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MADAGASCAR VU DE L’INTÉRIEUR Pierre-Yves Babelon Volume 2 : l’Eau

Madagascar vu de l'intérieur - Volume 2 : l'Eau

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MADAGASCARVU DE L’INTÉRIEUR

Pierre-Yves Babelon Volume 2 : l’Eau

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MADAGASCARVU DE L’INTÉRIEUR

Pierre-Yves Babelon

Volume 2 : l’Eau

Remerciements à :Guillaume Pousse, Geneviève et Rudy, Christophe de Comarmond, Marcello Spadoni, Daniel Lozes,

Fifou Mayer, Damien Salles, Françoise Fortin Chan, Alain Rasoamiaramanana, Laurent Bettex, Alain Magnani, Nicolas Martin, François Gely, Peter Gregor, Michèle Cotsoyannis

et Jean de Heaulme qui m’ont fourni la logistique indispensable à la réalisation de ces photos.

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SOMMAIRE

Île étrange, presque magique Subtil mélange entre Asie et Afrique, Madagascar représente une grande diversité humaine dont les véritables origines attendent encore d’être percées à jour. Pays du « mora mora », où le temps semble s’être arrêté et où la vie quotidienne ne montre aucun sentiment d’urgence. Ici, le temps possède encore une autre dimension, loin des exigences et des contraintes de la civilisation moderne. Sur la grande île, il faut apprendre à prendre son temps et à développer la patience…

Une nature unique au mondeMadagascar « l’île rouge » par sa terre de couleur latérite ; Madagascar « l’île verte » par ses forêts tropicales luxuriantes ; Madagascar « la belle » par ses petites îles aux plages de sable blanc immaculé et aux eaux cristallines ; Madagascar « l’île nature » par sa faune et sa fl ore qui présentent de grandes variétés, mais surtout comptent des animaux et des plantes endémiques et uniques au monde. Les paysages sont splendides et partout diff érents.

Un peuple hospitalierMadagascar ne se résume pas à sa nature unique, c’est aussi sa population. L’aspect humain et culturel est riche de diversité : des groupes ethniques d’horizons si diff érents avec leurs croyances et leurs cérémonies traditionnelles encore très ancrées, dont une grande partie étroitement liées à la nature. Les habitants, de tradition séculière, ont appris à tirer leur subsistance de leur environnement. Dans les villages de brousse, l’habitat reste de type traditionnel : cabane en bois sur pilotis ou maison avec murs de pisé et toitures en fi bres végétales. La vie s’harmonise entre simplicité et rusticité, loin de tout modernisme.

Aline Rakotoson Babelon

MADAGASCAR

Voyage au pays des Vezo 4

Au fi l du fl euve Tsiribihina 30

La baie de Diego Suarez 50

Le canal des Pangalanes 64

Les goélettes de Belo sur Mer 96

Poussières d’îles de Nosy Be 104

La baie d’Antongil 140

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VOYAGE AU PAYS DES VEZO

Faire glisser la pirogue sur le sable le soleil à peine

levé, hisser le mât et la vergue, trouver le bon passage parmi les vagues, ce sont là des gestes ancestraux refaits chaque jour. Aujourd’hui comme jadis, les techniques de pêche sont restées les mêmes à savoir la traîne, le fi let, et le trident. Un hameçon suffi samment costaud fi xé à un fi l de nylon lesté d’un bout de fer rond, un morceau de papier aluminium découpé dans un paquet de cigarettes en guise de leurre en attendant d’avoir d’autres appâts, les muscles né-cessaires pour remonter le thon ou l’espadon. Le pêcheur Vezo connaît le moment précis et le geste sûr pour l’estocade fi nale où il plantera son trident.

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Boutre et pirogues traditionnelles Vezo à Ambatomilo 76

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Anakao

Villages Vezo d’Ankasy à Salary

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Les Vezo croient en une sorte de divinité régnant sur la mer. Tout autant que sur la terre, il existe sur ces immensités des endroits sacrés, ou «fady», et des rites à observer sous peine d’encourir les pires malheurs.

Les Vezo sont un peuple de pêcheurs-nés. La chasse-collecte «mihake» se pratique dans la zone des récifs. On y cherche surtout les poulpes «orita» et quelques poissons de récifs, les gonades d’oursin «soke», les coquillages «tsakody» ou encore les holothuries «zanga».

