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ACTUS Jeux olympiques aériens à Dubaï La quatrième edition des Jeux mondiaux de l’air (World Air Games) vient de se terminer dans la capitale des Émirats arabes unis. ACTUS R égis par les règles de la Fédération aéronautique internationale (FAI) ces Jeux mondiaux de l’air se sont donc déroulés dans la mégapole de Dubaï, sous le patronage du prince héritier Cheikh Hamdan bin Mohammed bin Rashid Al Maktoum en personne. L’avenir nous dira si c’est l’ambi- tion des Émirats arabes unis qui a enfin donné à cet événement sportif la dimension olym- pique recherchée, mais dans tous le cas les conditions étaient réunies : une organisation rigoureuse de l’événement, une gestion in- contestée des compétitions et une couverture médiatique mondiale. Dubaï est en capacité de le faire, parce que Dubaï possède des moyens qui lui permettent de bien s’entour- er, ce que les ÉAU démontrent dans tous les secteurs auxquels ils s’intéressent… Dans le rétroviseur Organisés pour la première en fois en 1997, les Jeaux mondiaux de l’air qui ont pour ambition de réunir en un même lieu toutes les disciplines des sports aériens et les meilleurs athlètes de ces disciplines au monde, n’ont jamais suscité l’engouement escompté. Que ce soit en Turquie en 1997, en Espagne en 2001 ou en Italie en 2009, ces joutes sportives de l’air sont restées très confidentielles. Si en athlétisme, en ski ou en équitation, le graal est une médaille d’or olympique, en aéronautique, pour un compéti- teur, le but ultime est le titre de champion du monde. En créant les Jeux mondiaux de l’air, la 20 Les Jeux mondiaux de l’air 2015 ont été une véritable fête internationale de l’aviation légère et sportive, mise à la portée du public et des médias.

World Air Games in Dubai 2015

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ACTUS

Jeux olympiques aériens à Dubaï

La quatrième edition des Jeux mondiaux de l’air (World Air Games) vient de se terminer dans la capitale des Émirats arabes unis.

ACTUS

Régis par les règles de la Fédération

aéronautique internationale (FAI) ces

Jeux mondiaux de l’air se sont donc

déroulés dans la mégapole de Dubaï, sous le

patronage du prince héritier Cheikh Hamdan

bin Mohammed bin Rashid Al Maktoum en

personne. L’avenir nous dira si c’est l’ambi-

tion des Émirats arabes unis qui a enfin donné

à cet événement sportif la dimension olym-

pique recherchée, mais dans tous le cas les

conditions étaient réunies  : une organisation

rigoureuse de l’événement, une gestion in-

contestée des compétitions et une couverture

médiatique mondiale. Dubaï est en capacité

de le faire, parce que Dubaï possède des

moyens qui lui permettent de bien s’entour-

er, ce que les ÉAU démontrent dans tous les

secteurs auxquels ils s’intéressent…

Dans le rétroviseurOrganisés pour la première en fois en 1997, les

Jeaux mondiaux de l’air qui ont pour ambition

de réunir en un même lieu toutes les disciplines

des sports aériens et les meilleurs athlètes de

ces disciplines au monde, n’ont jamais suscité

l’engouement escompté. Que ce soit en Turquie

en 1997, en Espagne en 2001 ou en Italie en

2009, ces joutes sportives de l’air sont restées

très confidentielles. Si en athlétisme, en ski ou

en équitation, le graal est une médaille d’or

olympique, en aéronautique, pour un compéti-

teur, le but ultime est le titre de champion du

monde. En créant les Jeux mondiaux de l’air, la

20

Les Jeux mondiaux de l’air 2015 ont été une véritable fête internationale de l’aviation légère et sportive, mise à la portée du public et des médias.

Page 2: World Air Games in Dubai 2015

Jeux olympiques aériens à Dubaï

FAI voulait installer une nouvelle compétition et

créer un objectif sportif au-dessus de tous les

autres. Les grandes nations qui se battent pour

les titres continentaux et mondiaux n’ont pas

adhéré à ce projet. Les fédérations nationales

phares n’ont pas joué le jeu et l’élite des sportifs

de haut niveau, plus attachés à leurs champi-

onnats du monde, ont toujours traîné les pieds.

