partenaires d’horizons divers -------7

Des partenaires historiques ------------------------------9

Alain Bergdoll -------------------------------------------10

Sylvie Marcé ---------------------------------------------14

Directeurs de production ---------------------------------18

L’édition, une famille élargie ---------------------------21Julien Guerrier ------------------------------------------22Marion Desmartin -----------------------------------------24Éric Coignoux --------------------------------------------26Au côté des Régions --------------------------------------29Patrick Volpilhac ----------------------------------------30

Au service de la culture ---------------------------------33

Guillaume Juin -------------------------------------------34

Madé Haguma ----------------------------------------------36

Université d’Alger-II ------------------------------------38

Des parcours riches et diversifiés -----------------------41

L’amour du métier ----------------------------------------43

Guillaume Dervieux ---------------------------------------44

Françoise Leroy ------------------------------------------48

Karine Bailly de Robien ----------------------------------50

Yann Mahé ------------------------------------------------54

Cédric Sylvestre -----------------------------------------56

Benoît Verhille ------------------------------------------60

Conclusion -----------------------------------------------63

Page 5: Carnet des 40 ans d'expertise

1 UNE RÉFÉRENCE POUR DES PARTENAIRES D’HORIZONS DIVERS

« Être innovants pour nos clients est le fondement de notre vision stratégique. »

Aïda Diab, directrice

Page 6: Carnet des 40 ans d'expertise

98

40 CHIFFRES DE L’ÉDITION

9

DES PARTENAIRES HISTORIQUES

L’Asfored est, depuis quarante ans, un partenaire

incontournable des acteurs du livre. Ses formations

initiales et continues sont les références du

secteur. Cette relation de confiance, nourrie

d’échanges au quotidien avec tous les métiers du

livre et toutes les maisons d’édition, quels que

soient leur taille ou leur domaine éditorial, permet

à l’Asfored de développer une expertise unanimement

reconnue. Forte d’une vision stratégique sans cesse

affinée, l’Asfored accompagne les professionnels de

l’édition au plus près de leurs besoins.

57 993professionnels formés par l’Asfored depuis 1972

898jours de formation réalisés en 2012

2 283nouveautés et nouvelles éditions publiées par L’Harmattan en 2010 (Électre)

427millions d’euros de droits d’auteur versés par les éditeurs français en 2011 (SNE)

451millions de livres vendus par les éditeurs en 2011 (620 millions d’exemplaires produits par 268 maisons d’édition (SNE))

7 630exemplaires : tirage moyen d’un livre (9 632 pour un roman) en 2011

1 216musées en France en 2011 (MCC)

57millions de visiteurs dans les musées en 2010 (MCC)

Page 7: Carnet des 40 ans d'expertise

10 11

Un savoir-faire en ingénierie de formationLe catalogue annuel de l’Asfored est un bon point de

repère qui permet de visualiser l’ensemble des formations du secteur de l’édition. Mais nous préférons parfois le sur-mesure pour nos équipes. Ce que j’apprécie particulièrement à l’Asfored, c’est sa forte réactivité, le réseau de formateurs, de consultants et la capacité à mobiliser rapidement les bonnes personnes pour monter des modules parfois complexes ; autrement dit, un vrai savoir-faire en ingénierie de formation. Nous avons, par exemple, défini en 2009 un cahier des charges précis et entrepris un programme ambitieux de stages portant sur l’édition multisupport, qui concernait 44 personnes représentant toutes les fonctions (édition, fabrication, marketing…) d’une maison d’édition.

Ce cursus de formation a été organisé en concertation avec les managers, présents également à plusieurs temps forts des modules ; ce qui est capital pour expliquer le contexte et les objectifs de ces formations aux participants, pourquoi ils sont là et, le cas échéant, pourquoi il peut y avoir un décalage par rapport à leurs propres attentes… Avec ces sessions sur mesure, on évite un des principaux écueils des stages, à savoir « c’était bien, c’était intéressant, mais ça n’a finalement servi à rien, je n’ai pas eu l’occasion d’utiliser cette nouvelle compétence et elle s’est perdue au fil du temps ». Alors que, dans un stage intra, un formateur a l’occasion de faire travailler ensemble un manager et son équipe sur des situations et des cas vraiment adaptés. À l’inverse, il peut être intéressant, sur des thèmes plus transversaux – en webmarketing, par exemple –, de recourir à des stages interentreprises pour voir ce qui se fait dans d’autres secteurs susceptibles d’être plus à la pointe que l’édition sur ces sujets.

Une évidente et naturelle collaboration

Directeur des ressources humaines d’abord des éditions Hatier, depuis 1996, puis, à partir de 1999, du groupe Hatier, Alain Bergdoll exerce, depuis 2006, cette fonction au sein des maisons d’édition Dunod et Armand Colin, du groupe Hatier et d’Hachette Livre International, filiale d’Hachette Livre. Il occupe également la fonction de président de la commission sociale du Syndicat national de l’édition. Ce qui signifie aussi plus de quinze ans d’étroite collaboration avec l’Asfored.

HATIER

ALAIN BERGDOLL

AVEC UN ENVIRONNEMENT TECHNOLOGIQUE EN

ÉVOLUTION PERMANENTE, L’ASFORED DOIT

GARDER CE RÔLE DE VIGIE ET CONTINUER À ACCOMPAGNER NOS

ÉQUIPES DANS CES MUTATIONS POUR

QUE LES SALARIÉS DE L’ÉDITION SOIENT

CAPABLES DE «  PRENDRE LES BONNES PORTES  »

De nouvelles générations d’éditeursLe livre est en train de vivre le virage numérique

qui modifie tous les segments du marché et tous les métiers. L’éditeur doit à présent prévoir, pour un grand nombre de projets, plusieurs supports – tablettes, applications, etc. – qui vont coexister ; la promotion, qu’il s’agisse des relations publiques ou de la communication vis-à-vis des enseignants, doit utiliser de nouveaux moyens car, de nos jours, tout le monde a le réflexe de se rendre d’abord sur Internet. Outre la formation continue, cela implique des évolutions pour la formation initiale. Je pense notamment au parrainage puis au suivi des promotions successives du mastère Management de l’édition depuis 1991 par les responsables des ressources humaines du groupe Hachette Livre, car ce cursus permet de former de nouvelles générations d’éditeurs déjà très pointus sur ces outils récents, déjà sensibilisés au marketing, à la gestion…

Et puis, en tant que président de la commission sociale au SNE, je suis impliqué – avec le ministère de l’Éducation nationale, les partenaires sociaux et les organismes de formation concernés (dont, au premier chef, l’Asfored) – dans la révision, entamée en 2009 et qui s’applique à partir de la rentrée 2013, du référentiel du diplôme relatif au BTS Édition (qui prépare en réalité aux métiers de la fabrication) afin de tenir compte des changements qu’a connus la chaîne éditoriale ces dernières années, notamment s’agissant de la chaîne de prépresse ou bien de l’édition multisupport (totalement absente de l’ancien référentiel).

Page 8: Carnet des 40 ans d'expertise

13

40 CHIFFRES DE L’ÉDITION

12

Emprunter les bonnes portesAvec un environnement technologique en évolution

permanente, l’Asfored doit garder ce rôle de vigie et continuer à accompagner nos équipes dans ces mutations pour que les salariés de l’édition soient capables d’« emprunter les bonnes portes ». Et cela passe par des contacts très réguliers, la capacité de l’Asfored à être proche de ses clients, à saisir les occasions de savoir de qui se passe chez nous, à nous téléphoner, à nous rencontrer ; en résumé, son aptitude à bien comprendre nos affaires, nos évolutions et nos besoins pour poursuivre notre évidente et naturelle collaboration sur les métiers du livre.

ALAIN BERGDOLL

97%des stagiaires de l’Asfored sont très satisfaits et satisfaits en 2010 et 2011 (évaluation selon la certification ISO 9001: 2008)

1 000entreprises font confiance à l’Asfored chaque année

690 000références distinctes vendues en 2011 à au moins un exemplaire (GfK)

9 406traductions en français (dont 3 214 romans et dont 5 562 de l’anglais) en 2010 (Électre)

13,1%des achats de livres (en valeur) sont faits par Internet en 2010 (TNS-Sofres)

26%part de la littérature (21 % des titres produits) dans le chiffre d’affaires de l’édition en France en 2011 (SNE)

913 064 entrées (7 616 par jour) pour l’exposition Claude Monet au Grand Palais (septembre 2010-janvier 2011)

7 millions d’entrées à la tour Eiffel (monument le plus visité) en 2010

Page 9: Carnet des 40 ans d'expertise

14 15

BELIN

SYLVIE MARCÉ

Une évolution vécue de l’intérieurLes éditions Belin font aujourd’hui partie

des derniers éditeurs scolaires et universitaires indépendants. La maison compte 121 collaborateurs, trois filiales (Pour la science, Herscher et Le Pommier), six revues et publie près de 300 nouveautés par an. L’édition scolaire reste notre métier premier ; elle représente environ les deux tiers de notre activité. Cette indépendance est confortée par une structure de production totalement intégrée avec les services documentation, maquette, fabrication en interne. De plus, les éditions Belin maîtrisent complètement leur diffusion et leur distribution, avec une force de vente propre et un centre logistique à Morangis, dans la banlieue sud de Paris. Nous avons ainsi été les premiers éditeurs à nous lancer dans la PAO dès 1989 et, actuellement, nous vivons vraiment de l’intérieur les évolutions liées au numérique.

Depuis quatre ans, tous nos manuels scolaires paraissent en version papier et électronique à la fois, ce qui suppose un enrichissement du contenu en faisant appel à des ressources multimédias, donc à de nouveaux types de compétences : recherche de nouveaux médias, conception d’animations multimédias, maîtrise des nouveaux formats, nouveaux contrats à préparer… Tous nos éditeurs ont, en particulier, été formés par l’Asfored à cette gestion des droits numériques. De même, l’Asfored a accompagné les 15 personnes du service maquette dans le passage d’XPress vers InDesign, et plus globalement pour une connaissance approfondie de tous les nouveaux formats de travail et de diffusion multisupports.

Faire face aux nouveaux défis du secteur grâce à la formation

Fortes de leur longue histoire, les éditions Belin, fondées en 1777, s’attachent à apporter leur contribution éditoriale dans de nombreux secteurs de la connaissance et du savoir, notamment dans le domaine scolaire. Sylvie Marcé, entrée comme directrice du développement en 2002 et devenue présidente-directrice générale en 2008, insiste sur le rôle capital de la formation pour accompagner les éditeurs dans les mutations actuelles et futures de leurs métiers.