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A gauche : enfants grimpant la dune de Salary.

En haut à droite : Jeune Vezo jouant avec une réplique de la pirogue à balancier de son père pêcheur.

En bas à droite : enfants se baignant dans le lagon à Ankasy

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Pirogues de pêcheurs Vezo dans le lagon d’Ambatomilo 1514

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La pirogue à balancier « laka » est deve-nue l’image emblématique des pêcheurs Vezo qui les emmène au large et parfois même très loin de leurs villages d’origine pendant la saison sèche. La coque est creusée dans du farafatse, un bois très léger qui rappelle le balsa. Les voiles, souvent confectionnées de sacs de riz, deviennent alors des tentes le temps d’un arrêt.

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Itampolo, village de pêcheurs dans le grand Sud malgache. 1918

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A gauche : Pêcheurs près du rivage dans le lagon d’Ambatomilo.

En haut au centre : Pêche au filet près d’Ankasy.

En bas au centre : Pêcheur Vezo dans sa petite pirogue à balancier.

Ci-contre : Silhouette de pêcheur montant sa voile à Ifaty.

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En haut à gauche : pêcheurs Vezo en repérage dans le lagon

En haut au centre et à droite : pirogue à balancier traditionnelle

En bas à gauche : enfant Vezo et sa pirogue

En bas au centre : fi let artisanal

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Les pêcheurs Vezo connaissent maintes techniques de pêche : le fi let comme la senne de mer, l’hameçon, mais aussi la plongée en apnée pour débusquer au harpon les poissons cachés dans les crevasses. Les enfants sautent à l’eau équipé uniquement d’un masque et font signe au pêcheur dans la pirogue lorsqu’ils repèrent du poisson ; le pêcheur jette alors son fi let. Souvent, la récolte est maigre.

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Scènes de pêche à Salary et Ankasy 2726

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A gauche : contre jour à Anakao

En haut au centre: coucher de soleil à Ankasy

En bas au centre : coucher de soleil à Anakao

A droite : coucher de soleil à Itampolo 2928

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AU FIL DU FLEUVE TSIRIBIHINA

La Tsiribihina est un fl euve qui traverse les régions de

Bongolava, Bemaraha et Menabe, pour se déverser par un grand delta dans le Canal du Mozambique à quelques 50 kilomètres au Nord de Morondava, à l’Ouest de Madagascar.

Autrefois la Tsiribihina et ses affl uents s’animaient surtout du va et vient des chalands désenclavant les plantations de tabac. Suite à l’arrêt de l’activité, ces mêmes embar-cations ont été conservées et aménagées pour le transport de passagers. C’est une des principales attractions touristiques du pays. 3130

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Durant les 3 à 4 jours de descente du fl euve, le temps s’arrête. Seul le bruit des moteurs des barges pourra aff ecter la sérénité de l’endroit, où dans une nature tropicale luxuriante, cascades aux eaux cristallines et paysages somptueux, évoluent lémuriens, tortues, caméléons, hérons, canards sauvages et autres oiseaux exotiques, et bien sûr l’embléma-tique crocodile du Nil qui est à l’origine du nom de ce fl euve « tsy robohina, où l’on ne plonge pas ».

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En haut à droite et au centre : hérons blancs

En vas à gauche : envol de canards sauvages.

A droite : Envol de hérons sur les rives de calcaire.

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La cascade de Nosy Ampela et sa piscine naturelle et ses eaux cristallines.

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Dans les villages hors du monde et dépourvus de tout modernisme contem-porain qui bordent la Tsiribihina, la vie des Sakalava s’écoule paisiblement à l’ombre des kapokiers, baobabs et manguiers.

Ici une famille tribale dans son village de maisons en falafy prépare le manioc.

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Le peuple Sakalava «ceux de la longue plaine» fait partie des 18 ethnies présentes sur le sol malgache.

Originaires de la province d’Isaka (d’où le nom saka) dans le Sud-Est de la Grande Île, ils ont progressivement migré pour se concentrer sur la côte Ouest et donner naissance au Royaume du Menabe, actuelle région du même nom, traversée par le fleuve Tsiribihina.