S’il est encore prématuré de tirer des conclu-

sions rapides, raisonnablement les choses

pourraient changer à partir de cette quatrième

édition. Dans tous les cas, la toute jeune fédéra-

tion émiratie des sports aériens créée en 2012

seulement, a non seulement affiché de grandes

ambitions dès le dépôt de sa candidature, mais

surtout a offert une organisation digne des JO

avec la couverture médiatique qui y est asso-

ciée, au niveau des réseaux sociaux en partic-

ulier. La FAI a peut-être enfin trouvé un organ-

isateur à la hauteur de ses ambitions, surtout

que, dès le départ du projet, les ÉAU ont cher-

ché à donner une dimension olympique à cet

événement sportif, ce que n’avait jamais encore

réussi à faire la Fédération aéronautique inter-

nationale. On a eu véritablement le sentiment

d’assister aux Jeux olympiques de l’air du 1er au

12 décembre 2015, surtout avec ses tradition-

nelles cérémonies de remise des médailles, la

FAI décernant des médailles d’or, d’argent et de

bronze dans chaque spécialité.

JO aéronautiquesLa FAI avait retenu 11 catégories sportives et

24 disciplines pour l’évènement. Markus Hag-

geney, président en charge des sports et du

marketing de la FAI avait déclaré il y a quelques

mois que chacune des disciplines était passée

au crible « pour voir de quelle manière elles peu-

vent être le mieux présentées au public ». Pro-

mouvoir leurs disciplines, démontrer leur profes-

sionnalisme et inspirer les générations futures

tels sont les maîtres mots des Jeux mondiaux

21AVIASPORT 731 fÉVRIER 2016

Page 3: World Air Games in Dubai 2015

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ACTUS

de l’air, et sans aucun doute Dubaï offre une vi-

trine idéale pour les sports aériens retenus, et

il y en a pour tous les goûts : aéromodélisme,

aéronefs de construction amateur, aérostation

(ballons à air chaud et dirigeables), hélicoptères

(voilures tournantes), parachutisme, paramo-

teurs, parapentes, ultralégers motorises (ULM),

voltige (avion et planeur) et vol à voile… Spec-

tacle garanti, ce, même si certaines épreuves

se passèrent en périphérie de la ville pour des

raisons évidentes, le spectacle fut grandiose au

pied des plus haut gratte-ciels du monde que

compte Dubaï comme en témoignent les imag-

es retenues pour illustrer nos propos !

Pour ceux qui connaissent Dubaï, ils ne seront

donc même pas surpris d’apprendre que par

exemple la compétition de voltige modèle réduit

s’est déroulée dans un des plus grands temples

de consommation avec aquarium, patinoire, etc.

le Dubaï Mall. Dans tous les cas, ces Jeux mon-

diaux de l’air restent comme le seul événement

qui rassemble sur une semaine autant de sports

aériens avec 854 concurrents provenant de 55

pays, et c’était du 1er au 12 décembre dernier.

Avant de passer au menu principal, on ne peut

passer sous silence le fait que, pour créer une

telle rencontre digne des jeux olympiques, il faut

un budget à la hauteur de ses ambitions et que

même à Dubaï où l’on pourrait croire que l’ar-

gent coule à flot, rien n’aurait été possible sans

un homme qui est plus connu comme étant un

très bon poète et un excellent jockey (médaille

d’or en sport hippique aux Jeux asiatiques et

remporté l’épreuve d’endurance en individuel

aux Jeux équestres mondiaux 2014 en Nor-

mandie), le prince héritier Cheikh Hamdan bin

Mohammed bin Rashid Al Maktoum. À la tête

d’une fortune personnelle évaluée autour des 3

milliards de dollars selon le magazine américain

Forbes, celui qui est plus connu dans les activ-

ités sportives sous le pseudonym de « Fazza »

est un véritable féru des sports de l’air et en par-

ticulier de parachutisme. C’est pour développer

cette activité au Moyen-Orient qu’il a largement

contribué à la réalisation du centre de parachut-

isme SkyDive Dubai sur deux sites. D’abord le

centre de parachutisme situé en bordure de la

plameraie artificielle de Jumeirah avec une piste

de 700 x 60 dont les trois quarts sur pilotis sort-

ant d’une île artificielle au pieds de gratte-ciels

de Dubaï-Marina. Ensuite le centre de forma-

tion de base, situé dans le désert à environ 45

kilomètres à l’est de la ville avec une soufflerie

pour les sauts « indoor » et toute l’infrastructure

pour une école de parachutisme cinq étoiles sur

le site de Margham avec une piste en dur de

1 580 x 20 m.