IL EST DONC CAPITAL, GRÂCE À LA FORMATION CONTINUE, DE RESTER À L’AFFÛT, DE S’OUVRIR SUR D’AUTRES DOMAINES

Les frontières bougent : l’éditeur, chef de projet

Dans un environnement technologique aussi évolutif, tout le monde tâtonne un peu. Il est donc capital, grâce à la formation continue, de rester à l’affût, de s’ouvrir sur d’autres domaines même si ces nouvelles compétences ne sont pas tout de suite utilisées au quotidien. Il faut avant tout éviter l’étanchéité des fonctions et même des secteurs, ce que permettent justement les sessions interéditeurs, qui, en restant dans l’univers du livre, évitent le risque de stages trop généralistes ne s’appliquant pas aux contraintes particulières de l’édition. Les frontières bougent, à l’ère numérique ; de nouveaux métiers apparaissent, d’autres disparaissent ou se transforment, du chef de fabrication à l’attaché de presse ou au marketing. Nous recrutons des profils différents, y compris des ingénieurs, par exemple ; mais les compétences techniques ne doivent pas rester aux mains de spécialistes hors édition ou être totalement déléguées à des prestataires extérieurs faute de compétences en interne.

Page 10: Carnet des 40 ans d'expertise

17

40 CHIFFRES DE L’ÉDITION

16

L’éditeur, qui avait déjà vocation à coordonner des intervenants différents, doit devenir un véritable chef de projet et maîtriser suffisamment les possibilités des productions multisupports pour jouer à plein son rôle d’interface, réfléchir à l’ergonomie d’un projet dans sa globalité, trouver une dynamique interactive ; en bref, savoir traduire une commande éditoriale complète en intégrant la dimension numérique y compris pour sa commercialisation et sa promotion. En tant que dirigeante d’une maison vouée à la diffusion des connaissances – donc à la transmission –, et, en qualité de vice-présidente du Syndicat national de l’édition, je suis particulièrement attentive aux mutations de la filière professionnelle du livre et à leur impact sur les différentes fonctions. Et puis, en tant que marraine de la promotion 2011 du mastère Management de l’édition Asfored-ESCP Europe notamment, je m’intéresse à l’évolution en parallèle des formations initiales aux métiers du livre. À cet égard, le mastère permet vraiment l’accès à un secteur qui recrute peu pour des étudiants ayant déjà un parcours antérieur original et de haut niveau. Ils vont y recevoir une formation intensive et très concrète, complétée par quatre à six mois de stage qui leur permettront de connaître toutes les articulations du secteur et de dialoguer avec l’ensemble des intervenants, de plus en plus variés et nombreux, autour d’un projet éditorial.

SYLVIE MARCÉ

23,8 %des livres vendus par les éditeurs en 2011 sont au format de poche (SNE)

32millions de visites de sites Internet d’archives (dont 89 % concernent les archives départementales)

81 268titres édités (dont 39 366 réimpressions) par 268 maisons d’édition en 2011 (SNE)

90formateurs experts

30 %des Français de 15 ans et plus n’ont lu aucun livre en 2008 (MCC)

43 %des Français de 15 ans et plus n’ont acheté aucun livre en 2008 (MCC)

10 194 846pages visitées sur le site

de l’Asfored en 2011

701millions d’euros d’exportations de livres en 2011, pour 688 millions d’euros d’importations (SNE)

Page 11: Carnet des 40 ans d'expertise

18 19

DIRECTEURS DE PRODUCTION

GALLIMARD / EDITIS / FLAMMARION

Le regard des experts

Pascal Lenoir, directeur de la production des éditions Gallimard, est président de la CCFI (Compagnie des chefs de fabrication de l’imprimerie) et de la commission Environnement du SNE. Il résume son opinion sur l’Asfored par le mot « confiance ».

À l’Asfored, on est entre nous dans le monde du livre. Les équipes sont réactives, agréables, très proches du terrain et des éditeurs. Qu’il s’agisse du BTS ou de la formation continue, les contenus correspondent aux techniques actuelles et l’organisation, très pragmatique, s’adapte aux besoins des étudiants et des stagiaires.

J’ai toujours apprécié les jeunes formés par l’Asfored : on sent qu’ils ont reçu l’enseignement de professionnels qualifiés. La qualité du recrutement est aussi manifeste : ce sont des gens motivés, qui s’engagent à fond dans leur travail.

Quand j’étais chez Magnard, j’avais accueilli en alternance deux stagiaires Asfored de BTS : comme l’un était en première année et l’autre, en deuxième, ils se partageaient un poste. Chacun était présent une semaine sur deux dans l’entreprise, ce qui était très pratique.

Les membres de mon équipe qui suivent une formation à l’Asfored en reviennent toujours très satisfaits : suivre un stage interentreprise permet non seulement d’acquérir de nouvelles techniques et savoir-faire, mais aussi de sortir de son cocon et d’échanger avec des collègues.

La profession peut faire confiance à l’Asfored pour anticiper les besoins et être formée pour faire face aux mutations à venir, et ce point est capital.

Cadre dans l’édition depuis trente-cinq ans, Jean-Marc Lebreton est également formateur à l’Asfored.

Yves Lhommée est directeur de production chez Flammarion depuis 2003. Il apprécie le travail des stagiaires de l’Asfored.

Les élèves apprentis de l’Asfored reçoivent en deux ans une excellente formation qui les prépare très bien à entrer dans la vie professionnelle. Ils acquièrent une véritable culture du métier, se rendent compte de la réalité des problèmes et apprennent les techniques pour les résoudre.

L’interaction entre le terrain et les formations dispensées à l’Asfored fait toute la richesse de son enseignement. La confrontation des étudiants avec les deux sources de savoir que sont l’école d’une part et l’entreprise d’autre part rend nécessaire la parfaite adéquation de l’enseignement avec les besoins du terrain. Il ne peut y avoir de dissonance entre les deux, et cela implique que les savoirs dispensés à l’Asfored soient en permanence actualisés, ce à quoi s’attachent les professionnels formateurs.

La formation continue est tout aussi adaptée aux besoins de la profession.

L’Asfored est proche de nous et fait preuve de beaucoup de réactivité pour adapter ses enseignements aux évolutions techniques. Cette proximité et cette réactivité sont très importantes et expliquent que notre premier réflexe, quand nous avons un besoin de formation, est de nous tourner vers l’Asfored.

L’objectif de l’Asfored n’est pas seulement que les élèves aient leur diplôme, qu’ils obtiennent d’ailleurs statistiquement à près de 100 % chaque année, mais qu’ils soient directement aptes à être employés par les entreprises et trouvent un travail. Ainsi, l’Asfored adapte en permanence le contenu de l’enseignement pour qu’il colle aux évolutions des pratiques dans l’entreprise.

LA PROFESSION PEUT FAIRE CONFIANCE À L’ASFORED POUR

ANTICIPER LES BESOINS ET ÊTRE FORMÉE

POUR FAIRE FACE AUX MUTATIONS À VENIR, ET CE POINT EST CAPITAL

L’INTERACTION ENTRE LE TERRAIN

ET LES FORMATIONS DISPENSÉES À

L’ASFORED FAIT TOUTE LA RICHESSE DE SON

ENSEIGNEMENT

Recruter un diplômé du BTS qui a été formé en alternance à l’Asfored, c’est être assuré de recruter quelqu’un d’efficace qui maîtrise les techniques utilisées sur le terrain. Le fait d’être confrontés à la réalité du terrain dans l’entreprise et de recevoir en parallèle l’enseignement de professionnels rend les étudiants opérationnels. D’ailleurs, ils sont très nombreux à trouver du travail très rapidement : l’employabilité des jeunes formés au BTS par l’Asfored est excellente, même s’ils doivent souvent commencer par des contrats à durée déterminée.

Page 12: Carnet des 40 ans d'expertise

2120

40 CHIFFRES DE L’ÉDITION L’ÉDITION, UNE

FAMILLE ÉLARGIE

C’est toujours une grande fierté quand des

institutions et des entreprises viennent agrandir

la famille et s’adressent à l’Asfored pour apprendre

les secrets du métier d’éditeur. Cela arrive de plus

en plus souvent, comme vous pourrez le découvrir

dans les pages suivantes…13maisons d’édition réalisent un chiffre d’affaires de 50 millions d’euros et plus en 2011 (SNE)

3,7milliards d’euros : somme consacrée aux livres par les ménages en 2010 (Insee)

4,6milliards d’euros : chiffre d’affaires au prix public hors taxes (2,7 milliards en net éditeur) de l’édition française en 2011 (SNE)

100 %des apprentis de l’Asfored diplômés en 2010, 2011 et 2012

4 %de Français de 12 ans et plus lisent des livres sur écran numérique (MCC/CREDOC juin 2011)

9 664titres cédés à d’autres pays en 2011 (SNE)

378diplômés du mastère spécialisé Management de l’édition Asfored-ESCP Europe depuis 1991

30,2millions d’euros : taxes perçues au profit du CNL sur la vente d’appareils de reprographie en 2011 (MCC/CNL)

Page 13: Carnet des 40 ans d'expertise

22 23

LOUIS VUITTON

Un éditeur inattendu : la Maison Louis Vuitton

JULIEN GUERRIER

Julien Guerrier, directeur des éditions Louis Vuitton, a été formé à ce métier par l’Asfored. Il nous présente les éditions de cette grande maison et son avis sur l’Asfored…

Le livre a toujours bénéficié d’une place de choix dans l’histoire de Louis Vuitton. Gaston-Louis Vuitton (1883-1970), petit-fils du fondateur, était un bibliophile passionné et un éditeur éclairé de beaux livres en tirage limité.

Dès son ouverture, en 1914, le magasin des Champs-Élysées proposait à ses clients un confortable salon de lecture et de correspondance. Cette tradition se perpétue aujourd’hui dans les maisons de Paris, Taipei, Hongkong, Londres, Singapour et Rome, où des librairies Louis Vuitton offrent une sélection pointue de livres d’art, de mode, de design et de voyage.