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Le passage de voyageurs est pour les locaux l’attraction de la journée et il est de tradition qu’ils viennent après la tombée de la nuit près des campements, chanter et danser au rythme des kabôsy et autres instruments de fortune.

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Le débarcadère de Belo sur Tsiribihina est la dernière étape avant que le fl euve n’entre dans un immense estuaire qui se jettera dans le Canal du Mozambique. On y croise des goélettes, des bateaux-taxi, des piroguiers et des bacs plus ou moins artisanaux qui permettent aux voitures de traverser le fl euve et ainsi rejoindre la piste qui mène à Morondava.

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Belo sur Tsiribihina, ancien berceau de la dynastie Sakalava du Menabe.

En haut à gauche et en bas au centre : la char-rette à zébu et le moyen de locomotion principal.

En haut au centre et en bas à gauche : devantures traditionnelles.

A droite : deux locaux passentent le temps devant une fresque originale.

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A gauche : les marins amarrent le chaland.

A droite : coucher du soleil sur le fl euve Tsiribihina.

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Située au niveau du Cap d’Ambre à l’extrême Nord de

la Grande Île entre Océan Indien et canal du Mozambique, la baie de Diego Suarez est la deuxième plus grande et plus belle baie du monde après celle de Rio de Janeiro, à tel point qu’on pourrait y loger l’île de La Réunion voisine et ses 2500 km2.

C’est dans l’immensité de la Baie que deux navigateurs portugais, Diogo Dias et l’Amiral Suarez, auraient jeté l’ancre au début du XVIe siècle à six ans d’écart. Deux îlots à l’entrée du lagon de la Mer d’Emeraude portent toujours leurs noms.

Le pirate français Olivier Misson et son compère le moine italien Caraccioli y fondèrent à la fi n du XVIIè siècle Libertalia, une république utopiste où bons et repentis pourraient vivre libres et égaux. Leur ville tout en bois et protégée par deux batteries de 40 canons avait été bâtie avec l’aide de 300 hommes prêtés par la reine d’Anjouan. Le non moins célèbre pirate Tomas Tew fi nit par se joindre à eux.

LA BAIE DE DIEGO SUAREZ

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Boutres traditionnels de pêcheurs sur la plage de Ramena. 5352

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« La Mer d’Emeraude », ce lieu paradisiaque d’une pureté cristalline, surprenant par sa couleur vert émeraude due aux fonds sablonneux et à sa faible profondeur, dans laquelle évoluent tranquil-lement tortues marines, poulpes et raies manta. Un charme sauvage, troublé par un vol de sternes, où le bleu pur du ciel tranche avec le vert turquoise du lagon.

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Pêcheurs malgaches sur leurs boutres à voile latine, héritage des premiers marins venus du Moyen-Orient.

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Windsurf et Kitesurf à Babaomby, au cœur de la Mer d’Emeraude.

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En 1827, sous le règne de Georges IV, les anglais pénétraient dans la baie de Diego Suarez, sous le commandement du Capitaine Owen.

A quelques encablures de là, le Windsor Castle fut construit sur un petit massif calcaire séparant le Canal du Mozambique de la baie, allait devenir un des seuls souvenirs historiques de leur passage.

Le but de cette construc-tion était de prévenir le commandement de Diego Suarez de toute intrusion depuis la côte Ouest. Une garnison et une série de batteries de canons étaient installées en contre-bas, sur la baie du Courrier. 6160

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Coucher de soleil sur la Baie du Courrier. 6362

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Les 665 kilomètres de littoral rectiligne de l’Est entre

Tamatave et Farafangana où se succèdent lacs, lagunes et rivières navigables en font le plus long canal du monde.

Le mot « pangalanes »,francisation du mot malgache ampangalana « où l’on prend en charge », désignait les étroits bancs de sable qui séparaient le chapelet de lagons entre eux. Il fallait débarquer les marchandises sur les bancs de sable, les trans-porter vers les rives du lac suivant pour les embarquer de nouveau vers les rives à venir, et ainsi de suite… L’idée de les relier entre eux pour obtenir une voie d’eau pratique et sécurisée, à l’abri des humeurs de l’océan, fut menée par le Général Gallieni au début du XXe siècle pendant la colonisation, afi n d’acheminer plus facilement les épices produites dans le Sud-Est vers le port de Tamatave.

