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Université Montpellier 2 SCIENCES ET TECHNIQUES MONTPELLIER | LANGUEDOC-ROUSSILLON | SUD DE FRANCE DISPONIBLE EN TÉLÉCHARGEMENT SUR www.univ-montp2.fr Un observatoire de pointe sur le Larzac pour Géosciences Préserver aujourd'hui le patrimoine scientifi que de demain L' Université Montpellier 2 dans la course à l’espace Success stories UM2 Le magazine universitaire au cœur de science Numéro 5 Mars 2013

UM2 Magazine n°5 Mars 2013

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Le cinquième numéro présente les success stories de l'Université Montpellier 2 : quand la recherche s'invite dans votre quotidien... Le magazine universitaire au cœur de science vous invite à une plongée au cœur de l'Université Montpellier 2. Ce rendez-vous trimestriel vous permet de découvrir l'UM2 dans toute sa diversité. Entrez dans les coulisses de l'Université grâce à la rubrique "Au cœur du campus" et faites connaissance avec ceux qui font l'université dans "A l'honneur à l'UM2". Découvrez également le cœur de sciences de l'UM2 en vous plongeant dans "L'écho des labos". Ce magazine vous propose chaque trimestre un focus sur les formations, l'innovation et les relations internationales

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N°5 - 03.2013Université Montpellier 2 SCIENCES ET TECHNIQUES

MONTPELLIER | LANGUEDOC-ROUSSILLON | SUD DE FRANCE

DISPONIBLE EN TÉLÉCHARGEMENT SUR www.univ-montp2.fr

Un observatoire de pointe sur le Larzac pour Géosciences

Préserver aujourd'hui le patrimoine scientifi que de demain

L'Université Montpellier 2 dans la course à l’espace Success

stories UM2

Le magazine universitaire au cœur de science

Numéro 5Mars 2013

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N°5 - 03.2013

4 DossierLes success stories de l’Université Montpellier 2

8 Au cœur du campus Préserver aujourd'hui le patrimoine scientifi que de demain Les mathématiques, c'est tout public Les dangers du binge drinking exposés à l'UM2

12 À l’honneur à l’UM2 Bernard Gil, Docteur Honoris Causa David Mouillot à la recherche des paradis originels Sandra Mandato, chercheuse bardée de récompenses « Un nuage sur le toit du monde »

14 Vie des labos Un observatoire de pointe sur le Larzac pour Géosciences Laisser du poisson pour les oiseaux marins Une plateforme IRM unique en France à l’UM2

18 International L'Université Montpellier 2 confi rme sa vitalité internationale

19 Formation L'Université Montpellier 2 partenaire

du Centre universitaire de Mayotte

20 Innovation L'Université Montpellier 2 dans la course à l’espace

22 Service Outils de verre made in UM2

23 Publications

UM2 N°5 - MARS 2013

DIRECTEUR DE LA PUBLICATIONMichel Robert

RÉDACTRICE EN CHEFAline Périault, [email protected]él. +33 (0)4 67 14 92 87

A COLLABORÉ À CE NUMÉROPhilippe Raymond

CONCEPTION & MISE EN PAGEOlivier Piau, Agropolis Productions

IMPRESSIONOffset Deux Mille (France)

UNIVERSITÉ MONTPELLIER 2 Sciences et TechniquesPlace Eugène Bataillon34095 Montpellier CEDEX 5Tél. +33 (0)4 67 14 30 30 [email protected]

Tirage : 2.500 ex.

Dépôt légal : mars 2013ISSN : 2259-874X Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite sans le consentement de l’auteur ou de ses représentants est illicite (art. A du Code de la Propriété Intellectuelle).

Sommaire

Photo à la une : Dronéa, un exemple de success story de l'Université Montpellier 2

© Guillaume Boguszewski - Cyleone

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L’Université Montpellier 2 avance !Au-delà des actuelles évolutions du paysage général de l’en-seignement supérieur et de la recherche (modifi cation de la loi LRU, remplacement de l’AERES, transformation des PRES, création de l’ESPE…), notre établissement poursuit son avan-cée sur des priorités essentielles : l’insertion professionnelle des étudiants, les relations avec les entreprises ainsi que la valorisation de la recherche et le transfert des savoirs.

Ces missions fondamentales engagent plus que jamais l’avenir de nos structures, mais aussi et surtout celui de nos étudiants.

Au travers de ce dossier spécial d’UM2, le magazine universitaire au cœur de science, nous avons choisi de mettre en avant les réussites emblématiques construites en lien avec le monde socio-économique. Elles illustrent notre forte capacité d’innovation et notre volonté d’être en harmonie avec notre territoire, en participant notamment à son développement socio-économique.

Il nous a semblé capital d’aborder des modèles de réussites sous l’angle de leurs acteurs. Ces « success stories » sont en effet le fruit d’un travail commun, reposant sur les contributions de personnels techniques et administratifs, de chercheurs et d’ensei-gnants-chercheurs, ainsi que de doctorants et d’étudiants.

Si notre université avance dans cette démarche partenariale innovante, si elle s’ouvre sur le monde en restant attachée à sa mission de service public, c’est à tous ses acteurs qu’elle le doit.

Michel Robert,Président de l’Université Montpellier 2 - Sciences et Techniques

Édito

1, 2, 3... taguez !Le QR code, vous connaissez ? Ce drôle de carré permet, à partir de votre téléphone, d'accéder directement à du contenu électronique (page Internet, vidéo, contenu multimédia...) sans avoir besoin de saisir l'adresse correspondante.

Muni de votre téléphone équipé d’un appareil photo et d’une application (gratuite) de lecture (QR Reader en anglais), Qrafter (iPhone), Goggles (Android), QR Code Scanner Pro (Blackberry), Bing (Windows Phone), trois étapes suffi sent : 1. lancer l'application, 2. photographier le Qrcode, 3. lire le contenu.

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L E TEMPS de l’opposition entre les recherches qui poursuivent une quête de connaissance et

celles qui cherchent à répondre à des enjeux sociétaux ou économiques est aujourd’hui révolu.

Chacun sait que ces deux formes de travail sont indispensables et complé-mentaires, qu’une université ouverte sur le monde doit les promouvoir. D’un côté, enrichir le savoir universel ; de l’autre, répondre à des attentes plus immédiates  : se déplacer, se soigner, se nourrir… ou, plus concrètement, développer et renforcer les entreprises qui emploient nos proches, nos amis, nos enfants.

Les relations de notre université avec les entreprises sont nombreuses et va-riées : ses équipes sont actives dans les recherches partenariales, déposent des brevets, essaiment en donnant nais-sance à des start-up, attirent des entre-prises en région.

Cette culture est ancienne dans certains domaines comme la chimie, où l’acti-vité est assez intense pour qu’un Institut

Carnot soit mis en place. De même, le secteur des sciences et technologies de l’information et de la communication est très actif dans l’aide à la création de jeunes entreprises : le succès inter-national de l’incubateur de Montpellier Agglomération repose pour une bonne part sur des entreprises créées en lien avec ces laboratoires.

Cette ouverture vers l’entreprise se généralise dans tous les domaines ; le rôle croissant de notre université lors des concours de création d’entreprises innovantes depuis le début des années 2000 l’atteste.

À quoi sont dus ces succès ? D’abord à la volonté de l’université d’être toujours ouverte aux entreprises et de chercher à comprendre leurs contraintes. Mais surtout au dynamisme, à l’inventivité et à la ténacité de ses chercheurs et ingénieurs qui mettent leur passion au service de recherches tournées vers les besoins du monde qui nous entoure. Aussi, plutôt que de parler de statis-tiques souvent austères et désincarnées, nous avons choisi d'évoquer ici des his-toires « à hauteur d’homme » ; même si

ce choix ne peut rendre justice à tous ceux qui ont contribués à les écrire, il illustre une réalité : le gène « recherche et entreprise » est bien présent partout à l’UM2.

François Pierrot,

Vice-président délégué à l’innovation et aux relations avec les entreprises

Les success stories de l’Université Montpellier 2

Université Montpellier 2 : le gène « recherche et entreprise »

Chercheurs,

ingénieurs

mettent leur

passion au service de recherches

tournées vers les

besoins du monde

qui nous entoure

Dossier

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TROIS ANCIENS étudiants de l’Université Montpellier 2 dont Guillaume Jouanno issu

de biotechnologie et bio-industrie et Guillaume Boguszewski issu de l’Institut d’Électronique du Sud (IES) viennent de créer une start-up innovante qui propose l’utilisation de drones dans de nombreux domaines d’application.