Des collections centrées sur les voyagesEn développant ses propres éditions, Louis Vuitton

fait figure de pionnier dans l’industrie du luxe. Fortes d’un catalogue d’une cinquantaine de titres, les éditions Louis Vuitton se concentrent autour de trois collections tournées vers le voyage. La collection de City Guides a déjà sillonné près de 100 villes dans le monde ; la maison édite également une collection originale de carnets de voyage, croqués par des artistes et des aquarellistes de renom ; depuis 1994, Louis Vuitton coédite aussi des récits de voyage de grands écrivains en collaboration avec La Quinzaine Littéraire : Marguerite Duras, Michel Tournier, Marguerite Yourcenar, Marcel Proust…

En parallèle, Louis Vuitton collabore à une série de beaux livres sur la marque en partenariat avec des éditeurs internationaux (derniers ouvrages parus : Louis Vuitton : Architecture et intérieurs, Éditions de La Martinière, 2011 ; Louis Vuitton – Marc Jacobs, Rizzoli International Publications, 2012).

Je dirige les éditions Louis Vuitton depuis cinq ans : je travaillais déjà dans le groupe quand j’ai été nommé à ce poste et, bien que de formation littéraire, je n’avais pas une connaissance approfondie du monde de l’édition. Comme l’ambition était de développer cette activité, il nous a paru indispensable de nous adresser à l’Asfored pour acquérir les fondamentaux du métier d’éditeur.

L’Asfored, creuset d’expertiseL’Asfored a mis sur pied une formation sur mesure

d’une semaine pour me permettre d’acquérir les bases du métier dans tous ses aspects, tout en tenant compte des spécificités des éditions Louis Vuitton. Depuis, je participe régulièrement à certains stages proposés au catalogue, en fonction de mes besoins. Les membres de mon équipe comme mes collègues de la Fondation Louis Vuitton en suivent à leur tour. Ainsi, nous pouvons répondre à l’exigence de qualité intrinsèque à notre marque et aux défis complexes de l’aventure éditoriale.

Les intervenants de l’Asfored forment un réseau d’experts très compétents dans leur domaine ; ces modules nous permettent de maîtriser l’ensemble des aspects techniques et d’anticiper les problématiques du secteur.

Nous apprécions aussi de nous confronter aux « vrais » éditeurs lors de ces stages : nos échanges sont toujours fructueux.

Notre décision de lancer la première application iPad avec les Éditions de La Martinière est une des évolutions inspirées par notre fréquentation de l’Asfored : c’est pour nous plus qu’un organisme de formation, c’est un lieu de rencontres et d’échanges.

LES INTERVENANTS DE L’ASFORED FORMENT UN RÉSEAU D’EXPERTS TRÈS COMPÉTENTS DANS LEUR DOMAINE

C’EST POUR NOUS PLUS QU’UN ORGANISME DE FORMATION, C’EST UN LIEU DE RENCONTRES ET D’ÉCHANGES

Page 14: Carnet des 40 ans d'expertise

24 25

OCDE

Un plan sur mesure pour l’OCDE

MARION DESMARTIN

L’OCDE, Organisation de coopération et de développement économiques, est née en 1960 lorsque 18 pays européens ainsi que les États-Unis et le Canada ont uni leurs forces pour fonder une institution vouée au développement mondial. Aujourd’hui, l’OCDE, dont le siège se situe à Paris, compte 34 pays membres. Sa mission : « Bâtir un monde plus fort, plus sain et plus juste ». Marion Desmartin, directrice de la production des éditions de l’OCDE, commente pour nous la collaboration entre l’Asfored et l’organisation pour la mise au point de la formation : les flux de publications XML à l’OCDE.

Une formation sur mesure ambitieuseLa division édition de l’OCDE édite environ

400 publications par an, pour un chiffre d’affaires annuel de 13 millions d’euros. Y travaillent une cinquantaine de personnes.

Les collaborateurs de la division suivent régulièrement des stages à l’Asfored, mais, en 2011, nous lui avons demandé de mettre sur pied une formation spécifique sur la problématique du langage XML dans notre modèle économique : pourquoi est-il au centre de ce modèle ? Comment certains objectifs a priori d’ordre technique sont, en fait, des objectifs stratégiques de business ?

C’était pour nous assez original et un peu risqué, puisque la formation était dispensée en français, alors que de nombreux collaborateurs sont anglophones. Nous avons souhaité travailler avec l’Asfored pour élaborer cette formation, car cette dernière était à inventer totalement : il fallait pouvoir en discuter, échanger avec des spécialistes qui comprennent nos questionnements et nos besoins. Nous souhaitions à la fois avoir une vision globale des pratiques du secteur et analyser celles de l’OCDE à titre d’exemples.

Notre ambition était de faire partager à toute l’équipe les enjeux majeurs de l’évolution de nos modèles de données afin que l’ensemble des interlocuteurs comprennent la démarche et s’allient pour la construire ensemble. Nous souhaitions donc que les groupes mêlent des experts de ce langage et des non-initiés pour que les uns et les autres se comprennent et puissent interagir pendant les stages et ultérieurement.

Des résultats à la hauteur des attentesL’ensemble de l’équipe a participé à cette formation,

quels que soient le métier ou le niveau hiérarchique dans la division. L’équipe de l’Asfored s’est vraiment consacrée à ce projet, qui a demandé énormément de temps et de « creusage de cervelle ». Il fallait en effet trouver le bon dosage pour que tout le monde adhère à la formation. La formatrice a su aussi tenir compte de l’ambiance de chaque groupe et adapter son discours. Les participants ont unanimement plébiscité le stage, qui a permis de faire émerger les bonnes questions.

Un partenaire stratégiqueTout au long de cette collaboration,

j’ai ressenti l’Asfored comme un partenaire bien plus que comme un prestataire. Son équipe s’est investie sans compter pour que le projet réponde aux objectifs fixés.

Le monde de l’édition est au centre d’une révolution, et l’Asfored est le bon interlocuteur pour accompagner les changements nécessaires, sa direction manifestant un réel intérêt pour les questions stratégiques du métier. Cet intérêt, l’ouverture du centre sur l’étranger renouvellent vraiment l’image que l’on peut avoir d’un organisme de formation.

Dans cette période de transition difficile, il faut se poser les bonnes questions, et l’Asfored nous aide à le faire : où allons-nous ? Comment ? Comment faire évoluer les équipes ?

L’Asfored est un endroit où les choses rebondissent, un creuset d’expertises indispensables à l’accompagnement des mutations nécessaires.

J’AI RESSENTI L’ASFORED COMME UN PARTENAIRE BIEN PLUS QUE COMME UN PRESTATAIRE

LE MONDE DE L’ÉDITION EST

AU CENTRE D’UNE RÉVOLUTION ET

L’ASFORED EST LE BON INTERLOCUTEUR POUR ACCOMPAGNER

LES CHANGEMENTS

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Construire la division édition du CSTB

CSTB

ÉRIC COIGNOUX

Le CSTB, Centre scientifique et technique du bâtiment, acteur public indépendant au service de l’innovation dans le bâtiment, exerce quatre activités clés : la recherche, l’expertise, l’évaluation, la diffusion des connaissances. Dirigée par Éric Coignoux depuis la fin de 2011, la division édition de cet EPIC (établissement public à caractère industriel et commercial) comprend une trentaine de personnes. Éric Coignoux nous explique pourquoi le CSTB fait régulièrement appel à l’Asfored…

Une division édition d’une trentaine de personnes

La diffusion des connaissances fait partie de nos missions depuis la création du CSTB, en 1947. Le premier ouvrage publié était une encyclopédie réglementaire ; au fur et à mesure, la division édition s’est étoffée et sa production s’est beaucoup développée. Nous avons aujourd’hui un catalogue d’environ 250 ouvrages, regroupés dans une dizaine de collections. Voilà vingt ans que nous avons démarré la publication sous forme électronique, et dix ans que nous produisons un fonds d’édition sous le copyright du CSTB.

La division est organisée comme une maison d’édition classique, avec une équipe de marketing éditorial qui définit les besoins, une équipe de production qui gère la production, une équipe commerciale qui travaille à la vente des ouvrages, notamment avec le marketing direct, et une équipe qui administre les stocks. Plusieurs d’entre nous viennent du monde de l’édition traditionnelle…

Un audit de l’Asfored, pour la vision d’experts au coeur des métiers

Nous avons fait appel à l’Asfored il y a quelques années pour réaliser un audit de notre organisation de travail dans le cadre de l’évolution de notre administration des ventes.

De même, nous avons fait appel à l’Asfored pour nous accompagner dans notre projet d’édition numérique, certains de pouvoir bénéficier des préconisations de ses experts. L’analyse de ces derniers, qui travaillent au coeur des métiers de l’édition, nous paraissait capitale pour nous aider à construire notre stratégie et valider nos réflexions et pistes d’évolution. Parmi nos questionnements : comment valoriser notre fonds ? Comment produire de façon plus raisonnée ? Comment créer de nouvelles offres ?

Il nous a paru beaucoup plus intéressant de faire ce travail avec l’Asfored, qui émane de la communauté professionnelle de l’édition, qu’avec un cabinet d’études généraliste qui n’aurait pas eu la connaissance intrinsèque des problématiques et défis actuels de ce secteur en mutation.

Nous sommes très satisfaits du service apporté : l’effet miroir que nous recherchions en soumettant nos interrogations aux spécialistes de l’Asfored a joué à plein. Nous avons collaboré très efficacement pour cette première phase. Il reste maintenant à accompagner la mise en oeuvre des préconisations par des formations adaptées.

En conclusion Il est très bénéfique pour la division édition du

CSTB de travailler avec l’organisme référent du secteur : cette collaboration enrichit nos pratiques au quotidien et nous apporte une précieuse vision stratégique.

NOUS TROUVONS CONSTAMMENT UNE

ÉCOUTE ATTENTIVE ET LA VOLONTÉ DE NOUS AIDER À PROGRESSER

CETTE COLLABORATION ENRICHIT NOS PRATIQUES AU QUOTIDIEN ET NOUS APPORTE UNE PRÉCIEUSE VISION STRATÉGIQUE

Les formations, sur catalogue ou à la carteLes membres de l’équipe suivent régulièrement des

formations à l’Asfored. La direction des ressources humaines du CSTB et l’Asfored travaillent ensemble pour déterminer quel type de stage correspond à nos besoins : les modules sont soit des stages interentreprises du catalogue, soit des formations intraentreprises mises sur pied spécialement pour nos problématiques. Nous trouvons constamment une écoute attentive et la volonté de nous aider à progresser.

