12
1

Un arôme de pétales bleu turquoise

Embed Size (px)

Citation preview

Page 1: Un arôme de pétales bleu turquoise

1

Page 2: Un arôme de pétales bleu turquoise

2

Un arôme de pétales

bleu turquoise

Miguel Ángel Guerrero Ramos

Page 3: Un arôme de pétales bleu turquoise

3

Copyright © Miguel Ángel Guerrero Ramos

© edition- La Lluvia de una Noche

Titre original: Un aroma a pétalos azul turquesa

Couvrir: La lluvia de una noche

Août - 2014

Page 4: Un arôme de pétales bleu turquoise

4

Synosis:

Parfois, la remise à un autre corps nous fait rendre compte qu’il y a quelque

chose dans nos âmes qui n’a pas de mesure ni barrière. Il peut être aussi

quelque chose comme nous oublier dans la peau d’autrui. Cependant, la

question clé dans ce texte, est de savoir si nous oublier à nous-mêmes, n’est

pas en grand partie oublier qui nous sommes vraiment. Celle-ci, par

conséquent, est une petite histoire poétique dit sous forme épistolaire qui parle

des brins de la mémoire et la fidélité conjugale. De l’absence comme destin

imminent et inexorable et de la tendre remise des yeux des textures

hypnotiques et adoucissantes, bleues ciel et marine.

Page 5: Un arôme de pétales bleu turquoise

5

Un arôme de pétales bleu turquoise

Tu te rappelles ?, ce jour, ce jour unique, ce jour que, pour une raison ou une

autre, les nuances de l’ambiance s’adhéraient de façon opalescente aux

fenêtres, j’étais en train de remémorer ces paroles émotives et profondes, pour

ne pas dire que très belles et inoubliables que, avec toute la tendresse du

monde, ma belle amoureuse flamboyante m’avait chuchoté à peine la nuit

dernière. Des chuchotages qui ne cessaient pas de m’embrasser pendant qu’ils

grimpaient les récifs les plus escarpés et inexpugnables de mon âme. Des

chuchotages qui n’arrêtaient pas de se promener par les labyrinthes de mon

cœur, en courant après une caresse mystérieuse et extrêmement soyeuse

qu’ils désiraient attraper avec une grande impétuosité, ou qu’ils désiraient

prendre, plutôt, avec l’envie qui peut seulement avoir un feu follet, tremblant et

éblouissant. Oui, je pensais à ça. Je pensais à ça comme un captif et comme

entre les échos des perceptions oniriques, attirantes, délicates, légèrement

tactiles et extrêmement luxurieuses. Entre-temps, pour que tu, ma belle et

dévouée épouse, ne devines pas mes pensées et ne soupçonnes pas rien, je

me consacrais au simple devoir de lire le journal du jour, à ça, et à jouir de la

calme livide d’une tasse de café vaporeuse et plaisante. Un café dont sa

Page 6: Un arôme de pétales bleu turquoise

6

chaleur comblait les fibres de mon être et me possédais de la même façon, et

presque avec le même bonheur, avec celui que les paroles intenses et tendres

que mon amoureuse me dédia comme si de rien n’était, comme si la passion

était l’élément le plus naturel et fervent de l’âme, comme si sa peau lui dictait

les messages qu’elle devait me donner, à peine la nuit précédente. Sauf que,

certes, elle me écrivit ses mots de présence intense et tendre en plusieurs

morceaux d’une feuille de papier irisé d’un bleu tellement dense et si profond,

comme pourraient seulement être ses yeux des textures hypnotiques et

adoucissantes, bleues ciel et marine. Ses yeux de lignes incurvées et infinies,

de profondeurs abyssales et lumière diluée d’un rêve qui échappe aux instants

infinis d’un temps dénoué d’instants. Un temps sans seconds, ni heures, ni

pensées, ni quotidiennetés qui court comme une fleuve de courant éternelle et

inéludable. Un temps comme celui qui parcourt seulement dans les regards,

dans les regards de la remise profonde et synergique.

Mais bon, mon amour, j’étais sur le point de te dire que quelques mots qu’elle

m’écrivit, je ne pourrai jamais les sortir des brins de ma mémoire, s’il est

possible que la mémoire soit faite de brins impérissables et perdurables, de

brins que d’une ou d’une autre manière nous composent aussi à nous-mêmes.