Vous connaissez les drones, ces petits aéronefs commandés à distance ? Sou-vent associés au domaine militaire, ces petits appareils peuvent également s’avérer très utiles dans de nombreux autres sec-teurs. « Nous nous sommes rapidement rendus compte de l’intérêt commercial des drones  », explique Guillaume Boguszewski. Ce constat est à l’origine de la naissance de la start-up Cyleone créée en novembre 2012 et qui propose une solution spécifique baptisée Dronéa.

Objectif : ouvrir un nouveau champ de me-sures environnementales aux entreprises sur de nombreux secteurs porteurs comme l’agriculture de précision, le bâtiment, la prévention des pollutions industrielles ou encore les énergies renouvelables. Quels types de services offre Dronéa ? « Notre solution peut, par exemple, s’avérer être

un formidable ou-til de diagnostic dans la préven-tion des redé-marrages de feux de forêt et éviter ainsi la mobilisa-tion d’un nombre important de sol-dats du feu », ex-plique Guillaume Boguszewski.

Cette solution permet égale-ment d’analyser des parcelles pour opti-miser l’aménagement de l’espace. Autre client : le secteur industriel. Les drones peuvent analyser la qualité de l’air et aider à établir un diagnostic environnemental.

« Cette solution permet à l’homme d’obtenir des données, gérer les risques et adapter un comportement écoresponsable ». Cette technologie est d’ailleurs de plus en plus uti-lisée pour favoriser l’écoconstruction. « Elle permet par exemple de fournir un maxi-mum d’informations aux bureaux d’étude pour optimiser la consommation d’énergie des bâtiments en choisissant les matériaux les plus adaptés en fonction de l’environ-

nement ». Accompagnée par l’IES et par Polytech Montpellier, la start-up Cyleone est aujourd’hui composée de 4 personnes dont 3 anciens étudiants de l’UM2.

« Nous accueillons régulièrement en stage des étudiants de l’UM2. Notre objectif est aussi de créer de l’emploi : nous souhaitons embaucher au moins 6 personnes d’ici à 2015», précise Guillaume Boguszewski. Une initiative soutenue par les structures d’accompagnement au développement de start-up de la Région Languedoc-Roussil-lon qui s’investit fortement dans ce drone de projet…

Drones à tout faire

KARIMA KISSA observe les poissons zébrés pour… trouver de nouvelles molécules destinées à

lutter contre les métastases cancéreuses. Elle a déjà déposé un brevet et est en train de créer une start-up.

Karima Kissa est chercheuse au labora-toire Dynamique des interactions mem-branaires normales et pathologiques de l’Université Montpellier 2. Elle travaille depuis des années sur le poisson zèbre. Pourquoi cette espèce ? « Parce qu’il est génétiquement semblable à l’Homme à 85 % et que c’est le seul vertébré qui soit totalement transparent au stade larvaire, ce qui en fait un modèle unique », répond la chercheuse. Cette transparence est un atout considérable pour comprendre cer-tains mécanismes du développement.

En 2010, la scientifique et ses collègues ont identifié le mécanisme de naissance des cellules souches sanguines grâce à

ce modèle, ce qui leur a valu une publication dans la pres-tigieuse revue scientifique Nature. Aujourd’hui Karima Kissa va plus loin et espère identifier des molécules per-mettant d’empêcher les mé-tastases cancéreuses.

Explication : « nous savons que le mé-canisme de bourgeonnement de cellules souches sanguines est très similaire au mécanisme qui permet à une cellule can-céreuse de quitter une tumeur primaire pour aller créer des métastases. Si on parvient à identifier une substance qui bloque le bourgeonnement de ces cellules souches sanguines, cette molécule pour-rait être utilisée en thérapie chez l’homme pour lutter contre les métastases ». La chercheuse a déjà déposé un brevet sur ce procédé de criblage des molécules anti-métastasiques avec le modèle pois-son zèbre.

« Nous faisons ces tests sur des embryons de moins de 5 jours qui font à peine 1,5 mil-limètres. Leur transparence nous permet de visualiser en même temps l’impact des substances testées sur les autres organes en développement ». Et donc de vérifier si les molécules candidates sont toxiques pour l’organisme. Une start-up, lauréate du concours national de création d’entre-prises innovantes 2012, est en cours de création pour développer ce projet. Son nom : Zebrascreen. Objectif : tester plus de 50.000 molécules candidates. Et peut-être trouver celle qui révolutionnera la prise en charge des cancers…

Du poisson zèbre à la recherche contre le cancer

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Embryon de poisson zèbre de 3 jours

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LES CHERCHEURS du Laboratoire Mécanique et Génie Civil de Montpellier ont développé

un logiciel permettant de modéliser de grandes collections d'objets en interaction pour mieux prédire leur comportement.

Comment de nombreux objets qui entrent en contact les uns avec les autres se comportent-ils ? Pour répondre à cette question, les chercheurs du LMGC ont développé un logiciel. Son nom  : LMGC90. « Il y a 10 ans, seuls quelques logiciels commer-ciaux permettaient de répondre par-tiellement à cette question, c’était un créneau prometteur alors nous l’avons rempli  », explique Frédéric Dubois, ingénieur de recherche et développeur du logiciel.

Créé en 2001, cet outil a conquis de nombreux partenaires, autant aca-démiques qu’industriels. La SNCF

l’utilise pour réduire les coûts de mainte-nance de ses voies ferrées. « Le passage à grande vitesse des TGV endommage le ballast, ce lit de graviers qui supporte les voies. Le logiciel a permis de mieux com-prendre l’interaction des grains entre eux et de minimiser l’usure des ballasts », explique le développeur. EDF utilise également ce logiciel pour mieux comprendre le com-portement de barrages en enrochement.

« Il permet d'étudier comment l’eau s’in-filtre sous la struc-ture et provoque une érosion qui peut conduire à la rupture du barrage ».

Cet outil permet non seulement de fiabi-liser les structures existantes mais éga-lement de construire de nouvelles struc-tures plus fiables.

Le groupe Hydro-Québec, équivalent qué-bécois d’EDF, fait lui aussi appel au savoir des chercheurs du LMGC.

Si les principales applications du logiciel résident dans le calcul de structure, le génie civil et le génie des procédés, il inté-resse également les chercheurs d’autres disciplines. En biologie par exemple. « Les milieux vivants ce sont aussi des cellules qui interagissent entre elles, on peut modéliser leur comportement pour comprendre leur déplacement ou leur inte-raction avec un substrat par exemple  ». LMGC90 peut notamment être utilisé pour optimiser la texture d'une peau synthé-tique. Comment ? « On regarde comment se disposent les cellules en fonction de la forme du récipient utilisé » explique Frédé-ric Dubois. Fruit de la mise en commun de nombreuses compétences développées à l'UM2 et d’un travail collaboratif, ce logiciel utilisé en Europe, aux États-Unis ou en Asie « accroît la notoriété du laboratoire », se réjouit Frédéric Dubois.

Un logiciel pour mieux comprendrele comportement de la matière divisée

LES CHERCHEURS de l’équipe Ingénierie et Architecture Macromoléculaire créent des

matériaux innovants que vous retrouvez dans votre vie de tous les jours.

Ce sont des « serial breveteurs ». Les chimistes de l’équipe IAM de l’Institut Charles Gerhardt ont une centaine de brevets à leur actif. Leur spécialité : la création de nouveaux matériaux. « Nous étudions sur le plan fondamental les mé-thodes de polymérisation pour créer des polymères aux propriétés particulières », explique Jean-Jacques Robin, le directeur de l’équipe.

Les applications de la vie courante sont nombreuses : câbles pour l’industrie aé-ronautique, apprêts anti-tâche pour les vêtements ou les moquettes, peintures anti-salissures, matériaux résistants aux températures extrêmes... Au delà des pro-

duits du quotidien, l’équipe travaille sur des produits de très haute valeur ajoutée à base de fluor destinés à des applica-tions dans le domaine de l’énergie, les fibres optiques, les élastomères hautes performances comme joints d’étanchéi-té pour « boosters » de fusée. « Un défi majeur aujourd’hui pour la recherche sur les polymères, c’est de mettre au point des matériaux ne contenant pas d’additifs toxiques tels que les phtalates », souligne Jean-Jacques Robin. Pour mener à bien cette mission, les chercheurs travaillent notamment sur les agro-ressources.