Les membres de l’équipe sont toujours très satisfaits de ces formations qui leur permettent de se rattacher à des pratiques professionnelles à la pointe des dernières techniques.

Page 16: Carnet des 40 ans d'expertise

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40 CHIFFRES DE L’ÉDITION AU CÔTÉ

DES RÉGIONS

L’Asfored, véritable centre d’expertise pour les

métiers du livre, est devenu le partenaire conseil

et formation des Régions françaises qui soutiennent

les éditeurs indépendants sur leur territoire.

L’Asfored est l’interlocuteur privilégié des

structures régionales du livre, qui proposent

des formations destinées aux maisons d’édition

en Région. L’Asfored allie vision stratégique

et connaissance du terrain pour mener à bien des

missions d’études.10 355 personnes travaillent dans 261 maisons d’édition en 2011 (SNE)

5,3 millions d’emprunteurs inscrits dans les bibliothèques en 2010

98maisons d’édition produisent plus de 200 titres par an (92 % du total des titres) en 2011 (SNE)

638diplômés du BTS Édition de l’Asfored depuis 1978

36% des habitants de Paris intra-muros (contre 16 % pour l’ensemble des Français de 15 ans et plus) ont lu plus de 20 livres en 2008 (MCC)

4 398 bibliothèques publiques, y compris DOM-TOM (MCC)

65%des titres produits au format de poche en 2011 sont des réimpressions (SNE)

73 % de femmes travaillant dans l’édition en 2010 (enquête SNE 2011)

Page 17: Carnet des 40 ans d'expertise

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ÉCLA Aquitaine, un soutien actif pour les éditeurs de la Région

ÉCLA AQUITAINE

PATRICK VOLPILHAC

Patrick Volpilhac est le directeur général d’ÉCLA Aquitaine, l’agence culturelle du conseil régional, et le partenaire des professionnels du livre, de la musique, du cinéma et de l’audiovisuel sur ce territoire. Il explique de quelle façon la Région Aquitaine a été pionnière dans la mise en place d’un plan de soutien et de professionnalisation pour les éditeurs indépendants en collaboration avec l’Asfored.

Cent cinquante structures éditorialesÉCLA Aquitaine est née en juin 2009 du regroupement de l’Arpel (Agence régionale

pour l’écrit et le livre, Région Aquitaine) et de l’AIC (Aquitaine image cinéma). Elle accompagne les éditeurs et les libraires indépendants de la Région dans leur développement en leur proposant plusieurs dispositifs : aide à la réflexion sur les pratiques professionnelles, conseil et audit, service juridique, formations, participation aux salons. Elle mène en parallèle une politique de soutien pour conforter ce secteur et favoriser la venue de nouveaux acteurs économiques du livre. C’est l’une des plus importantes agences régionales pour le livre, regroupées au sein de la FILL (Fédération interrégionale du livre et de la lecture) avec l’Arald (Agence Rhône-Alpes pour le livre et la documentation) et le MOTif (Île-de-France). Il y a, en Aquitaine, 150 structures éditoriales, dont 70 professionnalisées, et le budget consacré au livre représente 1,5 million d’euros sur un total de 2,5 millions d’euros pour ÉCLA Aquitaine (80 % financés par la Région ; 20 % par l’État) ; 14 personnes sur un effectif de 27 se consacrent aux professionnels du livre sur le territoire.

Un regard circulaireNous envoyions déjà nos éditeurs en formation à

Paris, mais une collaboration plus étroite avec l’Asfored a débuté en 2005 grâce à une mission d’étude sur l’édition en Aquitaine confiée à ce centre d’expertise reconnu pour les métiers du livre. La nécessité d’améliorer l’accompagnement apporté par la collectivité régionale au secteur de l’édition avait été mise en évidence par un état des lieux réalisé par l’Arpel auparavant et s’est confirmée lors des premières assises de l’édition indépendante, organisées avec l’Association des éditeurs aquitains : « Ils sont grands, ces petits ! », en 2006.

C’était une évidence de faire appel à l’Asfored pour cette étude afin de repenser les missions de l’Agence pour le livre, puis pour structurer une offre de formations pertinente. Ce qui nous intéresse, c’est le regard circulaire, national, de l’Asfored, car nos éditeurs en Région sont pour la plupart « nationaux ». Ainsi, nous cumulons la qualité des stages du siège avec la proximité, en les amenant sur place. Dans un objectif de professionnalisation et de valorisation de la filière, le rôle de la formation est capital et les éditeurs aquitains, à travers leur association, ont toujours été mobilisés et conscients de ces enjeux. Cette décentralisation sur le territoire nous donne entière satisfaction depuis six ans, si bien que nous reprenons à présent le même principe pour la formation des producteurs de cinéma, en collaboration avec la Fémis, l’École nationale supérieure des métiers de l’image et du son, cette fois.

Au nord ou au sud de la porte de VersaillesL’agence a également vocation à proposer de

nouveaux services : en plus des questions-réponses, une permanence juridique mensuelle ; trois audits commerciaux d’éditeurs par an ; première participation, en 2012, au festival de Saint-Malo ou encore expérimentations pour accompagner un éditeur papier dans le développement d’une offre numérique. Il serait souhaitable aussi de réaliser à nouveau un diagnostic global de la filière édition en Aquitaine… En tout cas, ce qui est important pour nous à travers ce partenariat, c’est que l’Asfored propose une offre de formations adaptée à la réalité des professionnels de l’édition, qu’on soit un éditeur au nord ou au sud de la porte de Versailles !

DANS UN OBJECTIF DE PROFESSIONNALISATION ET DE VALORISATION DE LA FILIÈRE, LE RÔLE DE LA FORMATION EST CAPITAL

L’ASFORED PROPOSE UNE OFFRE DE

FORMATIONS ADAPTÉE À LA RÉALITÉ DES

PROFESSIONNELS DE L’ÉDITION, QU’ON SOIT UN ÉDITEUR

AU NORD OU AU SUD DE LA PORTE DE

VERSAILLES   !

Page 18: Carnet des 40 ans d'expertise

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40 DATES DE L’ÉDITION AU SERVICE DE

LA CULTURE

L’Asfored a accompagné pendant dix ans le

ministère de la Culture et de la Communication

dans son plan national de numérisation du

patrimoine culturel, mais elle est aussi un

partenaire privilégié du ministère des Affaires

étrangères. Elle noue régulièrement des

partenariats avec des pays étrangers.

1996 L’Asfored devient centre de formation d’apprentis (CFA) de l’édition La préparation au BTS est désormais dispensée en alternance

1896 Albert Mollat succède à son cousin libraire sous les Galeries bordelaises. La librairie Mollat est encore aujourd’hui la première librairie indépendante en France

2009 Lancement d’une collection d’ouvrages pratiques dont les auteurs sont des formateurs de l’Asfored aux éditions Eyrolles

1975 Première émission télévisée Apostrophes, créée et animée par Bernard Pivot le vendredi soir sur la Deuxième Chaîne jusqu’en 1990 (724 numéros). Remplacée par Bouillon de culture sur France 2 de 1991 à 2001

1981 Premier Salon du livre de Paris, au Grand Palais, puis, à partir de 1992, à la porte de Versailles

1998 Création des éditions 00h00.com, premier éditeur au monde à vendre des livres numériques

1972 Année internationale du livre proclamée par l’Unesco

Lancement des premiers modules de formation en ligne

Signature d’un accord de coopération avec l’École supérieure des affaires (ESA) à Beyrouth, au Liban

1988 Premier Virgin Megastore sur les Champs-Élysées, ouvert le dimanche

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Le rayonnement de la culture française

MINISTÈRE DES AFFAIRES ÉTRANGÈRES

GUILLAUME JUIN

Guillaume Juin, chargé de mission Livre au ministère des Affaires étrangères depuis 2009, explique comment l’État contribue au rayonnement de la culture française à l’international dans le domaine du livre et de quelle façon l’Asfored est devenue un partenaire régulier pour la professionnalisation des bureaux du livre au sein de services culturels français dans le monde.

Le livre français à l’étrangerLe ministère des Affaires étrangères s’attache

à promouvoir le livre français et francophone à l’international. Il agit par l’intermédiaire de l’Institut français, créé en 2011, l’opérateur du ministère des Affaires étrangères pour l’action culturelle extérieure, selon plusieurs axes :

– la traduction : à travers le programme d’aide à la publication, le soutien public aux projets de traduction vise à développer le nombre des cessions de droits de l’édition française (ce programme représente entre 8 et 10 % du nombre total des cessions effectuées) ;

– la promotion des littératures francophones du Sud et le soutien aux structures éditoriales et aux professionnels du livre des pays francophones, enjeux essentiels de notre coopération culturelle ;

– le soutien aux écrivains dans leur démarche de création grâce aux missions Stendhal, qui permettent chaque année à plus de 50 auteurs de bénéficier de bourses pour des projets d’écriture à l’étranger ;

– l’organisation de colloques et de conférences avec des partenaires internationaux et locaux afin d’encourager le débat d’idées et favoriser la diffusion de la pensée française.

L’administration centrale définit les zones d’influence stratégiques et prioritaires de notre diplomatie culturelle, et l’Institut français, dont le département livre et promotion des savoirs est dirigé par Paul de Sinety, est doté d’un budget d’un peu plus de 3 millions d’euros, auxquels s’ajoutent 2,5 millions d’euros pour les bureaux du livre dans le monde, lesquels agissent comme des relais locaux. En effet, les missions et les nombreux programmes mis en oeuvre pour promouvoir le livre français à l’international s’accompagnent d’une forte présence à l’étranger, avec 32 bureaux du livre dans le monde : dans les principales capitales européennes, mais aussi d’Amérique du Nord, d’Amérique latine, d’Afrique et d’Asie.