Comme il serait trop long de détailler chacune

des 24 disciplines, nous avons pris la liberté de

nous en tenir aux disciplines qui auront retenu

ACTUS

- voltige : avion et planeur ;

- aéromodélisme : hélicoptère radiocommandé en freestyle,

Pylone-racing,

combat en vol circulaire, voltige indoor ;

- aérostation : dirigeables à air chaud et ballons à air chaud ;

- construction amateur : atelier de montage d’un appareil ;

- vol moteur : navigation de précision et atterrissage de precision ;

- vol à voile : régate en planeur (Glider Match Racing ;

- ULM : pendulaires et autogires ;

- paramoteur : slalom ;

- parachutisme : formation en chute libre, épreuve artistique,

voile contact, précison d’atterrissage, vitesse en chute libre

et pilotage de la voile ;

- parapente : voltige en solo, voltige synchronisée,

précision d’atterrissage ;

- hélicoptère : slalom et travail à l’élingue.

Aperçu des disciplines représentées aux World Air Games 2015j

En voltige avion, Olvier Mazurel a pu prendre une belle revanche sur le sort.

Page 4: World Air Games in Dubai 2015

23AVIASPORT 731 fÉVRIER 2016

notre attention celles qui sont remarquables, soit

par le résultat des tricolores ou pour un fait mar-

quant. On s’excusera ici auprès de nos lecteurs

vélivoles d’uniquement effleurer la compétition

de régates en planeur, le «  Glider Match Rac-

ing » (GMR) pour utiliser la terminologie officielle,

sachant que le magazine Vol à Voile du meme

éditeur s’en est largement faite l’écho dans son

dernier numéro (n° 176 janvier–février 2016).

Voltige : la France en or pour l’avion, l’Italie pur le planeur- Voltige avion : Olivier Masurel prend sa re-

vanche à Dubaï : en « Powered Aerobatics »,

la France qui avait remporté l’été dernier tous

les titres au championnat du monde de voltige

avion de Châteauroux a confirmé sa suprématie

sur la discipline. Après sa contreperformance au

Mondial 2015, Olivier Masurel sur Extra 330SC

finit l’année 2015 avec la médaille d’or aux Jeux

Mondiaux de l’Air de Dubaï. Toutefois, ce titre

joué sur quatre épreuves et a été très disputé :

bien qu’ayant pris la tête du classement provi-

soire en remportant les deux premières man-

ches (connu et libre), le tricolore n’a jamais été

à l’abri d’un retour de ses adversaires. Talonné

par le polonais Artur Kielak (XA-42) sur les deux

premières manches, Olivier Masurel a vu revenir

l’inoxydable Mikhail Mamisotov (Extra 330SC)

qui s’est adjugé le troisième programme (In-

connu). Mais le Russe a été disqualifié à la qua-

trième manche (4 minutes libre) remportée par le

showman américain Rob Holland, maître incon-

testé depuis des années de la spécialité. Ainsi,

Olivier Masurel, troisième de l’ultime épreuve a

pu conserver la tête de la compétition de bout

en bout. Même si cette médaille d’or n’efface

pas les regrets de Châteauroux, elle confirme

que le chef de file de l’écurie Vendée-Sports

aériens demeure l’un des maîtres mondiaux de

la voltige aérienne et que le meilleur est encore à

venir, en ce qui le concerne :  « en compétition,

on veut tous gagner » dira Olivier Masurel en ra-

joutant que « c’est fantastique de gagner quand

on concoure contre les meilleurs du monde ».

En dépit d’un excellent départ, Aude Lemordant

qui était la seule femme de cette compétition se

classe 5e, après avoir décroché la deuxième place

au programme connu, et la troisième au libre.

Au total, huit voltigeurs internationaux de sept na-

tionalités ont fait le déplacement à Dubaï. C’est

peu pour des Jeux qui se veulent mondiaux.

C’est aussi le signe que les fédérations nationales

n’adhèrent toujours pas à ce projet de la Fédéra-

tion aéronautique internationale de créer un

grand rendez-vous universel de tous les sports

aériens, à l’image des JO. Les victoires individu-

elles n’en sont pas moins belles pour autant.