Un des projets concerne la réalisation de sols sportifs (stades, gymnases) à base d’huiles végétales non comestibles. Arrivé en phase de démonstration à l’échelle 1, le projet a fait l’objet de deux brevets interna-tionaux. Une autre réalisation phare vise à développer des composites renforcés de fibres végétales pour créer des matériaux

légers et performants dans le cadre du programme « Finather » coordonné par la société Fibres Recherche Développement. Les chercheurs de l’équipe ont mis au point une large gamme de résines fabriquées à partir d’huile de lin et aux performances surprenantes, invention d’ores et déjà protégée par deux nouveaux brevets et qui a fait l’objet de partenariats avec de grands groupes industriels. Des collabora-tions qui portent leurs fruits : les planchers de coffres de divers véhicules du groupe Peugeot-Citroën seront conçus avec ce nouveau matériau.

Le groupe Alstom Transport va lui aussi utiliser une formulation biosourcée déve-loppée à l’Université Montpellier 2 pour fabriquer le nez des TGV. L’entreprise Co-rima s’intéresse elle aussi aux matériaux made in UM2 notamment pour fabriquer du mobilier design. Un « serial success »…

La chimie de pointe pour créer de nouveaux matériaux

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Dossier

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DAVID ANDREU, chercheur au laboratoire d’informatique de robotique et de

microélectronique de Montpellier (Lirmm) a été primé pour ses travaux sur la robotique et la stimulation électro-fonctionnelle qui ont permis de développer un stimulateur commercialisé par la société Vivaltis.

Comment favoriser la récupération mus-culaire chez les patients qui ont besoin de rééducation ? Grâce à la stimulation élec-trique fonctionnelle. Le principe est simple : le muscle est stimulé électriquement pour provoquer sa contraction. Les chercheurs de l’équipe-projet Demar viennent de ré-volutionner ce secteur médical en créant un système d’électro-stimulation sans fil

destiné aux professionnels de la santé. Une première mondiale.

« L’architecture du système repose sur des unités de sti-mulation ou de mesure appe-lés Pod qui sont portées par le patient et contrôlées à distance par le soignant », explique David Andreu. Avantage : le patient garde une meilleure liberté de mouvement. « Ce système per-met également d’effectuer diffé-rentes stimulations sur un même patient et rééduquer plusieurs membres simultanément », pré-cise le chercheur.

Le produit est commercialisé par la société Vivaltis à Montpellier et représente déjà un quart de son chiffre d’affaire. Un suc-cès avant tout dû à la collaboration entre chercheurs, médecins, patients et indus-triels. « Trois années ont été nécessaires pour passer du stade recherche au stade commercialisation », précise David Andreu.

Ce dernier a reçu le premier prix de la Fédération des industries électriques, électroniques et de communication qui ré-compense des chercheurs travaillant dans des structures publiques dont les travaux ont été industrialisés par une PME. Cette collaboration est aussi un vrai tremplin vers l’emploi : 3 diplômés de l’Université Montpellier 2 ont déjà été embauchés par Vivaltis dans son centre de recherche et développement. « Sans oublier les retom-bées pour la formation des étudiants », rappelle David Andreu. Un parfait exemple de collaboration gagnant — gagnant entre recherche et industrie.

Une première mondiale dans le domaine de l’électro-stimulation

Améliorer la conservation et la cuisson des aliments

© Vivaltis

GRÂCE au chauffage ohmique Jean-Pierre Pain améliore les méthodes de transformation des

aliments et propose des procédés de cuisson innovants.

Si votre lait, vos œufs, ou le lait infantile de vos enfants sont parfaitement stérilisés, c’est en partie grâce à lui. Jean-Pierre Pain, Professeur au laboratoire Qualisud, est un spécialiste du génie des procédés alimentaires. Il travaille depuis les années 90 sur le chauffage ohmique. Le principe est simple : on place des produits dans un champ électrique pour les chauffer très rapidement. Et les applications sont nombreuses. « Cette technique permet notamment d’améliorer la conservation des aliments », explique Jean-Pierre Pain. Et apporte des solutions innovantes à des problèmes parfois délicats.

Exemple : les œufs destinés à la cuisine industrielle doivent impérativement être pasteurisés pour éviter la contamination par les salmonelles. Mais comment les pasteuriser en les chauffant sans les cuire ? Grâce au chauffage ohmique qui

augmente la température très rapidement et permet une exposition très brève. « Ce procédé respecte les qualités nutrition-nelles des aliments et permet de les conserver plus longtemps », précise le chercheur. Un partenariat avec l’équi-pementier italien Emmepiemme permet d’appliquer ce procédé à de nombreux produits.

Aujourd’hui l’industriel GEA Process Engi-neering utilise cette technologie pour la conservation des produits laitiers et de grands groupes agro-alimentaires tels que Nestlé font appel à lui. Pour Jean-Pierre Pain ce partenariat avec le monde industriel est gagnant-gagnant : « ça nous permet notamment d’améliorer la forma-tion des étudiants qui peuvent ensuite être embauchés plus facilement dans

ces secteurs », se réjouit le cher-cheur, fervent défenseur du lien formation – recherche – transfert de technologie, qui est lui-même à l’origine de deux brevets et par-ticipe à deux contrats européens. Aujourd’hui il collabore avec les industriels du secteur de la bou-langerie pour mettre au point une méthode de cuisson du pain par chauffage ohmique. « Cette cuisson beaucoup plus rapide et qui consomme beaucoup moins d’énergie intéresse beaucoup les industriels ». Bientôt du pain de mie ou des biscottes made in UM2 ?

© GEA

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Au cœur du campus

POUR PRÉSERVER le patrimoine scientifi que en devenir, l’Université

Montpellier 2 participe à la mission nationale de sauvegarde du PATrimoine Scientifi que et TEchnique Contemporain (PATSTEC).

Ce vieux microscope poussiéreux oublié dans un placard vous semble sans valeur ? Tout comme cet ordinateur un peu dépas-sé qui va bientôt être remplacé ? Détrom-pez-vous… Ces objets contemporains qui ne sont plus tout à fait à la pointe de la technologie ont un vrai intérêt  : ils consti-tuent notre patrimoine scientifi que et tech-nique de demain. « Au cours des dernières décennies, les sciences et les technologies ont connu une évolution particulièrement rapide », explique Audrey Théron, du Pôle Patrimoine Scientifi que de l’UM2.

Les instruments scientifi ques sont pro-gressivement remplacés et risquent de disparaître alors qu’ils constitueront de-main un outil privilégié permettant aux pro-chaines générations de se familiariser avec les savoirs, les techniques et les innova-tions de la seconde partie du 20e siècle. Si le patrimoine n’est pas répertorié, c’est un maillon de la chaîne du savoir qui dis-parait. « Beaucoup d’informations sur les

avancées technologiques après guerre ont été perdues faute d’inventaire », déplore Audrey Théron.

Préserver la mémoire

C’est donc pour préserver la mémoire de ces chemins du savoir que l’Université Montpellier 2 participe à la mission de sauvegarde du PATrimoine Scientifi que et TEchnique Contemporain, PATSTEC pour les intimes. Cette mission nationale a été créée en 2003 par le musée des arts et métiers. À la tête de cette tâche en Languedoc-Roussillon, Audrey Théron se penche sur les étagères parfois poussié-reuses des laboratoires où elle découvre des trésors inattendus. « Les chercheurs n’ont pas toujours conscience de l’impor-tance de ces objets, du patrimoine et de l’histoire qu’ils sont en train de créer  ». La jeune femme pousse les portes des labos et travaille main dans la main avec les scientifi ques qui sont les « utilisateurs  » de ces objets. « Il faut pouvoir contextualiser l’appareil qui nous a été confi é : les cher-cheurs nous accompagnent pour nous expliquer à quoi il sert, quelle est son his-toire, quelle est son importance dans leur domaine de recherche ».

Pour mener à bien son travail d’inventaire, la chargée de mission PATSTEC va cher-cher non seulement du côté des orga-nismes de recherche et d’enseignement supérieur mais aussi parfois chez les parti-culiers et les entreprises privées.