Le partenaire de référence du secteur Afin de professionnaliser ce réseau, l’Institut français, en étroite coordination

avec le ministère des Affaires étrangères, a de nouveau saisi l’occasion du Salon du livre de Paris en mars 2012 pour organiser des journées de formation auxquelles ont participé les responsables des bureaux du livre, des attachés culturels des ambassades et tous ceux intéressés par la promotion du livre à l’international (soit 92 agents au total). Lorsque je suis arrivé, il y a trois ans, au ministère des Affaires étrangères, après un parcours dans l’édition, il m’a paru évident de faire appel à l’Asfored, le partenaire de référence du secteur du livre, pour participer à ces séminaires : dès 2011, sur l’évolution des métiers du livre et des filières professionnelles ; et, cette année, sur les cessions de droits et le numérique. En 2013, nous envisageons d’aborder les coéditions et les partenariats. Ce que j’apprécie à l’Asfored, c’est sa vision transversale de toute la chaîne du livre et sa capacité à adapter des modules parfois techniques à la réalité du terrain et des spécificités locales. Nous avons également prolongé cette collaboration en contribuant, grâce en particulier à notre bureau du livre à Delhi, à l’organisation du voyage en Inde de la promotion 2012 des mastériens, qui ont ainsi rencontré de nombreux professionnels indiens de l’édition et qui ont reçu partout un accueil très chaleureux.

CE QUE J’APPRÉCIE À L’ASFORED,

C’EST SA VISION TRANSVERSALE DE

TOUTE LA CHAÎNE DU LIVRE

Page 20: Carnet des 40 ans d'expertise

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Partenaire du ministère de la Culture et de la Communication pour la numérisation du patrimoine culturel

MINISTÈRE DE LA CULTURE ET DE LA COMMUNICATION

MADÉ HAGUMA

Dans le cadre du projet de numérisation du patrimoine culturel français, l’Asfored a formé, de 1998 à 2008, près de 1 000 stagiaires du ministère de la Culture et de la Communication impliqués dans des projets de numérisation : conservateurs, chargés de documentation, infographes, photographes, collaborateurs de DRAC (directions régionales des affaires culturelles), agents de l’État affectés dans les musées territoriaux, bibliothèques, archives, photographes, responsables régionaux (architecture, patrimoine, livres, musées), responsables d’archives, de médiathèques…

Madé Haguma, responsable de formation numérisation et coordinatrice des formations aux nouvelles technologies au ministère, se souvient :

Nous avons beaucoup apprécié le professionnalisme de l’Asfored, qui avait remporté le marché sur appel d’offres, tant sur le plan de l’ingénierie de formation que dans le domaine de l’organisation logistique. Les formations pour la numérisation du fonds iconographique et des textes s’étaient très bien déroulées et avaient pour objectif d’aider les agents à organiser les campagnes de numérisation, à utiliser les outils de traitement des images et de gestion des documents ainsi que d’appliquer les directives pour la diffusion dans les bases nationales.

Spécifiquement conçus, les différents modules étaient adaptés aux agents ciblés : les acteurs encadrants étaient sensibilisés aux enjeux de la numérisation du patrimoine culturel, les techniciens aux différentes techniques de numérisation, les photographes à Photoshop… Les intervenants étaient expérimentés et professionnels.

La capacité de l’Asfored à faire évoluer le contenu des stages au fur et à mesure que le plan de formation se mettait en place, en prenant en compte les besoins exprimés par l’ensemble des participants, a aussi été très appréciable. Tout au long de la mise en oeuvre du plan, l’Asfored a su évoluer avec nous et répondre à nos besoins.

Cette collaboration, qui s’est prolongée pendant dix ans, a vraiment été fructueuse et très satisfaisante.

Le portail Culture.fr

En 2007, le ministère de la Culture et de la Communication a ouvert, par l’intermédiaire du portail Culture.fr/Collections, les portes de son patrimoine culturel numérisé au plus grand nombre. Ce portail s’inscrit dans la stratégie nationale de mise à disposition de ressources culturelles gratuites sur Internet. Outil de démocratisation culturelle, il propose un accès fédéré à plus de trois millions de références sur le patrimoine culturel français et parfois étranger : oeuvres de musées, documents patrimoniaux des bibliothèques, fonds d’archives, patrimoine monumental et mobilier, sites archéologiques… Grâce au plan national de numérisation, deux millions de ces références sont illustrées par des documents numérisés.

Culture.fr/Collections donne accès au patrimoine national réparti sur l’ensemble du territoire. Il fait partie de la contribution française à Europeana, future Bibliothèque numérique européenne (Culture et Recherche, n° 118-119, automne-hiver 2008-2009).

TOUT AU LONG DE LA MISE EN OEUVRE DU

PLAN, L’ASFORED A SU ÉVOLUER AVEC NOUS ET RÉPONDRE À NOS

BESOINS

Page 21: Carnet des 40 ans d'expertise

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UNIVERSITÉ D’ALGER-II

Un accord de coopération entre l’université d’Alger-II, l’Asfored et l’ambassade de France à Alger

Le professeur Abdelkader Henni, recteur de l’université d’Alger-II-Bouzaréah et François de Waresquiel, le président de l’Asfored, ont scellé en décembre 2010 un accord de coopération. Il porte sur la création d’un master Métiers du livre - édition et diffusion de l’écrit, en formation initiale, la formation des formateurs de ce cursus et celle des éditeurs algériens impliqués dans le programme. Il bénéficie du soutien du service de coopération et d’action culturelle de l’ambassade de France à Alger. Jamel Zenati, responsable du master à l’université d’Alger-II, expose le rôle qu’a joué l’Asfored dans la préparation de la formation.

Les premiers jours de formation à destination des 20 étudiants du master Métiers du livre - édition et diffusion de l’écrit ont eu lieu à Alger les 14, 15 et 16 décembre 2010. La première formation portait sur le prépresse papier et le prépresse numérique (préparation des copies, maquette, typographie, photogravure) ; la deuxième session programmée avait pour thème « Presse, papier, impression et façonnage ». Les formateurs ont tous été formés par leurs collègues de l’Asfored lors de stages dédiés organisés à Paris.

L’équipe de l’Asfored a fait preuve d’un professionnalisme extraordinaire tout au long de la mise en oeuvre de ce programme qui a été soutenu financièrement par l’ambassade de France à Alger.

Son engagement professionnel, allié à une culture relationnelle forte, a permis la réussite de ce transfert de formation dans des délais record. La formation, à Paris, des intervenants s’est déroulée dans les meilleures conditions possibles.

L’Asfored a collaboré à l’élaboration de l’ensemble de l’offre de formation consacrée aux métiers du livre, qu’elle soit initiale ou destinée aux professionnels en activité, et a participé à l’organisation des sessions. Dans le cadre du partenariat, l’Asfored a, en effet, proposé une formation sur la gestion des maisons d’édition et une autre pour les libraires ; ces stages ont été très appréciés par les professionnels.

Tous les participants et les intervenants des différents programmes sont enthousiastes et soulignent l’implication, le professionnalisme et la bonne humeur des formateurs et formatrices de l’Asfored.

Nous attendons avec impatience les prochaines étapes, avec la soutenance, à la fin d’octobre, des premiers mémoires des mastériens, aujourd’hui en stage, et la rentrée de la deuxième promotion. Un grand merci à l’Asfored, sans qui rien n’aurait été possible !

Thierry Perret, attaché culturel à l’ambassade de France à Alger, précise :

L’Asfored nous a vraiment aidés à mettre sur pied cette action de soutien aux éditeurs algériens ; l’équipe s’est montrée très souple et réactive et elle s’est très vite engagée à fond dans le projet, qui n’était sans doute pas simple au départ, du fait des distances géographiques et culturelles.

Ainsi, la formation a pu être montée rapidement et se passe très bien grâce à un accompagnement de qualité. Le succès de la combinaison formée de professionnels et d’étudiants a permis de placer tous ces derniers en entreprise. Des échanges réguliers avec les responsables de l’Asfored, aussi bien à Paris qu’à Alger, permettent d’optimiser la gestion de ce master.

Une première « formation de formateurs », effectuée en 2011, a donné de bons résultats. Nous répétons l’exercice en 2012, avec la volonté de faire de ce volet un élément de structuration du master afin que les formateurs algériens puissent devenir pleinement opérationnels. Après une période de test correspondant à la naissance de ce master, inédit en Algérie, nous engageons un processus que tous les partenaires souhaitent durable.

SON ENGAGEMENT PROFESSIONNEL,

ALLIÉ À UNE CULTURE

RELATIONNELLE FORTE, A PERMIS LA RÉUSSITE DE CE TRANSFERT DE

FORMATION DANS DES DÉLAIS RECORD

Page 22: Carnet des 40 ans d'expertise

2 DES PARCOURS RICHES ET DIVERSIFIÉS

« Transmettre les savoir-faire est la passion qui anime l’équipe. »

Aïda Diab, directrice

Page 23: Carnet des 40 ans d'expertise

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40 DATES DE L’ÉDITION L’AMOUR

DU MÉTIER

En quarante ans d’existence, l’Asfored a formé de

nombreux professionnels. Voici quelques portraits

qui témoignent de la richesse et de la variété de

leur parcours…

Un point commun les réunit : l’amour du métier.

1793 Loi Lakanal confirmant le principe de la propriété littéraire

1974 La FNAC, créée en 1954, ouvre à Paris, rue de Rennes, un magasin avec un rayon livres (100 000 titres et 20 % de remise systématique)

1978 Création du brevet de technicien supérieur (BTS) Édition.

L’Asfored participe à la mise en place du diplôme d’État et propose immédiatement la formation qui y prépare en deux ans.

1996 Lancement de Zazieweb.fr, site indépendant d’actualité du livre, le plus ancien et le plus important réseau social littéraire francophone (fermé en 2009)

1996 La bibliothèque de recherche du site François-Mitterrand de la Bibliothèque nationale de France (BnF) est ouverte.

2010 L’Asfored est certifiée ISO 9001-2008.Signature d’un accord de coopération avec l’université d’Alger-II-Bouzaréah à Paris

1971 Opération Elf-Le Livre de poche (l’achat de 60 litres d’essence donne droit à un volume de la collection)

1888 Joseph Gibert, professeur de lettres devenu bouquiniste, ouvre une librairie quai Saint-Michel

Page 24: Carnet des 40 ans d'expertise

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Une clé pour le monde rêvé de l’édition

MAGNARD-VUIBERT

GUILLAUME DERVIEUX

Guillaume Dervieux, 45 ans, président-directeur général de Magnard-Vuibert et du pôle éducation d’Albin Michel, entré en février 2012 au directoire du groupe Albin Michel, a fait partie, en 1991, de la première promotion du mastère Management de l’édition Asfored-ESCP Europe.