- Voltige Planeur : Le patinage artistique de

la troisième dimension : à l’instar de leurs

collègues motorisés, les pilotes de voltige en pla-

neur doivent démontrer leur capacité à évoluer

dans un « box » d’un kilomètre cube, le largage

du remorqueur se faisant a 1 200 mètres/sol.

Sans propulsion, les pilotes de planeur doivent

se fier uniquement sur l’énergie qu’ils tirent de

la conversion de l’altitude en vitesse. La voltige

en planeur est sans conteste le ballet aérien de

la troisième dimension par excellence, ou le si-

lence confère au planeur la grâce et l’élégance

d’un oiseau. À 25 ans, l’Italien Luca Bertossio

est devenu le plus jeune pilote à remporter ce

titre et confirme qu’il est bien l’un des plus émi-

nents spécialistes des engins sans moteur de

la planète. La discipline dans laquelle Luca Ber-

tossio excelle, c’est le freestyle. L’objectif pour

les pilotes est de créer des motifs dans le ciel

à l’aide de trainées de fumée colorées. « On fait

vraiment corps avec le planeur » explique l’Ital-

ien, « on n’a besoin que de deux ailes pour voler

en trois dimensions !  ». Mais il est clairement

plus difficile de voler sans l’aide d’un moteur ou

il faut réussir dès le premier coup sachant qu’il

est impossible de compter sur un deuxième es-

sai pour gagner de l’altitude. Il faut concentrer

tous ses efforts dans les forces G et la vitesse.

Un vol ne dure que deux à trois minutes mais il

faut faire preuve d’une concentration extrême.

Et il faut plusieurs années pour préparer ces

deux à trois minutes de vol… Sur le podium, le

pilote Red Bull Bertossio était entouré de deux

de ses idoles de jeunesse : le Hongrois Ferenc

Tóth, médaillé d’argent, et le Tchèque Premsyl

Vavra, médaillé de bronze. Embrassant sa mé-

daille avant de monter sur le podium du mag-

nifique Jumeirah Beach Hotel de Dubaï, pour

le transalpin c’est un honneur de participer aux

mêmes compétitions  : «  ils étaient mes idoles

quand j’étais jeune et c’est un rêve de pouvoir

L’Italien Luca Bertossio s’est révélé être un virtuose de la voltige en planeur, à bord d’un Swift S-1.

Page 5: World Air Games in Dubai 2015

24

ACTUS

les battre. Mais mon principal adversaire reste

moi-même. Je veux toujours faire mieux. La

voltige, c’est plus qu’un simple sport, c’est une

philosophie de vie basée sur la recherche de la

perfection, et cette quête est sans fin ».

- Aérostation : nuée de montgolfières sur

Dubaï : imaginez-vous le programme des équi-

pages de montgolfières : vous vous lèverez aux

aurores pour monter à bord d’un minibus qui

vient vous chercher à votre hôtel. Vous rejoignez

le site de départ avant que la ville de Dubai ne

se réveille pour un gonflage puis décollage pour

une épreuve permettant à l’équipage d’observer

les superbes paysages du désert d’Arabie. Sans

aucun doute, les disciples de Jean-François

Pilâtre de Rozier sont probablement ceux qui

ont pu le plus savourer la magie du désert aut-

our de Dubaï et ses nombreux gratte-ciels.

En effet, la compétition en montgolfière est l’art

de diriger un engin non dirigeable. Le vent vari-

ant en force et en direction, suivant le moment

de la journée, suivant le profil du terrain et sur-

tout suivant l’altitude. L’utilisation du courant

d’air ne doit rien au hasard et le meilleur pilote

est celui qui trouve plus tôt le bon courant d’air,

celui qui réussit mieux à exploiter les infimes

variations du vent. Ce talent ne doit rien au bal-

lon utilisé, car une montgolfière n’a pas vraiment

de performances propres ; les montgolfières

se valent en compétition. Leur forme fuselée

leur donne une bonne aptitude à monter ou à

descendre rapidement, mais elles doivent être

assez stables pour rester en palier, à la même

hauteur. La compétition aérostatique est donc

une compétition authentique dont le résultat ne

doit pas grand-chose au materiel.