Préserver aujourd'huile patrimoine scientifi que

de demain

La mission PATSTEC en région

Languedoc-Roussillon est spécialisée

sur 4 thématiques :

Botanique Enseignement des sciences Microscopie et photographie

Médecine et santé, avec l’Université Montpellier 1 et le Centre hospitalier universitaire

Une nouvelle thématique va bientôt voir le jour en région : vigne et vin

QUATRE THÉMATIQUES...

Balance semi-automatique, TESTUT-DAYTON, 1940-1950

© UM2-Sonnet

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« Quand IBM a fermé son musée d’entre-prise en 2008, ils nous ont fait don d’une collection de serveurs et ordinateurs des années 70 ». Un don de taille qui met en lumière une diffi culté souvent rencontrée dans ce programme de sauvegarde  : le stockage. Les étagères du Pôle Patri-moine Scientifi que croulent sous les mi-croscopes, les autoclaves, les balances, les microscopes… Mais quand il faut ac-cueillir de très gros objets, la place vient à manquer.

« Parfois on répertorie l’objet et on le conserve in situ dans son laboratoire d’origine souligne Audrey Théron. D’ail-leurs certains instruments inventoriés par PATSTEC sont encore utilisés par les chercheurs, c’est notamment le cas de certains microscopes électroniques à balayage ». Au total la mission PATSTEC en Languedoc-Roussillon a déjà invento-rié 1200 objets.

Sauvegarder

le patrimoine matériel

et immatériel

Si les instruments sont la ma-tière dure de ce patrimoine, ils n’ont de vie que par l’utilisa-tion qu’en font les chercheurs qui sont « la mémoire de ce demi-siècle d’évolution tech-nique et scientifi que », souligne Audrey Théron. Pour que la mémoire de ce savoir-faire ne disparaisse pas quand les chercheurs quittent les laboratoires, la mission PATSTEC s’attelle également à préserver ce patrimoine immatériel. Comment ? Grâce au projet Parcours de chercheurs. « Nous restituons la ren-contre entre chercheurs et instruments au moyen d’interviews vidéo d’une vingtaine de minutes retraçant les carrières et les recherches de personnes remarquables dans le domaine des sciences et des tech-niques ». Mission accomplie.

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… www.collections.univ-montp2.fr/patstec

Tél : 04 67 41 37 [email protected]@univ-montp2.fr

Microscope, ZEISS, environ 1980 © UM2-Sonnet

Microtome, LEITZ, 1900-1925 © UM2-Sonnet

Ordinateur, APPLE, 1980-1990 © UM2-Sonnet

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Au cœur du campus

GRÂCE à l’exposition « Pourquoi les mathématiques ? »,

l’Université Montpellier 2 invite le public à découvrir les maths sous un nouveau jour : ludiques, utiles, étonnantes.

C’est quoi les maths ? C’est compli-qué ! C’est des calculs. Ça sert à rien… Pour en finir avec ces idées fausses, le département mathématiques de l’Uni-versité Montpellier 2 a invité le grand public à découvrir l’exposition « Pour-

quoi les mathématiques ?».

À l’origine de ce projet, un constat : les lycéens sont très mal informés sur ce que sont vraiment les études de

mathématiques à l’université. « Pour eux les maths sont une matière très figée, nous voulions leur montrer que les maths sont en réalité en constante évolution et que de nouveaux concepts apparaissent sans cesse », explique Alain Bruguières, directeur du dépar-tement mathématiques de la faculté des sciences.

Pour éclairer cette démonstration, les mathématiciens ont fait venir à l’univer-sité l’exposition « Pourquoi les mathé-matiques ? », une installation conçue par le centre des sciences d’Orléans à l’initiative de l’Unesco et qui tourne dans le monde entier depuis 2004. Une dizaine de stands ludiques et interactifs

destinés à montrer aux visiteurs que les maths sont non seulement intéressantes et étonnantes, mais aussi utiles et très présentes dans la vie quotidienne.

Un autre regard sur les maths

« L’objectif de cette expo est de modi-fier leur relation aux mathématiques », soul igne Viviane Durand Guerr ier. La mathématicienne souhaite « faire bouger le regard porté sur les maths, aussi bien par les étudiants que par le grand public  ». Pari gagné : l’expo a fait le plein de visiteurs de tous bords. « Quarante classes sont venues la vi-siter  », précise Daria Stepanova, en thèse au laboratoire de mathématiques. « Et les retours des enseignants sont très positifs, tous ont été surpris par l’enthousiasme de leurs élèves et par leur investissement dans les ateliers proposés ».

L’exposition a également été présen-tée à la médiathèque Emile Zola de Montpellier où un large public a pu la découvrir. « Nous avons eu des visiteurs de 4 à 90 ans tous fascinés par l’expo », se réjouit Daria Stepanova. «  Beau-coup d’entre eux nous ont confié qu’ils n’avaient jamais rien compris aux maths à l’école, mais que là ils les voyaient différemment ». Un franc succès dont se réjouissent tous les mathématiciens qui ont participé à ce projet. Et qui a peut-être éveillé des vocations pour former la relève… 

Les mathématiques, c'est tout public

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DU 16 janvier au 20 février 2013, l’UM2 accueillait une exposition sur les pratiques et les risques

d’un phénomène préoccupant : le « binge drinking », ou « biture expresse ».

Elle a trôné tout un mois au cœur du bâtiment administratif de l’UM2. Propo-sant vidéo, « théâtre optique » (ou holo-grammes) et création sonore, l’étrange machine est l’œuvre du plasticien Pierrick Sorin.

L’idée : faire réfléchir les étudiants sur les dangers des soirées où l'on ingurgite un maximum d'alcool dans un minimum de temps. Venu de Grande-Bretagne où il est considéré comme un problème majeur de santé publique, ce phénomène qui touche surtout les jeunes s’appelle « binge drinking ». Traduction approxi-mative : « biture expresse »…

« Boire vite et beaucoup ?

On fait que ça ! »

« En soirée, on se rend pas compte des verres qu’on boit » dit Anthony, 20 ans, étudiant en chimie. À ses côtés, Laura, 19 ans : « boire vite et beaucoup en début de soirée ? On fait que ça ! En boîte c’est trop cher ». En soirée avec les potes, le principe est simple : d’abord se réunir chez un ami où on augmente rapidement son taux d’alcoolémie, puis « foncer en boîte avec une dernière bouteille à se partager en route ».

Ce comportement est en train de se bana-liser, prévient Véronique Viard du Service Commun de Prévention et de Promotion de la Santé de l’UM2 (SCOPPS). « À partir du moment où l’alcool est occasionnel, on pense que ce n’est pas grave. Rien de plus faux ! Agressivité, violences, acci-dent, coma éthylique, la soirée peut très mal tourner, aussi bien pour soi que pour les autres ». Les dangers existent aussi à long terme : « chez un sujet jeune, le cer-veau n’est pas arrivé à complète maturité.

Le risque de ces comportements est de rendre les sujets adultes plus vulnérables à l’alcool ».

Prévention sur un mode ludique

Quelle est l’efficacité d’une telle action de sensibilisation ? « C’est ludique, donc porteur : ça accroche beaucoup plus qu’un discours moralisateur » poursuit Véronique Viard. Le principe est sur-tout d’attirer l’œil : un bon début pour sensibiliser aux risques. L’installation a ainsi connu plusieurs temps forts, avec diverses animations proposant de l’infor-mation et de la prévention sur un mode ludique : bar à cocktails sans alcool, si-mulateur d’alcoolémie, lunettes simulant un état d’ivresse, quizz… Des animations assurées par le Pôle Culture de l’UM2, le SCOPPS, le Service Universitaire de Mé-decine Préventive et de Promotion de la Santé (SUMPPS) de l’UM1, l’Association Nationale de Prévention en Alcoologie et en Addictologie (ANPAA) et la LMDE mutuelle étudiante. Résultat ? « Ça calme un peu » dit Anthony…

Les dangers

du binge drinking

exposés à l'UM2

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N°5 - 03.2013

À l’honneur à l’UM2

Bernard Gil, Docteur Honoris Causa

de l’Université de

Saint-Pétersbourg

Physicien au laboratoire Charles Cou-

lomb, Bernard Gil a été distingué par

l’université russe pour ses recherches

sur les matériaux.