Le plus beau métier du monde Diplômé de l’Institut d’études politiques de Paris

en 1989, j’étais destiné à travailler dans le secteur de la finance. Mais un premier emploi d’été dans une banque m’a vite fait comprendre que cela ne me conviendrait pas. Auparavant, j’avais fait une classe d’hypokhâgne, j’avais le goût des livres et m’étais mis en tête, comme l’écrivait à l’époque Françoise Verny, que c’était Le Plus Beau Métier du monde. Ce que je crois encore aujourd’hui ! Mais notre secteur était déjà trop peu ouvert et je n’ai pas réussi à trouver ne serait-ce qu’un stage.

J’ai alors appris que l’Asfored et l’ESCP allaient créer un mastère, qui s’est révélé pour moi une véritable clé pour ouvrir la porte de ce monde rêvé. Je n’avais qu’une (simple) obsession : apprendre à faire ce métier, à faire des livres, quel que soit, d’ailleurs, le secteur éditorial. Cela tombait bien, car nous nous sommes retrouvés sur le marché du travail au moment de la première guerre du Golfe, dans un secteur confronté à une crise aussi brutale que violente. J’ai, malgré tout, pu rapidement passer à l’action en entrant aux éditions Lamy comme secrétaire d’édition pour des ouvrages de vulgarisation juridique puis comme responsable du développement de leur filiale santé. Je suis devenu ensuite directeur éditorial des livres et revues de médecine chez Masson, et j’ai participé aux tout premiers développements sur Internet dans ce secteur, toujours au sein du groupe Vivendi, chez Atmedica puis MediMedia Solutions.

Une génération d’éditeurs-managersMais, au début des années 2000, même

si nous étions encore portés par l’énergie (et les illusions) du « nimportequoi.com », j’avais le sentiment de m’éloigner à grande vitesse du métier d’éditeur. Aussi, après avoir repris la direction générale d’Armand Colin, entre 2003 et 2007 (maison rachetée entre-temps par Hachette), et depuis mon arrivée, il y a cinq ans, à la tête de Magnard-Vuibert, j’ai toujours fait en sorte de continuer à travailler directement sur tous les projets de la maison, à participer à tous les choix

éditoriaux (du concept à la couverture), voire à suivre moi-même plusieurs lignes d’ouvrages et certains auteurs. Je n’ai jamais pensé exercer un autre métier que celui d’éditeur. Peut-être est-ce pour cela que l’on est souvent venu me chercher pour mettre en oeuvre du business development, pour insuffler de l’énergie, dynamiser des activités jusque-là un peu « surgérées », atteindre des résultats économiques en stimulant et en encourageant la créativité et le savoir-faire qui sont au coeur de nos maisons.

Par la volonté de Francis Esménard, président du groupe Albin Michel, le pôle éducation, qui réalise actuellement environ 40 millions d’euros de chiffre d’affaires, a de nouveau été renforcé, après le rachat du groupe Magnard (Magnard, Vuibert, Dilisco…), en 1996, par l’intégration de Delagrave en 2010 puis des éditions Casteilla en 2011. Nous souhaitons entretenir et favoriser un tel esprit d’entreprise au sein de cet ensemble, être fidèles à l’essence même du métier d’éditeur (ce que les évolutions actuelles rendent d’ailleurs indispensable). Je pense que, si le mastère Asfored-ESCP Europe a pu jouer un rôle dans l’évolution du secteur, c’est sans doute en donnant naissance à une génération d’éditeurs-managers qui a la volonté d’appréhender le métier dans toute la diversité (et quelquefois la contradiction) de ses exigences.

Page 25: Carnet des 40 ans d'expertise

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40 DATES DE L’ÉDITION

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L’école du métierUn éditeur, surtout à l’ère numérique, ce n’est plus

quelqu’un qui se contente de manier le stylo rouge sur une copie. S’il a choisi ce métier, c’est parce qu’il a le goût du texte, de l’oeuvre, de la création, mais aussi une envie de l’accompagner dans sa globalité. Ce que permet d’ailleurs une chaîne industrielle suffisamment simple (on n’est pas dans la chimie lourde ! on peut comprendre en une demi-heure comment on fabrique un livre) pour que l’éditeur puisse suivre un projet de l’idée au produit fini, en contrôler toutes les étapes, en coordonner toutes les dimensions : technique, marketing, commerciale… Les composantes du projet éditorial, à l’ère du numérique, changent rapidement, radicalement.

GUILLAUME DERVIEUX

CE MÉTIER, JE L’AI DÉCOUVERT À TRAVERS LES ENSEIGNEMENTS

DU MASTÈRE

Mais la nécessité de cette appréhension globale demeure – croît, même. Et elle fonde un métier, durablement. Ce métier, je l’ai découvert à travers les enseignements du mastère. Et j’ai conservé avec lui un lien fidèle. J’ai été, pendant de longues années, membre des jurys de sélection des candidats et j’ai participé à des conférences. Nous proposons tous les ans des stages de fin d’études. Je remarque que le niveau de formation et d’expérience des étudiants recrutés augmente au fil des années ; et que, simultanément, on investit chaque année de plus en plus sur eux : on les envoie à Bologne, Francfort, en Chine, en Inde, alors qu’en 1991 nous n’avions droit qu’à un carton d’invitation au Salon du livre de Paris ! Tout ça va dans le bon sens. L’édition reste un secteur étroit où le turn-over est faible ; il faut donc favoriser tout ce qui peut contribuer à nous ouvrir aux autres métiers du livre, aux autres secteurs de l’économie, ici, ailleurs, profiter des avancées d’autres domaines ou d’autres disciplines. Entretenir cette veille et cette curiosité, c’est précisément un des rôles de l’Asfored, qui est le partenaire naturel et privilégié de toutes les maisons d’édition pour la formation et la transmission. L’Asfored, c’est l’école du métier.

1981 Loi Lang sur le prix unique du livre

1912 Première édition du Larousse de poche

1972 Création de l’Asfored (Association nationale pour la formation et le perfectionnement professionnels dans les métiers de l’édition), à l’initiative du Syndicat national de l’édition.

1708 André Cailleau, reçu « libraire-éditeur » : débuts de la future maison d’édition Stock (1877)

1978 Création des éditions Actes Sud à Arles

1890 Apparition en France de la Linotype, machine d’imprimerie avec un clavier alphanumérique à 90 caractères pour la composition

1977 Ouverture au Centre Pompidou à Beaubourg de la Bibliothèque publique d’information (Bpi), qui offre en libre accès des documents sur tous les supports

1989 E.Leclerc ouvre à Pau le premier Espace culturel.

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BORDAS

La naissance d’une vocation

FRANCOISE LEROY

Françoise Leroy a fait partie de la mythique « promotion 0 », première promotion du BTS de l’Asfored, en 1975. Elle évoque avec nostalgie ses études à l’Asfored, qui lui ont permis de travailler par la suite dans divers univers du monde de l’édition, avec toujours la même passion pour son métier. Elle est aujourd’hui chef de fabrication chez Bordas. Elle avoue ne pas avoir gardé l’ensemble des nombreux livres auxquels elle a participé, mais se souvient encore de l’émotion qu’elle a ressentie en voyant son nom imprimé pour la première fois dans un ouvrage…

Au départ, un coup de chanceJ’ai eu beaucoup de chance : en fait, juste après

mon baccalauréat, c’est une conseillère de l’ANPE qui m’a parlé de l’Asfored, qui venait d’ouvrir ses portes et en avait informé l’Agence pour l’emploi. J’avais passé un bac littéraire, option latin et grec ; je ne souhaitais pas faire d’études longues, mais n’avais pas d’idée précise. J’avais même envisagé de devenir assistante sociale…

J’ai donc appelé l’Asfored. Philippe Boyer, critique littéraire et auteur alors responsable du BTS à l’Asfored, m’a reçue. Il m’a admise après un entretien à bâtons rompus.

Ainsi, je suis entrée en formation sans avoir une idée précise de ce qu’était l’édition…

Un environnement privilégiéLes cours se déroulaient dans un grand appartement du boulevard Saint-Germain.

Nous étions très privilégiés et vivions entre nous dans ces locaux magnifiques, où nous prenions ensemble les repas dans l’immense cuisine. Nous venions tous d’univers différents : certains avaient une licence ; d’autres, le BEPC. Je n’ai jamais regretté ce coup de pouce du hasard qui me permet de faire un travail passionnant depuis.

Fidèle à l’AsforedJe suis toujours restée en contact avec l’Asfored,

dont je suis régulièrement les stages pour rester au fait des dernières évolutions. Le numérique fait considérablement évoluer le métier et la façon dont on travaille ; c’est un grand bouleversement qui nécessite de s’adapter.

Je suis ravie d’avoir eu la chance de faire ce BTS : ma formation a fait naître chez moi une véritable vocation.

MA FORMATION A FAIT NAÎTRE CHEZ MOI UNE VÉRITABLE VOCATION

Des postes qui s’enchaînentAlors que notre formation se terminait en janvier,

j’ai été embauchée dès le mois de décembre, à la suite d’un pari avec une amie de promotion. Mon premier poste : adjointe de fabrication aux Éditions sociales, une maison d’édition spécialisée dans les ouvrages traitant de psychothérapie, de psychologie, et qui éditait aussi la revue Bonheur des Allocations familiales. J’y suis restée dix ans !

Puis, en 1987, je suis entrée aux éditions Nathan, et j’y ai travaillé pour diverses sociétés du groupe, où j’ai occupé différentes postes, toujours à la fabrication. Aujourd’hui, je suis chef de fabrication chez Bordas, autre filiale d’Editis, où je supervise la fabrication d’ouvrages scolaires.

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LEDUC.S

Une éditrice à l’affût des nouvelles tendances

KARINE BAILLY DE ROBIEN

Karine Bailly de Robien, ancienne mastérienne, promotion 2004, s’est tout de suite orientée vers le secteur pratique et y a réalisé un beau parcours au gré d’allers et retours entre les maisons First et Leduc. Après un séjour d’un an pour raisons familiales aux États-Unis, elle s’apprête à se lancer dans la fiction… Parce que, « avec le mastère, on se sent autorisé à tout faire » !

Pas d’idées préconçuesAprès hypokhâgne, khâgne et Sciences Po Paris,

j’ai fait des stages d’été chez Fayard et Anne Carrière au service de presse ; ma vocation était née, je me suis alors intéressée aux formations pour l’édition. Avec un parcours déjà littéraire, c’est d’abord le côté « école de commerce » complémentaire de l’ESCP qui m’a plu. J’ai adoré l’ambiance du mastère ; j’y ai rencontré mes trois meilleures amies, qui travaillent à présent dans le secteur du livre.