L’aéronaute allemand David Strasmann a bat-

tu 67 compétiteurs pour remporter le titre de

champion des Jeux mondiaux de air. Avec lui

sur le podium du centre de parachutisme de

Skydive Dubai près de la palme Jumeirah, le

Belge Steven Vlegels en argent (6 642 points)

et le Suisse Stefan Zeberli en bronze (6 529). Le

médaillé d’or Strasmann, qui l’a emporté avec

un total impressionnant de 7 282 points avait de

quoi se montrer enchanté du travail de son équi-

pe  : « ce fut une compétition rude car le vent

tournait dans l’après-midi, mais nous avions

une bonne équipe, une bonne vitesse et des

bonnes mesures météo  », ce que constituent

les ingrédients du succès.

- Parachutisme : record du monde en par-

achutisme de vitesse : en parachutisme, un

des faits marquants de ces joutes restera le

record du monde du Suisse Marco Wiederkehr

qui est devenu officiellement l’homme non-mo-

torisé le plus rapide du monde (sous réserve

d’homologation de la FAI) lors de son premier

saut. «  J’ai atteint 533  km/h  » dit-il. «  Cela

représente 140 mètres à la seconde, ou 1 ki-

lomètre en 6.5 secondes » rappellera le médaillé

d’or en parachutisme de vitesse.

Quelques semaines avant ces joutes, le Direc-

teur technique national de la FFP Jean-Michel

Poulet fixait les objectifs : « Les Jeux Mondiaux

constituent la dernière compétition majeure de

la saison 2015. Ils imposent aux athlètes une

organisation complexe et très déstabilisante. La

multiplicité des disciplines et des sites de com-

pétition rend les phases de concentration et de

préparation plus délicates à gérer. Mais cela per-

met à nos athlètes de vérifier et d‘ajuster toutes

les routines mises en place par les coachs et les

entraîneurs. L’objectif majeur reste de remporter

le maximum de médailles pour les groupes les

plus aguerris. Pour les autres, il s’agira de prof-

iter de cette rencontre pour s’évaluer à un an du

Mondial de Chicago ».

Les résultats sont au rendez-vous et sans trop

entrer dans les détails des différentes disciplines

du parachutisme, on relèvera que les Bleus

rentrent avec deux médailles d’or, Yohann Aby

et William Penny en Freestyle et Cindy Col-

lot-Charline Delay et Kevin Techer en Voile-con-

tact séquence à deux, six médailles d’argent

et une de bronze… Dans les épreuves de pi-

lotage sous voile, Guillaume Bernier, Julien Gui-

ho, Cédric Veiga Rios ont remporté la médaille

d’argent par équipe et, Guillaume Bernier, celle

en PSV distance. En Free Fly, Yohann Aby, Loïc

Perroin et leur vidéoman, Pierre Rabuel, termi-

nent leur collaboration sur une médaille d’ar-

gent. Même couleur pour les filles du vol relatif à

ACTUS

Les épreuves d’aérostation ont intéressé les montgolfières et les ballons

dirigeables à air chaud.

Page 6: World Air Games in Dubai 2015

25AVIASPORT 731 fÉVRIER 2016

4, l’équipe de voile-contact à 4 rotation, celle de

vol relatif vertical. Enfin, le bronze est revenu à

l’équipe de vol relatif à 8. On ne peut que saluer

cette performance d’ensemble.

Champion du monde en voile-contact rotation

à quatre, le quatuor français rentre donc avec

la médaille d’argent. Avec 20 rotations en une

minute trente pour les meilleurs sauts, les qua-

tre parachutistes tricolores n’ont, cette fois, pas

réussi à égaler le record mondial détenu par les

Russes et qui est de 22 rotations comme nous

l’explique l’Alsacien Adrien Merlen qui précise

que «  l’équipe a dû intégrer à Dubaï le rem-

plaçant, un des performers s’étant gravement

blessé. Cela explique aussi notre deuxième

place ». Cet ingénieur de 26 ans spécialisé dans

l’expertise des matériaux métalliques à Stras-

bourg garde les pieds sur terre même si l’air est

son élément. En effet, le licencié du Para-club

de Bitche mène de front son  « vrai métier » et

la compétition en parachutisme sous voile en

catégorie rotation à quatre et il regarde déjà vers

2016… Soumis à une hygiène de vie de sportif

de haut niveau, celui qui capitalise sur son phy-

sique qu’il estime être son « point fort » se lève

tous les matins à 5 h 30 pour aller courir une

heure et fait de la musculation chaque soir. Il

tient à rappeler que «  la compétition, c’est ex-

igeant. C’est l’aboutissement de tout le travail

qu’on met en œuvre. Il faut être prêt, concentré,

à son meilleur niveau ». Avec une moyenne de

700 sauts par an, Adrien Merlen en cumule 5

000 depuis sa première fois, le 7 juillet 2006.