Directeur de recherche CNRS, Bernard

Gil a été récompensé pour ses travaux dans la théorie de la symétrie en physique quantique et en particulier pour sa maîtrise des applications de la théorie des repré-sentations de groupes aux matériaux. Il est un spécialiste des propriétés optiques des semi-conducteurs. Après avoir étu-dié la structure électronique des princi-pales familles d’hétéro-structures à semi-conducteurs il s’est intéressé à l’étude des nitrures à partir de 1994. GaN est le composé binaire générique de cette famille de matériaux qui sont maintenant utilisés pour l’éclairage à diode électrolumines-centes bleues, blanches et pour le laser à semiconducteur bleu qui permet à l’heure actuelle le développement de la technolo-gie Blu-Ray High Density Vidéo Disk.

Pour les travaux scientifi ques conduits en collaboration avec ses collègues russes depuis plus de vingt années, Bernard Gil a été nommé docteur Honoris Causa de l’Université de Saint-Pétersbourg le 26 octobre 2012.

Bernard Gil s’est beaucoup investi dans plusieurs tâches de direction, notamment celle du Groupe d’Études des Semi-conducteurs jusqu’en 2009. Il dirige éga-lement l'Institut de Physique de Montpel-lier. 

David Mouillot

à la recherche

des paradis originels

Nouvelle-Calédonie, îles Tonga, Poly-

nésie Française : ce n’est pas une liste

de destinations de rêve, mais celle des

terrains de recherche identifi és par

l’équipe de biologistes marins emmenée

par David Mouillot de l’UM2 et Laurent

Vigliola de l’IRD Nouméa.

Leur objectif : référencer la biodiversité d’écosystèmes coralliens quasi-intacts, grâce à des techniques de comptage visuel en plongée sous-marine. Les sites d’études ciblés l’ont été pour leur « vir-ginité » de tout contact humain : c’est le sens du mot anglais « Pristine » dont a été baptisé ce programme de recherche, fi -nancé par la Fondation Total, qui a débuté en septembre 2012 et doit comprendre 5 missions de 15 jours. Les poissons sont re-censés en notant le nom de l'espèce ainsi que l'abondance, la taille et la position de chaque individu.

Stéphanie D’Agata, étudiante UM2 issue du parcours Ingénierie en Écologie et Ges-tion de la Biodiversité (IEGB) au sein du master Écologie & Biodiversité, effectue sa thèse sur ce sujet et assure une par-tie des comptages. L’étude permettra de fournir des éléments pour évaluer le carac-tère patrimonial de ces paradis premiers. En observant les systèmes coralliens des derniers sites vierges ou quasi-vierges de différentes zones du Pacifi que, elle per-mettra aussi d’établir un état de référence à partir duquel on pourra réellement évaluer l’impact de l’homme sur l’environnement océanique et l’effi cacité des aires marines protégées. Des informations utiles aux générations futures, et qu’il faut recueillir avant qu’il ne soit trop tard.

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N°5 - 03.2013

Sandra Mandato,

jeune chercheuse bardée

de récompenses

Chercheuse en science des aliments,

Sandra Mandato s’est vu décerner de

nombreux prix pour ses travaux.

Ingénieur agroalimentaire spécialisée en Sciences des Aliments et Docteur en Génie des Procédés de Montpellier Sup-Agro, Sandra Mandato est actuellement post-doctorante au sein du laboratoire Ingénierie des Agropolymères et Tech-nologies Émergentes. L’ensemble de ses recherches aborde les problématiques des solides divisés et du procédé d’agglomé-ration humide de poudres. Ce procédé, uti-lisé dans des domaines d’application très variés (pharmaceutique, génie civil, agro-alimentaire...) consiste à agiter des parti-cules solides sous un apport d’eau pour former des structures granulaires de taille supérieure. Les travaux de Sandra ont été réalisés dans le cadre de sa thèse de doc-torat, encadrée par les Dr. Bernard Cuq et Thierry Ruiz, et intitulée : « Génie des pro-cédés d’agglomération de poudres alimen-taires : éléments de phénoménologie des apports d’eau et d’énergie mécanique ».

Pour ses travaux, Sandra s’est vue décer-ner trois prix de recherche dont l’Isydore

Hlynka Best Student Paper Award 2012, remis par la Division Rhéologie de l’Asso-ciation Américaine de Chimie des Céréales (AACC) pour la mise au point d’un dispositif expérimental de mesures rhéologiques de poudres, et le Prix Marcel LONCIN 2012

destiné à récompenser le travail innovant réalisé dans le domaine des industries alimentaires par un jeune ingénieur ou chercheur et remis par l’Association des Chimistes, Ingénieurs et Cadres des Indus-tries Agricoles et Alimentaires (ACIA).

« Un nuage

sur le toit du

monde »

L'air de l'Himalaya aus-

si pollué que celui des

villes d'Europe ? C’est

l’idée un brin provo-

catrice du documen-

taire de 52 minutes réalisé par Agnès

Moreau, et auquel ont participé plu-

sieurs chercheurs du laboratoire Hydro-

Sciences Montpellier (UMR CNRS, IRD,

UM1, UM2).

En octobre 2008, les résultats de mesures atmosphériques réalisées à plus de 5 000 mètres d'altitude, au pied de l'Everest, alertent le grand public. Après la décou-verte d'un gigantesque nuage de pollution sur l'océan indien, une équipe scientifi que franco-italienne venait en effet de relever pour la première fois des taux de concen-tration de particules de suie surprenants dans l’espace censé être vierge des hauts sommets himalayens.

Le fi lm enquête sur ce phénomène qui met en évidence les liens entre pollution, ré-chauffement climatique, système hydrau-lique et agriculture de la région. Il suit des équipes multidisciplinaires parties étudier les interdépendances de l'air, de la neige, de l'eau et de la glace, à la recherche de solutions possibles.

Intitulé « Un nuage sur le toit du monde », le fi lm a reçu plusieurs prix en 2012 :• Prix du FReDD Film Recherche et deve-

loppement Durable, Toulouse• Prix Pierre-Gilles de Gennes, Festival

Pariscience • Prix de l’Union Européenne, Ekotopfi lm,

Brastislava.  

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Vie des labos

Un observatoire de pointe Larzac pour Géosciencessur

le

POUR MIEUX comprendre comment l’eau circule dans le sol, le laboratoire

Géosciences a installé un observatoire de pointe en géodésie sur le plateau du Larzac. Une structure unique en Europe qui contribue à améliorer la protection et la gestion des ressources en eau.

L’Hospitalet du Larzac, petite commune à 1 heure de route de Montpellier. Sur le site de la Jasse se trouve une modeste cabane en bois. Une construction dis-crète qui abrite pourtant un laboratoire scientifi que dernier cri : l’observatoire Géodésie des Eaux Karstiques, GEK pour les intimes.

Derrière ces murs, hydrogéologues et géophysiciens s’affairent autour de maté-riel de pointe. Objectif : étudier les res-sources en eau en domaine karstique. Le karst ? C’est une formation géologique composée d’un ensemble de roches, de fractures et de grottes. En d’autres termes : « un gruyère », répond Nicolas Le Moigne, responsable technique du site. Ce gruyère est un terrain d’expérimenta-tion idéal pour les chercheurs.

« Ce site a été choisi car c’est un endroit stratégique : le terrain est simple par rap-port aux autres karst, il n’y a pas de rivières, l’eau est apportée par la pluie et n’a qu’un seul point de sortie, la source du Durzon à Nant », précise Cédric Champollion, en-seignant-chercheur au laboratoire Géos-ciences Montpellier. En mesurant préci-sément les précipitations et le débit de la source, les chercheurs peuvent mieux comprendre comment l’eau se transfère et se stocke.

Peser la terre

pour mesurer la quantité d’eau

Pour cela, les chercheurs doivent déter-miner depuis la surface la quantité d’eau présente dans le sous-sol. Comment ? En pesant la terre.

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N°5 - 03.2013

© Arthur Meauxsoone

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N°5 - 03.2013

L’observatoire GEK a été créé en 2011 par l’OREME (Observatoire de Recherche Méditerranéen en Environnement), l’Université Montpellier 2 et l’INSU (Institut National des Sciences de l’Univers) avec la Région Languedoc-Roussillon.