Ce que j’ai apprécié, c’est la polyvalence, l’ouverture ; il n’y a pas d’idées préconçues : on peut faire une belle carrière quelle que soit la fonction, quel que soit le domaine. Et puis les enseignants sont des professionnels ; ils savent ce qui se passe dans le secteur : après des stages pour la collection « Bouquins » de Robert Laffont et au service marketing de Gallimard Jeunesse, au moment du succès de Harry Potter, c’est un professeur qui m’a parlé des éditions First, où j’ai débuté comme assistante d’édition puis en tant qu’éditrice, à partir de 2004. J’y suis restée jusqu’en 2007 ; je m’occupais à la fois des livres de littérature, de jeunesse et de pratique. Je suis arrivée quand la maison qui a lancé la collection « Pour les nuls » a connu un véritable décollage avec d’énormes tirages, L’Histoire de France, La Littérature française… Il y a eu aussi les succès du Petit Livre des gros mots ou de La Petite Anthologie de la poésie française à 2,90 euros, à laquelle pourtant mon patron ne croyait pas du tout au début.

Succès et sex-toyJ’ai eu ensuite l’occasion d’entrer aux éditions Leduc comme responsable

éditoriale, mais aussi de fabrication. J’ai beaucoup appris avec Bernard Leduc, ancien directeur de Marabout, et son fils Stéphane, qui sont tous les deux de grands professionnels de l’édition. Mon rôle était de consolider le secteur santé, avec par exemple La Bible des huiles essentielles, dont les ventes dépassent maintenant les 200 000 exemplaires, et aussi de développer des traductions de best-sellers américains, S’organiser pour réussir de David Allen ou Power : Les 48 lois du pouvoir de Robert Greene. J’ai également lancé la collection « Mes petites recettes magiques », que, depuis, une autre mastérienne, Joanne Mirailles, a développée avec succès – les ventes de Mes petites soupes magiques, par exemple, atteignent 40 000 exemplaires aujourd’hui (300 000 pour la collection dans sa totalité).

En effet, en 2009, je suis retournée aux éditions First pour reprendre le poste de mon ancienne directrice éditoriale, sur le secteur pratique avec 4 collaborateurs et 160 titres par an à réaliser, dont Les Nuls. J’y ai appris le management d’équipe et j’ai publié mes premiers livres illustrés en cuisine, en cinéma, notamment des livres-objets, où il s’agit de se différencier de nombreux concurrents (d’ailleurs, chez Leduc, j’avais même lancé un coffret avec un ouvrage sur la sexualité accompagné d’un sex-toy, qui a connu un certain succès !). Et, lorsque j’étais aux États-Unis, j’ai continué à travailler pour First en télétravail tout en passant beaucoup de temps dans les librairies et chez les éditeurs américains, à l’affût des nouvelles tendances.

CE QUE J’AI APPRÉCIÉ, C’EST

LA POLYVALENCE, L’OUVERTURE

Page 28: Carnet des 40 ans d'expertise

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40 DATES DE L’ÉDITION

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KARINE BAILLY DE ROBIEN

« Feel good books »Je suis rentrée avec des idées et de nouvelles envies, par exemple un goût

développé pendant ma grossesse là-bas pour les feel good books, ou la santé par la fiction. J’avais déjà eu cette impression quand Stéphane Leduc, qui l’avait fait lui-même, m’avait donné l’occasion de suivre, pendant tout un été, le cours d’édition à Stanford (c’est à Yale maintenant). Cinq ans après le mastère, cela m’a permis d’actualiser mes connaissances (on parlait déjà du Kindle, de community management, de Twitter) tout en travaillant sur un projet multisupport avec d’autres professionnels japonais, brésiliens… Depuis mon retour en France, cette année, je développe, avec l’appui des éditions Leduc – en particulier leur équipe de diffusion chez Dilisco –, deux nouvelles marques, une en fiction plutôt féminine, l’autre en humour, qui vont me permettre de mettre à profit les contacts directs que j’ai pu nouer avec les maisons d’édition américaines. Comme pendant le mastère, je suis impliquée dans tous les aspects de la vie du livre, y compris, pour la première fois, dans la négociation avec les banquiers ! Et je vais pouvoir recruter des mastériens, car je sais qu’ils correspondent à ce que je cherche : pas forcément des spécialistes mais des personnes flexibles, dynamiques, qui savent s’adapter et innover…

2012 L’Asfored célèbre ses 40 ans au service de la formation à l’édition et à la diffusion des contenus

1368 Charles V, dit « le Sage », installe au Louvre, dans la tour de la Fauconnerie, sa Librairie royale (917 manuscrits)

1970 Taux réduit de la TVA, à 7,5 % pour le livre, réservé aux « produits de première nécessité »

1880 Création de la Librairie Hatier, qui publie, dès 1900, le premier Bescherelle

1455 Parution du premier livre imprimé par Gutenberg à Mayence, la Bible à 42 lignes

1537 Ordonnance de Montpellier, prise par François Ier, instituant le dépôt légal

1924 Arrêté Poiré établissant un système de prix conseillé pour le secteur du livre

1760 Lettre sur le commerce de la librairie, de Diderot

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OUEST-FRANCE

Un Breton à la barre des éditions Ouest-France…

YANN MAHÉ

Le témoignage de Yann Mahé, directeur de production des éditions Ouest-France, qui a suivi la première formation de technicien en fabrication sur deux ans organisée en alternance par l’Asfored en 1992…

C’est par hasard que j’ai suivi cette formation à l’Asfored. J’avais abandonné mes études littéraires à la fac, car je trouvais cela trop éloigné de la réalité, et j’ai entendu un matin à la radio une annonce pour une formation en alternance. J’ai retenu le mot « livre » : je me suis présenté à la sélection, j’y ai été admis, et j’ai même pu choisir entre plusieurs entreprises pour travailler en alternance pendant la formation. J’ai choisi Bordas, car c’était le plus gros éditeur.

J’ai gardé d’excellents souvenirs de « l’Asfo » ; les intervenants étaient très bons, les cours intéressants, l’ambiance sympa. Nous étions deux étudiants à travailler en alternance chez Bordas, et c’était très riche de confronter ce que nous apprenions à l’école à la réalité du terrain. Je me souviens de mon étonnement devant la découverte du jargon de l’édition : BAT, Cromalin, coquille…

J’ai été embauché à la sortie de la formation par Bordas, où je suis resté deux ans.

Cap à l’ouest avec les éditions Ouest-FranceEt puis, en 1996, je suis entré aux éditions

Ouest-France, situées à Rennes. Ma génération a eu beaucoup de chance, car nous avons appris le métier avec la PAO, ce qui a « boosté » notre carrière : à mon entrée en stage chez Bordas, la PAO était inexistante ; à la fin de ma formation, elle était utilisée presque à 100 %.

Je suis aujourd’hui directeur de production des éditions Ouest-France, maison d’édition qui, avec Actes Sud, réalise le plus gros chiffre d’affaires des maisons installées en province (26 millions d’euros prévus en 2012 avec le rachat récent de rando diffusion). Seul éditeur de livres du groupe, les éditions Ouest-France se sont étendues à l’ensemble du territoire national en développant leur propre réseau de distribution quand je suis arrivé : nous publions environ 300 nouveautés par an, soit 700 dossiers de fabrication avec les réimpressions. Nous éditons tous les types d’ouvrage qui peuvent être publiés avec un angle régional : tourisme, cuisine, histoire, jeunesse ; nous déclinons ces thèmes région par région. Nos sujets sont variés, nos formats et types d’ouvrage également, avec une grande majorité de quadri : beaux livres, livres-objets, livres pratiques… J’apprécie vraiment de travailler avec cette diversité d’approches.

Nous nous diversifions vers le numérique, avec des applications iPhone et iPad (la première, sur l’architecture, est disponible sur iTunes) ; nous sommes le quatrième diffuseur de livres électroniques de la plateforme Eden ; nous nous posons toutefois beaucoup de questions sur le modèle économique de ces innovations.

Je n’ai jamais eu l’occasion de refaire un stage à l’Asfored, mais j’y ai souvent envoyé des gens de mon équipe. Je serais ravi d’accueillir des stagiaires de l’Asfored, si Rennes ne leur paraît pas trop éloigné…

C’ÉTAIT TRÈS RICHE DE

CONFRONTER CE QUE NOUS

APPRENIONS À L’ÉCOLE À LA

RÉALITÉ DU TERRAIN

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NUMEN DIGITAL

CÉDRIC SYLVESTRE

Le mastère Management de l’édition, une légitimité directe

Cédric Sylvestre, promotion 1998 du mastère Management de l’édition, est directeur général délégué de Numen Digital depuis mars 2010. Ou comment cette formation est devenue déterminante pour ceux qui souhaitent exercer de hautes responsabilités dans le secteur du livre, y compris numérique…

Une vision transversaleAprès l’Institut d’études politiques de Lyon et un

troisième cycle de droit à Paris-I, j’ai eu une première expérience de l’édition – organisation de colloques juridiques et publication des actes. J’ai choisi de faire le mastère Asfored-ESCP Europe parce qu’il s’agit de la seule formation initiale de haut niveau (Bac + 6) pour le secteur de l’édition, qu’elle est reconnue dans la profession et bénéficie d’un label prestigieux de grande école. Ce fut un véritable accélérateur me donnant d’emblée une vision transversale et une connaissance de toutes les fonctions du secteur.

Or, plus on progresse dans la hiérarchie d’une maison, plus on a d’interlocuteurs différents et plus on est amené à parler à tous les acteurs du processus. Cette vision globale des rôles permet de bien se situer dans la chaîne de création de valeur. Et puis, une fois diplômés et grâce aux enseignants, qui sont eux-mêmes des professionnels du livre, nous avons une légitimité directe pour entrer dans le secteur de l’édition. Ainsi, j’ai été recruté par LexisNexis à l’issue de mon stage, notamment pour gérer une revue dont j’avais proposé le lancement. Je suis devenu responsable de vingt-quatre revues qui couvraient l’intégralité des thématiques du droit. J’étais chargé de l’encadrement d’une quinzaine de personnes, du suivi de production,tout en étant rédacteur en chef des trois revues créées entre octobre 1999 et mai 2006.