Et non, ce n’est pas que je suis cynique ou peut-être un peu. C’est qui arrive est

que je veux commencer à être honnête, une fois pour toutes, Sara, alors, je

dois aussi te confesser qu’il y eut un temps, déjà lointain, déjà très éloigné dans

les interstices de mon être, et déjà très dissipé autour de ce que je suis

aujourd’hui, dans lequel je mourais d’amour pour elle (pour mon amoureuse,

bien sûr).

Page 7: Un arôme de pétales bleu turquoise

7

Celui, Sara, était un amour que je sentais dans tout mon être et qui était cent

pour cent partagé par elle. Pour cela, pour te rappeler combien elle m’aimait, et

d’ailleurs, pour que tu voies que j’ai le droit de me justifier au moins un peu, à

continuation, ma chérie, je te laisse dans ce lettre les mots que mon amoureuse

m’écrivit cette nuit magique et charmante :

Se donner à un autre corps est se rendre compte qu’il y a quelque chose dans

l’âme qui n’a pas de mesures ni barrière. Je me suis rendu compte de cela

grâce à toi. Ce pourquoi je veux te dire merci.

Merci beaucoup, mon chéri, de la même façon, pour m’attraper dans les sillons

insinuants de ton regard avide et attachante et pour me laisser mourir en toi.

Parce que mourir en une personne, tu sais ?, sera toujours le même que

renaître dans un monde diaphane et magnifique. Un monde qui sera toujours

lucide et neuf.

Ce pourquoi, cette nuit, tu sais ?, j’essayerai mon mieux pour que tu ais les

rêves des captifs et rêveurs qui n’ont pas oublié dans quelle peau ils ont laissé

leur cœur, et dans quelle âme ils se sont oubliés à eux-mêmes.

Tu dois accepter, Sara, que ces sont des mots très beaux et passionnés, des

Page 8: Un arôme de pétales bleu turquoise

8

mots que, maintenant que je me rappelle, se contrastaient avec les lignes

insipides et quotidiennes que le journal du matin me montraient ce jour que tu

me préparais mon petit-déjeuner. « Regarde comme c’est curieux, Sara », je

m’écriai soudainement, ce matin, avec le journal dans une main et ma tasse

vaporeuse de café dans l’autre. « Le Fonds Monétaire International va

implémenter un nouveau plan de réajustement économique à niveau global. Ou

regarde cette autre : L’OMS met en garde contre les dangers d’une nouvelle

grippe pandémique dont l’origine n’a pas encore été identifiée »

Ceci, Sara, je me réfère aux nouvelles que mon journal me présenta, il m’arriva

de le dire, en vérité, un instant dans lequel il me sembla que tu interrompais la

préparation de ton petit-déjeuner pour rester à regarder mon dos comme si tu

m’étudiais ou comme si tu essayais de lire mes pensées. Alors oui, après un

certain temps j́ écoutai encore une fois le son des casseroles et couverts, et

tous les autres outils que tu utilisais pour la préparation du petit-déjeuner, et

cela me calma un peu.

Donc je continuai à lire mon journal comme si de rien n’était. Je continuai à lire

pendant que tu préparais le petit-déjeuner pour moi et pour nos deux petites

filles. Je lus pendant que les libations du matin touchaient les sentiments d’une

lune insoupçonnée et coquine d’un regard dérobé. Oui, je regardais mon journal

et je te regardais aussi à toi, de temps en temps et de côté, et bien sûr, à ma

tasse débordante de café qui émana petits bouffées de vapeur. Mes yeux,

d’une teinte de miel profonde, ne pouvaient pas arrêter de suivre le chemin

invisible et chaotique que la vapeur capricieuse dessinait dans l’air ; plus que la

Page 9: Un arôme de pétales bleu turquoise

9

vapeur elle-même, en réalité, ce qui voyait mon regarde de teinte de miel

profond et possédée par la passion, était un souvenir. Plus exactement une

agitation d’images vocatives, vertigineuses et sans doute fascinantes. Tout un

acte de luxure adoucissant et effréné qui émerge dans la haute mer fantastique

de la passion.

Tu ne meurs pas en moi, mon chéri, justement comme tu le dis. Simplement tu

rêves dans le manteau infini de ma peau, désirant la tienne.

Parce que quand le désir est partagé, la vie se replie sur elle-même et devient

infinie.