Une dizaine de chercheurs, ingénieurs et techniciens du laboratoire Géosciences Montpellier travaillent sur ce site qui a accueilli depuis sa création une cinquantaine de chercheurs venus de la France entière.

L’OBSERVATOIRE

« Les masses sont à l’origine de la pesan-teur donc si on mesure la pesanteur on peut évaluer la quantité d’eau contenue dans le sol », explique Cédric Cham-pollion. Pour déterminer la pesanteur, les chercheurs utilisent un gravimètre. «  L’observatoire est équipé d’un gravi-mètre ultra-précis sensible à des variations de quelques millimètres d’eau, souligne Nicolas Le Moigne. En faisant des mesures régulières, on peut déterminer l’évolution de l’eau dans le sol ».

Si le gravimètre donne une vue d’ensemble de la quantité d’eau contenue dans le sol, d’autres instruments permettent de mesurer de nombreux paramètres. « Le karst est abordé sous différents points de vue afi n de le décrypter », précise Cédric Champollion. En plus des gravimètres, les scientifi ques disposent de nombreux instruments leur permettant d’évaluer la quantité de pluie, l’évaporation, l’incli-naison du sol, sa résistance et ses vibra-tions. « Chacun de ces instruments permet de rassembler une pièce du puzzle utile à l’hydrogéologue, explique Cédric Cham-pollion. Par exemple après une forte pluie, on observe une augmentation de la gravité à cause de la masse de l’eau tombée du ciel, puis la résistance électrique du sol diminue et les rivières souterraines en crue génèrent de faibles vibrations sismiques et enfi n le sol se déforme sous le poids de l’eau ». Les chercheurs parviennent ainsi à suivre le déplacement des masses d’eau, ce qui leur permet de mieux comprendre le fonctionnement du karst. Ces mesures sont complétées par des forages qui per-

mettent de déterminer la température et la hauteur du niveau des nappes d’eau souterraines et de soumettre l’eau à des analyses chimiques.

Protéger et gérer les ressources

« Ces outils nous permettent de fournir des données qui seront utiles par exemple pour l’étude des crues mais aussi pour la protection et la gestion des ressources en eau », explique Cédric Champollion. Mais c’est aussi pour les chercheurs un moyen de tester la fi abilité et la précision de leurs instruments de mesure. « Le site sur le plateau du Larzac est idéal car il est éloigné des bruits parasites liés aux activités humaines », souligne Nicolas Le Moigne. D’ailleurs l’observatoire GEK va être utilisé par une start-up qui souhaite tester un gravimètre de haute-techno-logie. « Ce double intérêt thématique et méthodologique fait de l’observatoire GEK une structure assez unique en Europe », concluent Jean Chéry et Roger Bayer, les chercheurs à l'origine du projet.

Mieux comprendre la Terre

L’intérêt de ces recherches dépasse déjà largement le cadre du plateau du Larzac et les frontières de l’Hexagone. L’obser-vatoire est en effet équipé d’un sismo-mètre qui a notamment enregistré les séismes les plus récents qui ont eu lieu au Japon et en Russie en mars 2012. Le site va participer au nouveau réseau sis-mologique national français qui comptera entre 140 et 200 stations d’ici 2018.

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oiseaux marinsLaisser du poisson

pour les

POUR ASSURER la survie des oiseaux marins, les pêcheurs doivent leur laisser 30 %

des ressources en poisson. C’est la conclusion de travaux menés par les chercheurs du laboratoire Écosystèmes Marins Exploités à Sète.

28 % des oiseaux marins sont en danger d’extinction, menacés par la destruction de leur habitat mais aussi par la dimi-nution de leurs ressources alimentaires. Ces oiseaux se nourrissent en effet de ce que les chercheurs appellent du « pois-son-fourrage » : anchois, sardines ou harengs dont ils consomment environ 80 millions de tonnes par an. Problème : les pêcheurs ponctionnent également environ 80 millions de tonnes de poisson par an, dont 37% de poisson-fourrage. Une concurrence importante pour ces oiseaux…

Combien faut-il laisser de poisson aux oiseaux marins pour assurer la survie de l’espèce ? C’est la question que s’est posée Philippe Cury, directeur du labora-toire Ecosystème Marins Exploités à Sète qui regroupe des chercheurs de l’Institut de Recherche et de Développement, de l’Ifremer et de l’Université Montpellier 2. Pour y répondre, le chercheur a convié 12 collègues des 4 coins du globe à partager leurs données collectées parfois depuis des dizaines d’années. Tous ont exploré le rapport entre l’abondance

de poissons d’un côté, et la survie des oisillons de l’autre. Au total ce sont près de 438 années de données cumulées qui ont permis de résoudre cette question. Conclusion : pour assurer la survie des espèces d’oiseaux marins, il faut leur laisser au moins 30% des ressources en poisson fourrage. En dessous de ce seuil, ils souffrent d’une insuffisance de nourriture.

1 poisson sur 3 pour les oiseaux

« Si nous avons pu aboutir à ces résultats, c’est grâce à l’extraordinaire coopération qui s’est établie entre les chercheurs par-ticipants à ce projet », se réjouit Philippe Cury. Des travaux qui servent d’ores et déjà de référence pour la gestion

des ressources. « La Californie a déjà utilisé ces résultats afin d’adapter ses directives concernant les politiques de pêche », souligne le chercheur. Trans-formé en farine ou en huile pour nourrir les poissons d’aquaculture ou encore les porcs ou les poulets, le poisson fourrage est extrêmement pêché dans le monde entier et dans certaines zones comme la méditerranée le niveau des stocks est très préoccupant. « Dans les zones où la pêche n’est pas gérée, on descend bien en deçà de ce seuil de 30% », s’inquiète Philippe Cury. Cette approche à l’échelle de l’écosystème cherche à réconcilier la conservation des espèces et la gestion des ressources. Une étude aux retom-bées majeures qui a valu à Philippe Cury et à son collaborateur de l’Ifremer Sylvain Bonhommeau le prix 2012 de la réalisa-tion scientifique de l’Ifremer.

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N°5 - 03.2013

Réconcilier

la conservation des espèces

et la gestion des ressources

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N°5 - 03.2013

POUR FAIRE avancer la recherche sur la moelle épinière, les chercheurs de l’Université

Montpellier 2 disposent désormais d’une plateforme IRM révolutionnaire.

C’est le troisième équipement de ce genre en Europe et le seul en France. Installée à l’Université Montpellier 2, la nouvelle plateforme IRM baptisée BioNanoNMRI va révolutionner les travaux des chercheurs dans de nombreuses disciplines. L’IRM 9.4 Tesla « Petit organisme » s’apparente à un appareil classique mais avec son ouverture de 12 centimètres, il est destiné à des observations sur des petits animaux. « Son atout majeur, c’est sa capacité à faire de la spectroscopie et de l’imagerie avec une résolution spatiale hors du com-mun : de l’ordre de 30 micromètres, ce qui permet presque de voir une cellule ner-veuse », explique Christophe Goze-Bac, directeur de la plateforme et chercheur au laboratoire Charles Coulomb.

Principal domaine d’intervention : la re-cherche sur la moelle épinière. L’arrivée de cet appareil réjouit le docteur Alain Privat, ancien directeur de recherche à l’Inserm, qui a consacré sa carrière à tenter de répa-rer les dommages de la moelle épinière. « Nous aurons enfin la possibilité d’étudier l’évolution dans le temps de ces lésions

sur des animaux vivants », se félicite le chercheur. Ainsi que de tester en direct des thérapies consistant par exemple à greffer des cellules nerveuses.

Ces recherches sur les petits animaux ouvrent la porte à des progrès chez l’homme. C’est l’Association Verticale qui a fait don à l’Université Montpellier 2 de cet appareil d’une valeur de 625 000 €. Son président, Roger Philibert, ne cache pas ses espoirs que la recherche permette un jour aux personnes handicapées de remarcher.

L’Université Montpellier 2 a construit un bâtiment spécifiquement destiné à accueillir l’IRM et le CNRS a détaché un ingénieur de recherche et un technicien. Une implantation idéale qui bénéficie aux chercheurs de toutes les disciplines concernées. Biologistes, physiciens, cli-niciens mais aussi électroniciens vont mettre leurs compétences en commun pour mieux comprendre et traiter les lésions de la moelle épinière.