- Paramoteurs, spectaculaires slalom sur

l’eau : chez les paramotoristes, le bilan français

est plutôt excellent  : Alexandre Mateos, privé

de championnat du monde de slalom suite à

sa blessure contractée lors de la slalomania de

Montauban, est revenu en force et s’impose

4 manches sur 5. Comme il pouvait éliminer

son plus mauvais score, il a retiré la première

manche au cours de laquelle il a eu une pe-

tite absence de mémoire… Donc carton plein

et une superbe médaille d’or. Nous sommes

persuadés qu’Alexandre a dû avoir une petite

pensée pour son ami Mathieu Rouanet qui l’a

initié au pilotage technique et qui avait rem-

porté cette médaille d’or aux World Air Games

2009 à Turin. La France reste leader des WAG

dans l’activité paramoteur. Que dire de Jérémy

Penone troisième ? Après son titre mondial en

slalom acquis en Pologne cette année qui fait

suite à son titre européen décroché en 2014 en

France à Couhé, Jérémy s’est bien battu et en

plus il a fait le spectacle avec deux bains forcés.

Un en eau douce, dans la piscine du Canopy

Piloting et l’autre en plein parcours, dans l’eau

de mer. La toute nouvelle obligation de faire les

slaloms au-dessus de l’eau s’est encore avérée

comme LA solution pour préserver au mieux

l’intégrité physique des compétiteurs.

En parachutisme, les Français ont remporté deux médailles d’or.

Les épreuves de paramoteur se sont déroulées au-dessus de l’eau. La France y a également brillé.

Page 7: World Air Games in Dubai 2015

26

ACTUS

Avec deux Français sur le podium, séparés

par un Polonais Piotr Ficek, le 4e également

un Polonais, Marcin Bernat, leurs meilleurs

ennemis. Nicolas Aubert, qui arrive sur ses 18

ans, finit 8e, clairement marchant sur les pas

des locomotives Alexandre Mateos et Jérémy

Penone, sans aucun doute on reparlera de

lui à l’avenir. Et enfin, Marie Liepmann, qui se

classe 16e sur 38 avec des scores impres-

sionnants. Coralie Mateos, restée à la maison

pour une excellente cause doit être rassurée

de voir que le flambeau est toujours français.

Si aucun problème technique ou blessé n’est

sont à signaler, juste deux repêchages (Jérémy

et la jeune compétitrice thaïlandaise qui a fait

une panne moteur en plein parcours), on re-

grettera juste que pour différentes raisons il

n’aura pas été possible d’exploiter au mieux

les fenêtres de vol pour un plus grand nom-

bre d’épreuves (une vingtaine), sans oublier

évidement les aléas météo.

- Pendulaires et les autogires : une tâche

plus difficile : notamment pour devoir évolu-

er avec un matériel de location ou encore pour

devoir effectuer des courses aux pylônes,

tantôt au-dessus du désert, tantôt sur l’eau.

On retiendra tout de même la quatrième place

de Eric Changeur, la sixième de Patrice Bur-

gio et la dixième de Stéphane Kubler qui a

dû abandonner en cours de route, suite au

crash de l’engin qu’il partageait… et qui nous

permet d’évoquer un évènement tragique, le

seul de ces joutes sportives. En effet, durant

la course en pylône le Hollandais Arend van

Randen s’est écrasé en mer le 9 décembre

2015. Il devait malheureusement décéder à

l’hôpital quelques jours plus tard.