Je continuais à me rappeler des mots qu’elle, mon amoureuse ignée et

flamboyante de fragrance fine et exquisité, m’avait écrit la nuit dernière en

quelques morceaux de papier irisé bleu, des morceaux qui me semblaient des

petits fragments de beauté et de passion qui étaient arrachées délicatement du

même ciel. Entre-temps, mes yeux divaguaient entre les lignes du journal et de

la poêle, devant laquelle, tu étais occupé avec les taches du petit-déjeuner, ma

fidèle épouse merveilleuse. Je me rappelle que, d’un moment à un autre, je pris

une gorgée chaude et délicieuse de café. Sa saveur joua soudainement dans

mes papilles gustatives et voltigea sur les courbures plus intimes de ma

mémoire.

Page 10: Un arôme de pétales bleu turquoise

10

Ce café, bien sûr, m’aidait à me rappeler avec une grande intensité de la soirée

fascinante et passionnée que j’avais passée avec mon amoureuse à peine la

nuit dernière. Je me rappelais de la façon que mes mains et mes doigts

désirants frottaient et appréhendaient sa peau, cette peau lisse et parfumée

dans laquelle, regard à regard, silence à silence et caresse à caresse, je

remplissais avec l’énergie inachevable de mes émotions plus exaltées et

concupiscentes. Cette peau dans laquelle l’envie de jouer de l’âme flirtait

facilement avec les mêmes nervures du pêché. Oui, c’est ainsi que je me

rappelais de ma chère amoureuse, de la lune bleue turquoise, scintillante et

infinie de ses yeux, de la syntaxe de la passion que son regard dessinait et de

la nuit fervente et chaude qu’elle m’offrit avec sa remise effrénée. Une nuit qui

réapparait maintenant chez moi, ou qui sait si dans cette partie secrète de mes

souvenirs qui me définissent et me donnent mon identité comme personne. Une

nuit qui réapparait comme un mirage, c’est-à-dire, entourée d’une aura livide et

suggestive des souvenirs dans la gravidité insoupçonnée d’un rêve et dans la

vapeur capricieuse et chaotique d’une tasse vaporeuse de café chaud. Une nuit

qui s’est éternisée entre un des brouillards les plus légères de la vie.

Mon amour : le corps est un véhicule exquisité qui nous permet prendre

possession des rêves et des désirs. Qui nous permet même de nous anticiper

aux véritables désirs qui occultent notre sens de la pudeur, et aussi les

souvenirs les plus précieux que notre mémoire élira pour inventer le même

chemin de la vie.

Oui, je continuais à me rappeler des petites notes de ma chère amoureuse

Page 11: Un arôme de pétales bleu turquoise

11

clandestine. Cependant, d’un moment à l’autre et d’une façon totalement

surprenante, tu laissais de faire ce que tu faisais. Tu le laissais de faire avec

une énergie extrêmement bizarre. Et ainsi, sans rien dire, sans donner la

moindre attention à ce qui vous arrivait, tu éteignis la poêle, montas jusqu’à la

chambre avec une vitesse sans précèdent, en claquant les ports derrière toi et

comme poussée par un désir brusque de fureur et d’indignation. Je ne pouvais

pas éviter de me demander, très inquiète, si c’était que tu avais découvert d’une

manière ou d’une autre, le flux de passion que, jusqu’au moment, m’avait

submergé sous la galaxie inintelligible de mes yeux, avec tous les nuances

délicieux de la beauté de ma chère amante.

Quand tu, Sara, tu revins à la cuisine, une odeur à jasmin très familier arriva à

moi sous la forme d’un raz de marée qui me donna la chair de poule. Tu te

rappelles ?, tu te mis devant moi, tu apportais un sac duquel l’odeur à jasmin

émanait de façon effusive l’odeur indubitable de ma chère amante. Je

pressentais le pire. Cet instant, au milieu d’un silence absolu, tu arrosas sur la

table ou je lisais mon journal du matin et prenais une tasse vaporeuse et légère

de café, pendant que je me rappelais de mon amoureuse, un petit océan de

papiers aromatisés et de couleur bleue turquoise. J’ai passé la salive. Mes

souvenirs de la nuit précédente, dans laquelle j’étais mort et ravivé dans la

peau lisse que tu n’étais pas, se sont dilués comme s’ils étaient seulement un

rêve et non plus. Alors je sus que mon âme serait confinée dans un labyrinthe

de l’incertitude et de l’oubli. Quand je sus que je pourrais seulement me

communiquer avec toi à travers ces lettres que je t’écris chaque semaine, et

avec lesquels j’espère qu’un jour tu me pardonnes. Alors je sus qu’en quelque

Page 12: Un arôme de pétales bleu turquoise

12

chose d’obscure, bien sûr, le silence des rêves, des plaisirs et des délices se

ressemblait au silence insoupçonné et ténébreux de l’absence.