Ici les refl ets de la végétation luxu-riante dans le canal à Akanin’ny Nofy « le nid de rêve ».

LE CANAL DES PANGALANES

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Les pirogues faisant aussi offi ce de taxi-brousse ne semblent s’accorder aucune pause dans leurs courses silencieuses. Le Canal est l’artère qui désenclave les hameaux, et permet d’écouler les produits jusqu’aux grandes agglomérations.

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Les Betsimisaraka constituent la deuxième plus grande tribu de Madagascar et la plus importante de la côte Est entre Vohemar et Mananjary.

C’est aux environs de 1720 que Ratsimilaho, fils naturel (et supposé) du pirate Thomas White (aussi appelé Malato- Tom) réussit à soulever les Antavaratra (ceux du Nord) et s’empara de Fénérive. Ratsimilaho se donna alors le nom de Ramaromanompo et selon la tradition orale fit prêter un pacte de sang aux principaux chefs de tribus dans la presqu’île d’Ambitsika près de la ville de Mananara-Nord.

Ils étaient nombreux (be) et jurèrent de rester à jamais unis (tsy misaraka).

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A gauche : danse traditionnelle dans un village Betsimisaraka

A droite : les enfants attendent la pirogue taxi pour l’école.

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A gauche : fi n de journée sur le lac Ampitabe

A droite : jeune pêcheur et femme à la vaisselle dans le canal.

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Tout au long du canal et de ses berges, des mangroves et une riche fl ore aquatique : Typhonodorum, Carex, Cyperus, Fimbbristylis, Mellaleuca et Scirpus, ainsi que Nympheas, Najas Nénuphars, Casua-rinas, Cocos, Eucalyptus, Raphia et l’arbre phare de Madagascar, le ravinala, « l’arbre à voyageur », symbole du pays, facile-ment reconnaissable à ses feuilles en éventail.

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A gauche : ouvrier sur son radeau de bambous près de Tamatave.

A droite : jeune fi lle sur un radeau de transport de bananes à Brickaville.

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Les balades sur le Canal sont un voyage dans le temps. Ici, rien a changé depuis un siècle.Le Canal se fraie un chemin à travers la forêt dans la plus grandetranquillité. Le ballet de piroguiers est permanent.

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La vie s’écoule paisible-ment dans les villages le long du Canal. Les maisons sont faites de « falafy » et de vois, et montées sur pilotis pour prévenir des éventuelles crues durant la saison des pluies.

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Le canal des Pangalanes côté mer8382

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L’activité de la pêche est intense. Des forêts de pièges à poisson, essen-tiellement le tilapia, et de herses servant à la cap-ture des crevettes sont disséminés, laissant à peine le passage pour les diverses embarcations.

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Anilavinany. C’est ici que fi t naufrage en 1831 Jean Laborde, futur grand industriel de la Reine Ranavalona I. Deux ancres y furent découvertes en 1997, en parfait état après avoir séjourné un siècle et demi sous terre.

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La vie sur la Baie d’Andragnazavaka et le Lac Mahela près d’Anilavinany.

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Manambato et le mythique Lac Rasoabe peu après Brickaville.Un superbe plan d’eau composé en fait de deux parties qui se rejoignent : le lac Rasoabe au Sud, et le lac Rasoamasay au Nord. Endroit paradisiaque dans un environnement où tout est pure-té, Rasoabe est un réservoir de vivres pour les villageois tout en se prêtant aux activités nautiques pour peu que l’on respecte ses “fady” (tabous). De là partent les navettes pour un autre lac, Ampitabe, et un autre paradis, Akanin’ny Nofy.

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A gauche et en bas à droite :

Au centre en haut et en bas :

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LES GOÉLETTES DE BELO SUR MER

En 1861 le roi Radama II, soucieux d’ouvrir son pays

sur l’extérieur, sollicite Napoléon III pour l’envoi de charpentiers de marine. C’est à Ludovic Joachim et son frère, deux marins bretons, que cette mission de coopération tech-nique est confi ée. Ils s’installent à Belo sur Mer, village de pêcheurs à 80 km au Sud de Morondava. Ainsi commence l’histoire des goélettes de la Côte Ouest.