- Parapente : les Français maitres de la

voltige solo et synchro : tout comme pour

le paramoteur, les compétitions de voltige

en parapente en solo et en synchro se sont

déroulés dans ce cadre superbe : le centre de

parachutisme de Jumeirah ou les pilotes se

sont affrontés sur trois manches. Ces com-

pétitions de voltige en parapente consistent à

effectuer un nombre de figures imposées ou

libres sous le regard de juges qui attribuent

plusieurs notes à la prestation réalisée. La

Pilote Avion connu libre libre 4 mn libre Totaux %

1 Olivier Masurel Extra 330SC 3366,81 3573,20 3476,85 3132,02 13548,89 76,851

2 Artur Kielak XA-42 3196,12 3496,22 3331,69 2746,06 12770,09 72,434

3 Rob Holland MX2 3008,27 2843,52 3303,62 3332,13 12487,54 70,831

4 Martin Sonka Extra 330SC 2867,54 3210,38 3211,31 3154,47 12443,71 70,583

5 Aude Lemordant Extra 300SC 3299,05 3436,36 2771,66 2715,84 12222,90 69,330

6 Nigel Hopkins MXS 2735,80 2579,95 3312,73 3044,01 11672,49 66,208

7 Hanspeter Rohner Extra 330SC 2716,34 2779,47 2515,61 2577,61 10589,02 60,063

8 Mikhail Mamistov Extra 330SC 3284,75 3322,68 3625,45 Disq. 10232,87 58,042

Voltige Avionj

ACTUS

Les ULM ont été représentés par deux catégories, les pendulaires et les autogires.

Page 8: World Air Games in Dubai 2015

27AVIASPORT 731 fÉVRIER 2016

notation comporte une note technique (70 %)

qui découle de l’exécution des figures, une

note dite de chorégraphie (20 %) qui témoi-

gne du déroulement du run et une note en re-

lation avec la qualité et l’engagement du posé

(10 %). Nous relèverons ici la superbe perfor-

mance nationale des Français. Après avoir été

sacré champion de France fin août à Annecy,

Tim Alongi remporte brillamment les Word Air

Games dans la catégorie voltige solo. Eliot

Nochez termine sur la deuxième marche du

podium, Francois Ragolski et Theo de Blic

sont respectivement quatrième et cinquième.

En voltige synchronisée, ce sont Théo De

Blic associé à l’espagnol Horacio Lorens (le

troisième en voltige solo) qui remporte cette

discipline. Derrière eux, Tim Alongi et Eliot

Nochez se parent d’argent !

En conclusionSans aucun doute, lors de ces WAG, la France

a confirmé sa place de grand nationpays des

sports aériens avec 16 médailles (6 or, 8 ar-

gent et 2 bronze) ce qui l’a placé à la deuxième

place des nations en nombre de médailles,

juste derrière les USA (17 médailles dont 7 en

or) et devant la Russie (11 médailles dont 5 or).

Confiante dans la réussite l’édition 2015, la

Fédération Aéronautique Internationale (FAI) a

déjà lancé l’appel à candid ature pour l’organ-

isation des Jeux 2019. L’objectif est de prof-

iter de la dynamique de Dubaï pour installer le

rythme olympique. Mais il sera difficile de faire

mieux en terme d’infrastructure et d’accueil…

Il ne reste plus qu’a souhaiter que toutes les

fédérations sportives du monde de l’aire ad-

herent enfin sans réserve à cette formule …

Une médaille d’or aux Jeux de l’air devrait

alors être mieux valorisée qu’un titre de cham-

pion du monde à l’image des sports d’hiver, la

reconnaissance olympique de l’une ou l’autre

discipline sera à ce prix.

Léonard FAVRE,

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Pilote Planeur Libre Inconnu Freestyle Totaux %

1 Luca Bertossio Swift S-1 2734,23 1507,09 2900,58 7141,90 65,824

2 Ferenc Toth Swift S-1 2527,90 1528,22 2857,04 6913,17 63,716

3 Premysl Vavra Swift S-1 2353,58 1482,13 2729,05 6564,75 60,505

4 Markus Feyerabend Swift S-1 1873,13 1375,32 3161,13 6409,59 59,075

5 Maciej Pospieszynski Swift S-1 2532,29 1297,49 2511,24 6341,02 58,443

6 Romain Vienne Swift S-1 2109,24 1385,38 2830,15 6324,78 58,293

7 Georgi Kaminskiy Swift S-1 1646,55 1519,54 3061,05 6227,14 57,393

8 Siegfried Mayr Swift S-1 1826,38 1478,04 2839,10 6143,52 56,622

9 Eric-Lentz Gauthier Swift S-1 2288,98 1150,08 3439,06 31,696

Voltige Planeurj

Pratiquer le parapente à Dubaï n’est pas chose commune !