Une plateforme IRM unique en France à l’UM2

La recherche sur les traumatismes de la moelle épinière occupe 40 % du temps d’utilisation de l’IRM. 30 % sont consacrés à la mise au point de nouvelles méthodologies et les 30 % restant mis à la disposition des laboratoires et

des entreprises. La plateforme sert notamment à la recherche sur Alzheimer et le vieillissement cérébral. L’IRM est également utilisée par des chercheurs en biologie végétale pour améliorer la qualité des fruits.

UNE PLATEFORME PLURIDISCIPLINAIRE

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N°5 - 03.2013

International

EN 2013, l’UM2 s’affi rme comme l’une des universités européennes les plus actives

à l’international. Un dynamisme pleinement revendiqué, qui refl ète aussi celui de Montpellier et de sa région.

Avec pas moins de 20 programmes Eras-mus Mundus dont plusieurs en coordina-tion, l’Université Montpellier 2 multiplie les échanges internationaux au-delà de l’Europe. Premier projet du genre piloté par l’université, le programme Averroès a permis depuis 2008 de multiplier les partenariats au Sud de la Méditerranée. Mais l’UM2 est aussi très présente via ces programmes en Europe de l’Est, en Asie du Sud-Est et en Amérique latine.

« Favoriser la mobilité

de nos étudiants »

Une politique internationale dynamique et volontaire ? François Henn assume pleinement. « Amplifier le rayonnement de la recherche et de l'enseignement supérieur français : c’est une des pre-mières missions que l’État assigne aux universités » souligne le Vice-président délégué aux relations internationales. « Être une université d’accueil est essen-tiel mais non suffisant. Il nous faut aussi 'exporter' nos savoirs et savoir-faire, et favoriser la mobilité de nos étudiants et personnels »

Car l’aventure internationale est une chance à saisir. « C’est un gage d’ouver-ture d’esprit mais aussi d’employabilité, confirme Colin Volle, responsable pour l’UM2 du programme Backis d’échanges avec l’Europe de l’Est. Les recruteurs s’accordent à le dire : l’expérience in-ternationale offre un plus sur le CV, et davantage de chances de décrocher un premier emploi ».

Synergie de site montpelliéraine

Si l’UM2 se signale par sa vitalité interna-tionale, c’est aussi parce qu’elle s’appuie sur un environnement privilégié. « Au cœur de l’arc méditerranéen, Montpel-lier offre un terreau favorable », soutient François Henn. Des collectivités territo-

riales et des partenaires institutionnels qui manifestent une volonté d’ouverture à l’international – et soutiennent activement les projets de l’UM2 : la Région Langue-doc-Roussillon, la Ville de Montpellier, l’Agglo, le Rectorat… mais aussi les autres universités, les écoles d’ingénieurs et les organismes de recherche.

L’ouverture au monde ne se traduit pas que dans la mise en œuvre de la mobilité ou les partenariats de recherche. L’UM2 développe de plus en plus d’actions Tempus : des projets financés par la Commission européenne pour favoriser la modernisation de l’enseignement supé-rieur grâce au transfert de compétences entre l’Europe et les pays voisins. 

L'Université Montpellier 2 confi rme sa vitalité internationale

Photo extraite de la vidéo UM2, the place to be

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N°5 - 03.2013

Formations

POUR RENFORCER la formation et la recherche sur l’île de Mayotte, l’Université

Montpellier 2 est partenaire du département sciences de ce centre universitaire situé en plein cœur de l’Océan Indien.

À plus de 7500 kilomètres de Montpellier, en plein cœur de l’Océan Indien, bienve-nue à Mayotte. Ce département d’outre-mer abrite depuis 2011 un établissement français d'enseignement supérieur : le centre universitaire de Mayotte. Pour aider ce nouvel établissement à mettre en place son activité de formation et de recherche, l’Université Montpellier 2 s’est associée comme université partenaire du département des sciences.

Des jeunes diplômés dans

des secteurs en pleine croissance

Aujourd’hui ce département regroupe 60 étudiants répartis en deux licences 1, « mathématiques informatique physique système » et « géosciences biologie écologie ». « Si ces deux filières existent aujourd’hui, c’est grâce à ce partenariat avec l’UM2 et aux enseignants de Mont-pellier qui ont partagé leurs supports de cours », souligne Elliott Sucré, ensei-gnant-chercheur et directeur du dépar-tement sciences. Pour l’instant l’ensei-gnement s’arrête à la licence 1 mais l’objectif est de monter à la licence 3. « Notre objectif prioritaire est surtout de créer des licences pro spécialisées en aquaculture et en environnement en

collaboration avec les professionnels de ces secteurs », souligne le chercheur. Ces deux domaines sont en effet en plein développement sur l’île qui possède un des plus grands lagons au monde. « Ces secteurs font face à une pénurie de personnel qualifié, nous allons former des agents techniques de terrain qui pourront combler ce manque », explique Elliott Sucré. Les enseignants du par-cours « Aquaculture et développement durable » de l’Université Montpellier 2 viendront prêter main forte à leurs col-lègues de Mayotte pour peaufiner ces formations.

Implanter la recherche

dans l’Océan Indien

Au-delà de l’aspect formation, le déve-loppement de ce centre universitaire permet d’implanter une vraie activité de recherche dans l’Océan Indien. «Nous allons développer la recherche en éco-physiologie et en écotoxicologie dans la mangrove », souligne Elliott Sucré qui travaille avec le laboratoire Écologie des systèmes marins côtiers de l’UM2. Pour l’instant le centre universitaire dispose d’un petit laboratoire qu’il souhaite déve-lopper, notamment pour pouvoir accueil-lir des chercheurs en biologie venus du monde entier. 

L'Université Montpellier 2 partenaire du Centre universitaire de Mayotte

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N°5 - 03.2013

Innovation

Université Montpellier 2

la course à l’espace

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E N CRÉANT la Fondation

Van Allen dédiée aux nano-

satellites étudiants, l’Université

Montpellier 2 met en orbite de

nouvelles activités spatiales et forme

les cadres de demain. Une première

mondiale.

Le fameux satellite Robusta, ce sont eux. Les étudiants de l’Université Montpellier 2 ont du talent à revendre. Pour financer la conception et la réalisation de leurs projets, l’université vient de créer la Fondation Van Allen et se positionne comme une pionnière du spatial en France.

Guidée par les pro-fessionnels de la recherche spatiale, la fondation est spécia-lisée dans la mise au point de nano-satellites entièrement conçus et fabriqués par des étudiants. Le premier bébé spatial montpel-liérain s’appelle Robusta et a vu le jour en 2012. Ce premier né d’1 kilo et 10 cm de côté a été mis en orbite avec succès en février 2012. Grâce à la fondation Van Allen, en s’appuyant sur l’expertise des laboratoires de recherche de l’UM2 (l’IES qui est à l’origine de cette aven-ture, le LIRMM et le LMGC) la famille des nano-satellites étudiants va très bientôt s’agrandir. « Trois nouveaux satellites vont être mis au point d’ici à 2017 », se réjouit Frédéric Saigné, professeur à l’IES et di-recteur de la Fondation Van Allen.

La famille

des nano-satellites s’agrandit

Petit frère de Robusta, le satel-lite Robusta 1B servira à

recueillir des données sur la dégradation

des composants é l e c t r o n i q u e s dans l’espace pour dévelop-per une norme internationale. Le satellite RCube

permettra lui de mettre en orbite

des technologies très innovantes qui n’ont en-

core jamais décollé. Enfin le satellite Méditerranée qui verra le

jour en 2017 permettra, avec le concours de l’OSU-OREME, de récupérer des don-nées atmosphériques pour affiner la pré-vision des épisodes cévenols. Un triple Cubesat plus sophistiqué puisqu’il faudra pouvoir contrôler son vol afin de pouvoir observer un point précis de la Terre. « On change de gamme avec celui-ci », se féli-cite Frédéric Saigné.

Pour le reste, la recette est la même que pour Robusta : des étudiants motivés,

En hommage à James Alfred Van Allen, astrophysicien américain qui a démontré que la Terre est entourée de ceintures de radiation : les ceintures de Van Allen.

POURQUOI VAN ALLEN ?