Ces «vazaha» (étrangers) proposant de fabriquer des bateaux plus grands et plus rapides enseignèrent leurs connaissances aux Vezo, fameux marins et habiles constructeurs de pirogues à voile. Après leur retour en France, les apprentis devinrent à leur tour de véritables maîtres-charpentiers transmettant à leur savoir à leur descendance.

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En haut à gauche et à droite : une partie du village de Belo sur Mer sur une langue de sable.

En bas à gauche : le chan-tier naval de Belo sur Mer 9998

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Goélettes en restauration dans la rade de Belo sur Mer. 101100

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POUSSIÈRES D’ÎLES DE NOSY BE

A Nosy Be tous les chemins mènent à la mer, ou en

viennent. Même du haut des 300 m du Mont Passot, elle ne manque pas de rappeler son omniprésence et sa proximité en off rant un panorama attei-gnant l’Archipel des Mitsio au Nord et les Îles Radama au Sud.

Vus de ce belvédère, les couchers de soleil sur les eaux du Canal de Mozambique sont légendaires, il est même conseillé d’encore rester après la disparition de «l’œil du jour» pour suivre les ultimes change-ments de luminosité.

Les pages des magazines parleront avec une inspiration non feinte des plages bordées de cocotiers et de villages de pêcheurs, de la solitude des baies et des criques, autant de tableaux de Gauguin fi gés dans leur beauté que seul anime la course silencieuse des boutres et pirogues.

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Boutres à voile au large du port d’Hell-Ville, chef lieu de Nosy Be.

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Aux premières lueurs du jour les villageois alentour font glisser sur le sable leurs pirogues à balancier typique-ment Sakalava, appe-lées «tokam-panarina», creusées dans un tronc et munies d’un flotteur, toujours à droite.

Certaines servent de taxi pour relier les différents îlots, mais la plupart sont destinées à la pêche artisanale pour alimenter les nombreux hôtels de Nosy Be en poisson frais.

Thazard, dorade coryphène, bonite, barracuda, thon jaune, carpe rouge, mérou...certains plus chanceux ramèneront dans leurs filets un jobfish appelé «poisson poulet» ou un magnifique espadon voilier, revendus le jour même sur le marché local.

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A gauche et en bas à droite :

Au centre en haut et en bas :

Lever du jour et sortie des piroguiers sur le bras de mer de la presqu’île de Nosy Faly. 111110

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A gauche : le village de pêcheurs de Nosy Faly

A droite : départ matinal pour la pêche à Nosy Faly

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A gauche : jeune femme Sakalava de Nosy Be en habit traditionnel « lambahoany »

A droite : couple de paysans et leur charrette à zébu dans l’intérieur de l’île. 115114

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A gauche et au centre : regards d’enfants Sakalava.

En haut à droite et au centre : Jeunes femmes et leur masque de beauté traditionnel «Masonjoany» au bois de santal.

En bas à droite : enfants sur la plage d’Amporaha.

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A gauche : l’île de Nosy Vorona

En haut à droite : l’île de Nosy Tanikely

En bas à droite : l’île de Nosy Fanihy

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En haut à gauche : plage de Nosy Fanihy

En bas à gauche : plage d’Amporaha

A droite : plage d’Ankify121120

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A l’Est de la Grande Mitsio, près de Nosy Toloa et Nosy Kely se trouve Tsarabanjina « la Belle ».

Terre Sacrée des Sakalava, elle concentre sur une vingtaine d’hectares sa végétation luxuriante et ses plages immaculées.

Dans les rochers se réfugient plusieurs espèces d’oiseaux parmi lesquels des frégates, des poules d’eau, des cormorans, et surtout le très rare aigle pêcheur ou « ankoay », un prédateur en voie de disparition.

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Nosy Tsarabanjina125124

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À30 miles nautiques au Sud de Nosy Be, au large de la presqu’île d’Ampasindava, Nosy Iranja est en fait consti-tuée de deux terres reliées à marée basse par une langue de sable baignant dans les eaux turquoises. 127126

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Les Mitsio, à 45 miles au Nord-Est de Nosy Be. Un archipel volcanique constitué d’une île principale, la Grande Mitsio habitée par des pêcheurs et des éleveurs Sakalava, et une myriade de petits îlots dont ici les Quatre Frères.