Je suis resté dix ans chez LexisNexis pour m’occuper de la gestion des contenus juridiques et professionnels, participer au lancement du premier site Internet en 1999 ; puis à la dématérialisation des contenus et à la mise en ligne progressive de l’intégralité du fonds papier, enfin, à la création de services exclusivement numériques. Mon dernier poste chez LexisNexis était directeur de la BU Avocats manageant une cinquantaine de personnes traitant de l’ensemble des produits et services pour cette profession, quel que soit le format.

Structuration des contenus et numérisation du patrimoinePuis j’ai eu envie de passer du côté du prestataire, autrement dit de la gestion

des contenus à leur structuration, en entrant dans le groupe Numen, un opérateur qui emploie 1 200 personnes dans le monde et qui est spécialisé dans l’externalisation du traitement et de la gestion sécurisée de tout type de document. Je m’occupe plus particulièrement (avec une équipe de 40 personnes en Europe et 600 à Madagascar pour le traitement des documents) des mise en forme, mise à jour, extraction des données et structuration en XML (on nous en parlait déjà en 1998 pendant l’année du mastère !).

Je suis chargé également de l’activité numérisation du patrimoine : contrairement à Google, qui dématérialise des ouvrages récents, Numen Digital est devenu le leader européen de la numérisation de contenus et de documents rares et précieux, avec des clients comme la BnF (300 000 ouvrages dématérialisés), le Centre Georges-Pompidou, le BRGM ou la Bibliothèque royale de Belgique. Nous venons, par ailleurs, de remporter un marché important avec une filiale d’Hachette pour une chaîne de production industrielle EPUB. Ce qui me passionne, c’est de réfléchir aux nouveaux comportements de lecture, aux nouveaux modes de transmission des connaissances et aussi à de nouveaux modèles économiques. Comment faut-il traiter en XML un document pour optimiser son utilisation dans d’autres formats et favoriser sa diffusion ? Cette expertise d’ingénierie documentaire, cette capacité à créer des chaînes de dématérialisation efficaces, nous les mettons déjà en oeuvre depuis un certain temps pour l’édition professionnelle ; le secteur de l’édition scolaire commence à se développer avec la réalité augmentée. Quant à la littérature générale, on sait qu’Amazon aux États-Unis vend déjà plus d’ouvrages numériques que de livres papier. Avec la loi du 1er mars 2012 sur le traitement des livres indisponibles du XXe siècle, soit 500 000 oeuvres encore sous droits mais épuisées, cela ouvre de nouvelles perspectives pour les éditeurs concernant l’exploitation de leur fonds.

LA SEULE FORMATION INITIALE DE HAUT NIVEAU

QUI BÉNÉFICIE À LA FOIS DE LA RECONNAISSANCE

DE LA PROFESSION ET D’UN LABEL

PRESTIGIEUX DE GRANDE ÉCOLE

Page 31: Carnet des 40 ans d'expertise

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40 DATES DE L’ÉDITION

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CÉDRIC SYLVESTRE

Un observatoire privilégiéJe suis donc vraiment devenu un manager de projets et d’équipes dans un

environnement extrêmement innovant et dans une structure qui reste à taille humaine même au sein d’un grand groupe. Je reste très attaché au mastère, car je considère que c’est aux aînés d’aider les plus jeunes. Pour renforcer les liens entre anciens et nouveaux mastériens et, plus globalement, le réseau professionnel, l’insertion des étudiants, la mobilité entre secteurs éditoriaux et maisons d’édition, j’ai créé en 2007, avec l’appui de Marie-Pierre Fenoll-Trousseau, directrice scientifique de la formation et professeure à l’ESCP Europe, et Aïda Diab, directrice de l’Asfored, le Cercle édition et management. Il facilite le partage des compétences et des expériences, organise des conférences thématiques sur les enjeux et les perspectives du secteur et entend jouer un rôle actif dans l’évolution des métiers de l’édition. En effet, avec désormais près de 400 diplômés depuis 1991, le plus souvent à des postes clés dans des domaines très divers, nous constituons un observatoire privilégié des bouleversements en cours de la chaîne du livre…

1990 L’Asfored est membre fondateur de l’ABPTOE (Association of Bookseller and Publisher Training Organizations in Europe), réunissant les principaux organismes de formation aux métiers du livre de 19 pays

1972 Lancement de la collection « Folio » chez Gallimard, avec la célèbre couverture de Massin

Premiers titres Gallimard Jeunesse (collection « 1 000 soleils »)

1777 Ouverture de la Librairie Belin, rue Saint-Jacques à Paris

1566Ordonnance de Moulins établissant un privilège pour avoir le droit d’imprimer

1995 Ouverture du premier site Internet de la librairie en ligne Amazon.com, créée par Jeff Bezos

1991 Création du mastère spécialisé Management de l’édition, en partenariat avec l’ESCP-EAP (devenue en 2009 ESCP Europe)

2000 Mise en ligne de la version numérique de la Bible de Gutenberg par la British Library

2008 Lancement d’Europeana, bibliothèque numérique européenne, regroupant plus de 20 millions d’« objets numériques », dont les collections numérisées de la BnF : le fonds Gallica

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LA CONTRE ALLÉE

BENOÎT VERHILLE

Sur le chemin d’un éditeur du Nord…

Pour créer sa maison d’édition, La Contre Allée, à Lille, Benoît Verhille a suivi un cycle de formation personnalisé à l’Asfored. Son passage à l’Asfored a été capital.

J’étais artiste, intermittent du spectacle et je montais des projets sur des thématiques « mémoire et société ». Je manquais cruellement de compétences pour lancer ma maison d’édition. Suivre une formation à l’Asfored tout en créant La Contre Allée a été certainement la meilleure décision que j’aie prise : grâce à ce cycle de stages adapté à mon projet, j’ai pu, en une année, me former tout en démarrant l’activité. Ainsi, en un an, j’ai acquis les bases du métier et j’ai pu éviter les chausse-trappes du débutant.

J’ai suivi ces stages en 2007-2008, ai passé commande du premier ouvrage en septembre 2007, pour une sortie en septembre 2008.

Le soutien d’un réseauTrès sincèrement, la maison ne serait pas debout

aujourd’hui si je n’étais pas passé par l’Asfored. En plus de bases techniques, j’étais aussi à la recherche d’un réseau et, entre les formateurs et les participants, je l’ai trouvé. La rencontre avec les responsables de formation de l’Asfored m’a permis de comprendre ce qui manquait au projet et de finir d’emboîter correctement les différents éléments. Il me fallait notamment résoudre le problème de la distribution. Grâce à Rémi, le formateur sur ce sujet, j’ai trouvé une solution. Toute l’équipe a vraiment été à l’écoute de mes besoins et m’a aidé à faire mûrir le projet.

Une ligne éditoriale claire : Mémoire(s) et Société

La Contre Allée suit une ligne éditoriale autour de l’axe Mémoire(s) et Société et s’attache au devenir et à la condition de l’individu au coeur de nos sociétés contemporaines, tant au niveau local qu’international. Nous avons édité jusqu’à présent une vingtaine d’ouvrages, et espérons fêter nos cinq ans l’an prochain en publiant dix livres dans l’année. Nous devrions atteindre l’équilibre en sortant entre 8 et 12 livres par an.

Nous avons renforcé notre ouverture à l’international et publions régulièrement des ouvrages traduits. Pour beaucoup de nos livres, nous mettons à disposition une adaptation audio à télécharger gratuitement sur notre site.

L’organisation de résidences de création, d’expositions, de lectures et rencontres publiques accompagne les ouvrages et contribue à la vie de la maison, que je conçois comme un espace de ressources et de recherche. Nous sommes bien implantés au coeur de Fives, quartier populaire de la ville, et partageons les locaux avec des associations proches de nos thématiques.

Je continue de suivre des stages à l’Asfored quand un thème m’intéresse et suis satisfait d’avoir pu organiser une formation Asfored pour l’Association des éditeurs du Nord et du Pas-de-Calais à l’été 2011 ; j’espère bien que nous pourrons continuer sur cette voie…

Parmi les ouvrages de La Contre Allée www.lacontreallee.com

Le Retour du prince, Roberto Scarpinato, traduit de l’italien par Déborah Puccio-Den, 2012

Cosa Nostra (réédition), Giovanni Falcone et Marcelle Padovani, 2012

Ces vies-là, Alfons Cervera, traduit de l’espagnol par Georges Tyras, 2011

Ça nous apprendra à naître dans le Nord, Carole Fives et Amandine Dhée, 2011

TRÈS SINCÈREMENT, LA MAISON NE

SERAIT PAS DEBOUT AUJOURD’HUI SI JE N’ÉTAIS PAS PASSÉ

PAR L’ASFORED

TOUTE L’ÉQUIPE A VRAIMENT ÉTÉ À

L’ÉCOUTE DE MES BESOINS ET M ’A

AIDÉ À FAIRE MÛRIR LE PROJET

Page 33: Carnet des 40 ans d'expertise

63

CONCLUSION

Quarante ans, c’est peu et beaucoup à la fois.

C’est peu dans l’histoire du livre

et de l’édition... C’est assez pour avoir un passé,

une mémoire. Mais il serait prétentieux de vouloir

dresser un bilan en quelques pages.

Nous nous sommes contentés de recueillir quelques

témoignages pour mettre en lumière le rôle de

l’Asfored et la place qu’elle occupe dans la grande

famille de l’édition.

On dit souvent que le silence est d’or, mais

j’ai souhaité ce carnet des 40 ans car les écrits

restent à jamais un trésor.

Ainsi, chaque marque d’attention subsistera comme

un témoignage de la magnifique collaboration que

nous développons au quotidien avec les apprenants

et leurs entreprises.

Merci à tous !

Aïda Diab

Directrice de l’Asfored

Page 34: Carnet des 40 ans d'expertise

Directrice de la publication : Aïda DiabRédaction et conception : Françoise Geoffroy-Bernard, Pascale Montéville

Création graphique, illustrations et mise en pages : François Hacker Fabrication : Jacqueline Pieters

Relecture : Tatiana WeimerCoordination : Gautier Keusch

© Asfored 201221, rue Charles-Fourier, 75013 Paris - 01 45 88 39 81

Dépot légal : novembre 2012 ISBN : 978-2-900151-00-6

Achevé d’imprimer en novembre 2012

Imprimerie Chirat 42540 Saint-Just-la-Pendue

France