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investis et qualifiés. « Près de 300 étu-diants participent au projet, explique Fré-déric Saigné. Ils font partie de la faculté de sciences, de l’école d’ingénieur Polytech, de l’IUT de Nîmes et maintenant de l’IUT de Montpellier ». Si le projet est un tel succès, c’est aussi grâce à l’engagement des enseignants qui donnent « du temps et de la persévérance ». La création de la fondation s‘accompagne justement d’une nouvelle spécialité « sureté de fonction-nement en ingénierie spatiale » du Master Électronique Électrotechnique et Automa-tique, seule formation de ce type existant en France.

Une recette qui a convaincu les plus grandes « stars » du domaine spatial d’ac-compagner l’Université Montpellier 2 dans l’aventure. Le président de la Fondation Van Allen n’est autre que Michel Cour-tois, créateur de Spot1, le premier satel-lite d’observation français lancé en 1986, ancien responsable du CNES, du centre spatial de Toulouse et de l’Agence Spatiale Européenne. « C’est une opportunité extraordinaire pour ces étudiants qui

sont formés à gérer un projet extrêmement complexe sous tous ses aspects », sou-ligne Michel Courtois. À ses côtés dans le conseil d’administration on compte égale-ment d’autres vedettes du spatial comme le spationaute Michel Tognini ou encore Charles Elachi, directeur du Jet Propul-sion Laboratory de la NASA qui a envoyé le robot Curiosity sur Mars.

Des emplois à la clé

Pour les étudiants embarqués dans l’aventure, c’est aussi la promesse de dé-bouchés professionnels solides. «  C’est un domaine porteur d’emploi qui manque de jeunes qualifiés », explique Michel Courtois. « Les étudiants ont accès à des stages dans les plus grandes entre-prises qui leur ouvrent un grand nombre de portes », complète Frédéric Saigné. Le soutien des industriels est primordial pour

le projet, sans I n t e s -

pace,

Astrium et 3DPlus l’aventure n’en serait pas là. « Ils viennent chercher leurs futurs collaborateurs et s’impliquent dans la for-mation des étudiants », souligne Frédéric Saigné.

Un engagement qui porte ses fruits dès maintenant : « de plus en plus de start-up vont chercher des nano-satellites à Montpellier pour tester leur équipement » assure Michel Courtois. Des entreprises qui tablent sur dix à quinze créations de postes sur les quatre prochaines années. «  Nous pourrons ainsi garder nos meil-leurs étudiants dans la région », se félicite le directeur de la fondation. La Région Languedoc-Roussillon ne s’y est pas trompée  : elle soutient ce projet depuis le début. Et si vous aussi vous souhaitez participer à l’aventure spatiale, la Fon-dation Van Allen a lancé une campagne d’appel aux dons. « Tout le monde peut y participer, précise Frédéric Saigné, c’est une façon de prendre un étudiant sous son aile ». Et de l’aider à mettre sa carrière en orbite.

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Outils de verremade in UM2

L´ATELIER de verrerie de l’UM2 a rouvert ses portes : depuis janvier 2012, il propose un

service commun de fabrication et de réparation à toute la communauté universitaire et scientifi que.

De son souffl e il fait naître des arabesques de feu. Dès 14 ans, Jean-François Carrié entrait comme apprenti dans la carrière de souffl eur de verre scientifi que. « Plus de 40 ans après, ce métier est toujours une passion, dit-il : celle d’inventer des formes, de transformer la matière ».

Ballons, éprouvettes, réfrigérants ou en-core appareils de micro distillation, Jean-François intervient sur toute la palette de la verrerie scientifique. Depuis l’incon-tournable pyrex, casserole à tout faire des chimistes, jusqu’au quartz constitué de silice pure qui servira à faire fondre des minerais à très haute température…

Seul atelier universitaire

de Montpellier

« À Montpellier, on comptait autrefois 4 ateliers universitaires », se souvient André Vioux. Dernier survivant en date, celui de l’UM2 avait dû fermer ses portes en 2010, faute de compétences : un souffl eur de verre est plutôt un oiseau rare, surtout dans le domaine scientifi que. « Toute la communauté des chimistes s’est battue pour relancer l’activité » poursuit le direc-teur du PFR Chimie.

En janvier 2012 la verrerie scientifi que fait son retour à l’UM2 : la venue à temps partiel de Jean-François Carrié, verrier indépendant, permet de relancer l’acti-vité. Situé au bâtiment 18 du Campus Triolet, l’atelier assure pour l’instant un service minimum, avec deux jours de fonctionnement par semaine.

Sa réouverture répond pourtant à une demande forte, de la part des chimistes mais aussi des physiciens, des biolo-

gistes, des géologues : « que ce soit pour la formation ou pour la recherche, tous utilisent au quotidien des outils de verre  » souligne André Vioux. L’objectif est donc aujourd’hui de relancer une activité à temps plein et d’offrir un « service com-mun au meilleur prix » accessible à tous les intervenants du campus… et au-delà.

Activité à temps plein

dès septembre

Car André Vioux pense déjà à la nais-sance du Campus chimie Balard, à l’hori-zon 2016. Le plan Campus Sud de France prévoit en effet l’implantation de la future école de chimie en bordure du Campus Triolet. Et donc l’arrivée d’une commu-nauté d’enseignants-chercheurs qui aura grand besoin d’éprouvettes. Entre-temps l’atelier de l’UM2 aura rouvert ses portes pour de bon : le 1er septembre 2013, un emploi sera pourvu à plein temps grâce à la mutation à l’UM2 de Tristan Beldi, souffl eur de verre aujourd’hui en poste à l’Université de Poitiers.

Service

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N°5 - 03.2013

Publications

PublicationsLes hommes sont attirés par les femmes

qui leur ressemblent

Les hommes trouvent plus attirantes les femmes avec qui ils partagent certains traits du visage. C'est la conclusion d'une étude réalisée par une équipe de l'Institut des sciences de l'évolution de Montpellier. Contrairement à la plupart des travaux réalisés à ce jour, les scientifiques ont mis en rapport les traits des hommes interrogés et ceux des femmes qu'ils désignaient comme attirantes. Ils se sont intéressés à certains caractères du visage comme la couleur des yeux et des cheveux, l'épaisseur des lèvres et des sourcils, ou encore, la présence d'une fossette au menton. Ces travaux, publiés le 21 novembre 2012 dans la revue PLoS One, renforcent la théorie de l'homogamie — selon laquelle les individus recherchent un partenaire sexuel qui leur ressemblent — en l'étendant ici à des traits génétiques.

…Men's preference for women's facial features: testing homogamy and the paternity uncertainty hypothesis. Jeanne Bovet, Julien Barthes, Valérie Durand, Michel Raymond, Alexandra Alvergne. PLoS One, 21 novembre 2012.

Un lien entre anorexie et hyperactivité

L’anorexie est très souvent associée à une hyperactivité. Pour expliquer cette association plutôt inattendue, certains experts estiment que l’hyperactivité des anorexiques serait une attitude intentionnelle, destinée à perdre davantage de poids en brûlant plus de calories. Aujourd’hui, les résultats d’une nouvelle étude à laquelle ont collaboré des chercheurs de l’Université Montpellier 2 viennent remettre en cause cette hypothèse : ils mettent en évi-dence un mécanisme moléculaire commun à l’anorexie et à l’hyperactivité, qui associerait inévitablement les deux phénomènes. Ces travaux ont été publiés dans la revue Translational Psychiatry.

…The nucleus accumbens 5-HTR4-CART pathway ties anorexia to hyperactivity. Jean A, Laurent L, Bockaert J, Charnay Y, Dusticier N, Nieoullon A, Barrot M, Neve R, Compan V. Transl Psychiatry. 2012 Dec 11

Une carte des pluies en Afrique

Des chercheurs du laboratoire Hydrosciences Montpellier ont collaboré à la création d’une carte des pluies moyennes annuelles sur la totalité du continent africain, calculées sur la période 1940-1999. Ce travail a été publié par le service cartographie de l’Institut de Recherche pour le Développement (IRD). Unique sur une telle amplitude d’espace et de temps, elle est le fruit d’une longue coopération avec les services climatologiques et de gestion de bases de données africains. Les relevés de près de 6 000 postes de mesure ont été utilisés pour le calcul des valeurs moyennes. Cette carte a été réalisée par Gil Mahé, Nathalie Rouché, Claudine Dieulin, Jean-François Boyer, Boubacar Ibrahim, Agnès Crès, Éric Servat, Catherine Valton et Jean-Emmanuel Paturel.

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