« A l’aube des temps, les dieux avaient envoyé cinq «frères» à cet endroit. L’un d’eux qui n’arrivait pas à s’entendre avec les autres décida un jour de partir. Le frère qui lui était le plus proche se mit à dépérir de chagrin, au point que plus aucun oiseau ne vient s’y nicher et que ses fonds paraissent sans vie comparés à ceux des autres. Celui qui est parti s’est installé dans la Baie des Russes où, comme à Diego Suarez, on l’appelle le Pain de Sucre. Il a oublié les Mitsio et ma foi, la solitude lui réussit plutôt bien... » (légende malgache)

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Les rochers des Quatres Frères de l’archipel des Mitsio 133132

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Nosy Sakatia135134

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A Nosy Komba, les nappes, napperons, rideaux et robes ajourées au point Richelieu sont cousues localement à la main par des couturières de talent, reproduisant des scènes et motifs de la vie quotidienne malgache. 137136

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Nosy Fanihy «l’île des chauves souris» est un îlot sacré et inhabité au large de la pointe Nord de Nosy Be 139138

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LA BAIE D’ANTONGIL

La Baie d’Antongil serait probablement le tout

premier lieu de peuplement de Madagascar. Nosy Mangabe, par exemple, possède des indices de présence humaine datant au moins du 5ème siècle, quelques 1000 ans avant les naviga-teurs hollandais dont certains gravèrent leurs noms sur les rochers.

Aujourd’hui les populations naviguent entre la beauté immaculée de leur région et un enclavement dont, avec la patience nécessaire, on commence quand même à entrevoir le bout.

Ses lagons géants, ses îles paradisiaques comme celle de Sainte-Marie, et bien sûr la forêt de Masoala, en font un sanc-tuaire de la nature.

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La Buse, Tew, David Williams, Thomas White, Capitaine Kidd, tous ces grands noms de la pira-terie des XVIIe et XVIIIe siècles ont, à un moment ou à un autre établi leurs quartiers sur l’île Sainte Marie, certains choisis-sant même de s’y installer défi nitivement. Des ves-tiges de leurs vaisseaux gisent encore à quelques mètres de fond autour de l’île qui possède même son cimetière des pirates. 143142

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La cocoteraie à l’extrême Nord de l’île Sainte Marie. A l’horizon les côtes de la Grande Île. 145144

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A gauche : enfants saint-mariens à Ambodifototra.

En haut au centre : piroguier au large de Nosy Mangabe

En bas au centre : pêcheur de l’île aux Nattes

A droite : jeunes garçons piroguiers dans les canaux de Maroantsetra.

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La vie des villages le long de la RN5 qui longe la baie d’Antongil de Ma-roantsetra à Tamatave. 149148

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En haut à gauche : pirogue taxi dans les canaux de Maroantsetra

En bas au centre : bateau taxi dans la baie de Mahalevona

En bas à gauche et à droite : pirogue taxi croisant le bac de traversement des rivières de la RN5 151150

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Tampolo, réserve marine en bordure de la forêt et du Parc National de Masoala (à droite), une végétation luxuriante plongeant dans la mer. 153152

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Réfl exions de la végata-tion dans les canaux de Maroantsetra, une des villes les plus arosées de Madagascar, tout au fond de la baie d’Antongil. 155154

Page 80: Madagascar vu de l'intérieur - Volume 2 : l'Eau

A gauche et en haut à droite : traversée du pont de bois de Maroantsetra

En bas à droite : piroguier observant le coucher du soleil sur les canaux de Maroantsetra 157156

Page 81: Madagascar vu de l'intérieur - Volume 2 : l'Eau

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Page 82: Madagascar vu de l'intérieur - Volume 2 : l'Eau

Dans la même série :

MADAGASCAR VU DE L’INTÉRIEUR Volume 1 : la Terre

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Ce livre n’est pas un récit de voyages mais réalisé en immersion totale avec la nature, la population et ses cultures durant 7 années,

d’où le titre de ce livre « vu de l’intérieur ».

Madagascar vu de l’intérieur est fait de contrastes. Pas seulement dans les images mais contraste entre l’Eau et la Terre, thème du premier ouvrage de cette

série, contraste entre les populations, contraste entre les cultures, contraste entre

le noir et blanc et la couleur.

Bonne consultation.

Pierre-Yves Babelon.

MADAGASCAR VU DE L’INTÉRIEUR - Volume 2 : l’Eau